samedi 15 décembre 2018

Il était une fois les prélèvements obligatoires







Il était une fois les prélèvements obligatoires



Aujourd’hui samedi 15 décembre 2018, j’ai entendu un gilet jaune reprendre l’antienne du catéchisme libéral : « En France les prélèvements obligatoires représentent 42 % du PIB ». Amalgamant ainsi, impôts sur le revenu, les taxes, mais aussi les cotisations sociales.

On mélange des prélèvements avec des constituants du PIB. Les cotisations sociales qui sont la part de notre salaire socialisé, parce qu’il finance des prestations (médecins, infirmiers, aides-soignants, les professions paramédicales) contribuent à l’augmentation de ce même PIB.

Ce sont, comme les salaires directs une partie de la valeur ajoutée créée par les salariés et ne sont en rien des « charges ». Notons au passage que le profit est également une partie de la valeur ajoutée créée par ces mêmes salariés mais qui va dans la poche des capitalistes. Et pourtant l’approche libérale ne classe pas les profits comme des prélèvements. Bizarre, non ?

La part des salaires dans la valeur ajoutée représente aujourd’hui moins de 60 % du PIB. Dans les années 1982 la part des salaires était de 70 % et cela n’a fait mourir personne. En 2017 le PIB est à 2291 milliards d’euros ; revenir au 70% augmenterait la masse salariale de 229 milliards d’euros dont 91 milliards alimenteraient les caisses de Sécurité sociale (maladie, retraite, allocations familiales).










lundi 10 décembre 2018

Il y aurait une crise…des gilets jaunes.




Il y aurait une crise…des gilets jaunes.

À longueur d’antennes les présentateurs et les consultants « bien en cours » nous parlent de la « crise des gilets jaunes ». Alors qu’il s’agit d’une crise économique, politique, institutionnelle et sociale. Les « gilets jaunes » en étant la conséquence de cette guerre sociale.

C’est  une guerre contre le salaire sous toutes ses formes : salaire direct, salaire socialisé, pension de retraite, assurance chômage, minima sociaux.

La classe dominante et ses chiens de garde baptisent cela « crise des gilets jaunes » pour ne pas mettre en cause le capitalisme seul responsable des 9 millions de personnes qui vivent en France en dessous du seuil de la pauvreté (1).

Oubliant tranquillement le coût du capital : Les dividendes versés aux actionnaires par les entreprises, ce sont 180 milliards d’euros en 2017, d’après l’INSEE ; les intérêts prélevés par les banques sur les entreprises, 67 milliards. Les marchés financiers se nourrissent aussi du budget de l’État : 42 milliards d’euros versés en intérêts de la dette. Le crédit d’impôt compétitivité – emploi et les exonérations de cotisations patronales encouragent les bas salaires et coûtent 70 milliards d’euros. (L’Humanité lundi 10 décembre 2018).

Michel Cialdella
10 décembre 2018



1 - En France, selon le seuil de pauvreté adopté, un individu est considéré comme pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 855 euros (seuil à 50 % du revenu médian) ou à 1 026 euros (seuil à 60 %). (Source : Observatoire de la pauvreté)




samedi 8 décembre 2018

Ne touchez pas à nos enfants





« Quand il s’agit des enfants, la loi ne doit plus être la loi ; elle doit être la mère »
Victor Hugo.

Michel Cialdella
6 rue Joseph Bertoin  
38600 Fontaine.

Fontaine le 7 décembre 2018.



Monsieur le président de la République.

Des images et des vidéo montrant des lycéens à genoux, les mains sur la tête posture imposée pendant de longues heures et qui selon l’article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, relève de la torture (1) pourtant interdite en France… me semble-t-il. Cela au moment où à l’Assemblée nationale on envisage d’interdire la fessée. Heureusement le ridicule ne tue pas…
  


Une « sanction » infligée à des enfants (2) sans jugement. De quoi susciter l’indignation  d’un grand nombre de personnes et donc du grand-père que je suis. Vôtre silence coupable en dit long sur le mépris que vous avez du peuple, je veux dire des plus modestes. Car rien, je dis bien rien, ne saurais justifier une telle humiliation. Lorsqu’on voit votre ministre de l’intérieur tenter de justifier ces pratiques policières (le contexte…), c’est juste affligeant.

Chaque année en France, 500 personnes succombent d’un accident sur leur lieu de travail. On attend de voir un PDG à genoux les mains sur la tête.

Le Défenseur des droits a annoncé ouvrir une enquête au lendemain de l’interpellation controversée de 151 jeunes près d’un lycée de Mantes-la-Jolie (Yvelines).

Cette enquête portera « sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées des interpellations de lycéens à Mantes-la-Jolie », a précisé l’autorité indépendante, qui rappelle être chargée de « veiller au respect de la déontologie » des forces de l’ordre et de défendre « l’intérêt supérieur de l’enfant ». (3)

Ce dont a besoin notre jeunesse (qui est notre avenir), c’est d’enseignement gratuit avec des établissements modernes, et des professeurs en nombre suffisant. C’est aussi d’avoir des parents qui vivent dignement de leur travail. Pouvez-vous comprendre cela du palais que le peuple, grâce à son travail, met à votre disposition gratuitement ?

Les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en Maîtres au gouvernement qui les néglige. (4)

Michel Cialdella, Citoyen en colère





1-    Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains, ou dégradants.

« Le terme « torture » désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonné d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou tout autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. Ce terme ne s’étend pas à la douleur aux souffrances résultantes uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles ».

2-    Selon la convention internationale relative aux droits de l’enfant adopté en 1989 ratifiées par 191 pays pour la France. Première parie, article premier : au sens de la présente convention, un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de 18 ans.

3-    Le figaro.fr du 7 décembre 2018

4-    Saint-Just


lundi 3 décembre 2018

Augmenter le SMIC beaucoup plus, les salaires mais pas tous.






Augmenter le SMIC beaucoup plus, les salaires mais pas tous.

200 € à 300€ de plus sur un SMIC net (1350 à 1450 €) qui n’a pas été augmenté depuis 10 ans me paraît peu ambitieux et même limite mesquin. Cela représente une augmentation de 17 à 26%. Souvenons-nous qu’en 1968, le SMIC avait augmenté de 35% et que personne n’en est mort ! Que ceux qui proposent cela essayent de vivre avec 1450 euros par mois. Trente cinq pour cent sur l’actuel SMIC le mettrait à 1495 net. Mais compte tenu que la France est beaucoup plus riche qu’en 1968, on pourrait facilement aller jusqu’à 1800 € net en augmentant les cotisations sociales patronales qui ne sont pas des charges mais comme le salaire direct ou le profit une part de la  valeur ajoutée créé grâce au travail des salariés.
Précision : les privés d’emplois, les retraités sont des salariés.

En 1983 les salaires représentaient 70% du PIB
salaires
Profits
70%
30%

En 2017 ils ne représentent plus que 60%
Récupérer ces 10% de PIB rapporteraient 220 milliards pour les salaires ce qui alimenterait les caisses de Sécu à hauteur de 88 milliards €
PIB 2200 Mds €
salaires
profits
60%
220mds
30%

Récupérer 220 Mds € pour les salaires c’est 88 Mds € pour les trois branches (Maladie, Vieillesse, Famille) de la Sécurité sociale.
Quoi, les actionnaires ?
Mais  cela ne suffit pas ! Il faut établir une hiérarchie des salaires sur 4 niveaux de qualification. Cela mettrait le maximum net à 7200 €. Et au-dessus « je prends tout » comme avait dit Georges Marchais en 1981.
Il me semble que l’on doit bien vivre avec 7200€ mensuel (président de la République compris)! Les PDG du CAC 40 ne seraient pas content mais on s’en tape ! Il resterait un pognon dingue pour les écoles, les routes, les ponts dont on nous a expliqué qu’ils étaient mal en point. Les hôpitaux, les Ehpad…


mercredi 28 novembre 2018

Holà les Gilets jaunes !



Holà les Gilets jaunes !

C’est un peu lassant d’entendre certain « gilets jaunes » présenter leur action comme quelque chose de supérieur aux actions syndicales et dans le même temps affirmer que c’est la première fois qu’ils manifestent. C’est justement ça le problème « Il ne viennent pas aux manifestations organisées par les syndicats ». S’ils avaient participé régulièrement aux luttes, peut-être bien que nous n’en serions pas là. Je rappelle que les conquêtes dans notre pays : sont le résultat d’un rapport de force syndical et politique. Nombreux sont parmi les gilets jaunes a à avoir voté Macron et aujourd’hui ils sont surpris. Mais s’il avaient été de nos combats, il n’auraient jamais voté pour un banquier ! Ils critiquent les syndicats avec des ragots, des à priori et des « on dit », très éloignés de la réalité.

Pour ce qui me concerne, la CGT ne se limite pas à son secrétaire général. Il y a des dizaines de milliers de militants qui agissent tous les jours dans les entreprises dans des conditions difficiles pour défendre les salariés. En France il y a environ 26 millions de salariés. A la CGT nous sommes 700 000 adhérents, retraités compris. C’est nettement insuffisant pour la responsabilité qui est la nôtre.

Avec les lois Macron, le nombre d’élus syndicaux sera considérablement réduit et donc vous serez moins bien défendu. Alors plutôt que de colporter des contre-vérités investissez les syndicats c’est très facile il suffit d’adhérer. Et ne me dites pas que vous n’avez pas le choix, en France il y a toute une palette d’organisations : CGT, FO, Solidaire, CFDT, UNSA, CFTC, CGC et j’en oublie peut-être. D’ailleurs, il serait plus efficace qu’il y en ait moins.

Comme cela vous participerez à l’élaboration des revendications et déciderez des formes d’actions tout en enrichissant vos connaissances et vous vous formerez.

Allez, tous dans la rue le 1er décembre, et venez comme vous êtes gilets jaune, rouge ou pas de gilet.

Les revendications ne se limitent pas aux taxes mais comprennent : les salaires et pensions le maintient des petite lignes de chemin de fer, les transports gratuits dans les agglomérations, une sécurité sociale qui prennent les soins à 100%, la prise en compte de la perte d’autonomie par la branche maladie de la Sécu.

Michel Cialdella.

Syndiqué depuis 1957 à la CGT. Licencié 3 fois pour activités syndicales. Vous voyez militant c’est la planque. Mais en même temps, lorsqu’une lutte est victorieuse, et en ce qui me concerne : la 4e semaine de congés, des augmentations de salaires. Les grandes luttes de 1968 (où j’ai passé plus de temps dans la boite que nous occupions que lorsque nous y travaillions), quelles satisfactions, un sentiment de dignité vous étreint ! Que du bonheur comme on dit maintenant.

lundi 19 novembre 2018

A propos du financement de la sécurité sociale.






« L’ordonnance du 4 octobre 1945… a été le produit d’une année de travail…
La sécurité sociale, pour assurer son efficacité,… doit être confiée aux Français et Françaises, sans considération de politique, de religion ou de conception philosophique »

Ambroise Croizat le 8 août 1946

A propos du financement de la sécurité sociale.

En ce moment, le parlement débat du budget 2019 de la Sécurité sociale.

« Faire appel au budget de l'État, c'est inévitablement subordonner l'efficacité de la politique sociale à des considérations purement financières qui risquent de paralyser les efforts accomplis. Mais il y a une autre raison infiniment plus importante, qui se relie à tout l'esprit des réformes en cours, à tout l'esprit de la politique sociale et du plan de sécurité sociale : c'est que la sécurité sociale doit être l'œuvre des intéressés eux-mêmes ; elle doit reposer sur un effort véritable des intéressés. C'est pourquoi tout le plan de sécurité sociale doit être alimenté par les contributions des bénéficiaires. Sans doute, au versement direct de ces derniers s'ajoutent, lorsqu'il s'agit de salariés, les contributions des employeurs dont l'importance est beaucoup plus grande que celle des bénéficiaires. Mais, si l'on va au fond des choses, il n'y a pas de différence profonde entre la contribution de l'employeur et la contribution du bénéficiaire. En effet, la contribution de l'employeur et, en réalité, la contribution de l'entreprise. Et toute l'évolution économique et sociale d'aujourd'hui tend à associer les travailleurs à la gestion des entreprises et par la même doit les conduire à considérer que les deniers de l'entreprise sont en même temps les leurs, et que ce qui est versé par l'entreprise est versé par eux, ce qui est d'ailleurs, dans une certaine mesure, la vérité. Nous entendons ainsi réaliser le plan de sécurité sociale sans rien demander au budget en demandant tout à l'effort des intéressés et des entreprises ». (Pierre Laroque) (1).

Jusqu’en 1996 le Parlement ne votait pas le budget de la Sécurité sociale. Ce qui est normal vu qu’il s’agit d’une part de notre salaire. À l’origine le budget de la Sécurité sociale était alimenté uniquement par les cotisations sociales. Le gouvernement « se contentant » d’augmenter le taux de cotisation qui progressa jusqu’au début des années 1970. Durant cette période un grand nombre de CHU a vu le jour subventionné par la branche maladie de la sécurité sociale. Et personne n’en est mort !

Au lieu de poursuivre dans cette voie, les gouvernements successifs ont gelé les taux de cotisation : en 1979 pour la retraite et en 1984 pour la santé. Et jusqu’en 1967 dates des ordonnances Jean-Marcel Jeanneney - De Gaulle, les caisses de Sécurité sociale étaient gérées par les intéressés. Les conseils d’administration étaient élus par les salariés et composé pour trois quarts des représentants des salariés, avec des pouvoirs étendus. Ce qui était insupportable au patronat et à la droite parfois appelée parti socialiste.

Revenir à ces principes fondamentaux ça n’est pas revenir en arrière bien au contraire. Ce système a largement démontré son efficacité. Ce qu’ils appellent le « déficit » est une construction politique pour justifier la casse de notre salaire socialisé. D’ailleurs Pierre Laroque dénonçait en 1992 « Le déficit est artificiel puisque, seuls, les pouvoirs publics fixent à la fois le montant des cotisations et le taux de toutes les prestations ». Aujourd’hui le PIB qui est la somme des valeurs ajoutées créées en France est composée aujourd’hui à 60 % par les salaires. En 1982 les salaires représentaient 70 % du PIB. Dans un premier temps revenir à cette répartition des richesses permettrait d’augmenter la masse salariale de 220 milliards d’euros environ et permettrait d’abonder à hauteur de 88 milliards d’euros les trois branches de la Sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille).

L’apparition de nouvelles maladies, l’utilisation de technologie sophistiquées, le fait que l’on passe plus longtemps à la retraite justifient que l’on augmente massivement les cotisations sociales dites « patronales ». En fait cette  expression est fallacieuse, il s’agit d’une part de la valeur ajoutée (créée par le travail des producteur que nous sommes) prélevée pour le salaire direct, le salaire socialisé (les cotisations) mais aussi le profit. Si cela pose des problèmes aux PME, on ne les résoudra pas en abaissant les cotisations, mais en augmentant les prix de ces entreprises qui sont totalement sous la coupe de leurs fournisseurs ou acheteurs.

Bien entendu s’agissant d’un salaire socialisé, la gestion devrait revenir aux seuls salariés. Les patrons n’ayant rien à faire dans la gestion d’un salaire qu’il soit direct ou indirect. Les salariés qui depuis des décennies ont pu se former, se cultiver et ont démontré par le passé leur capacité de gestionnaire n’ont pas besoin d’être chapeauté par des parlementaires. Ils sont responsables et n’ont aucune leçon à recevoir des gouvernements qui les méprisent !

Notons encore que ceux qui s’acharnent encore au nom des déficits qu’ils ont eux-mêmes organisé devraient se demander comment estimer les millions de personnes qui ont pu, grâce à la Sécurité sociale : se soigner, avoir la vie sauve. Mais pour les violents (2) qui nous gouvernent peux importe qu’en plus un grand nombre ont une retraite décente et puisse éduquer leur enfants grâce au allocations familiales. Seulement voilà, en 2018 pour les trois branches de la Sécu c’est un budget de 498 milliards € (3) qui échappe à la goinfrerie des capitalistes.

Michel Cialdella
ex-administrateur de la CPAM de Grenoble





1.      Pierre Laroque était le directeur de la Sécurité sociale au ministère d’Ambroise Croizat. S’il n’est pas le père de la Sécurité sociale comme certains le prétende, il a tout de même joué un rôle important.

2.      Les riches, dont la violence n’est jamais mentionnée. « La violence des riches » livre des Pinçon – Charlot – Editions Zones - 2013

3.      Loi de financement de la Sécurité sociale, 2018.

dimanche 18 novembre 2018

TOUS DES FACHOS ?







Il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dit.
Réponse à mes contradicteurs.

Je n’ai jamais dit que tous les gilets jaunes étaient des fachos. Mais le fait que des organisations fascisantes soutiennent ce genre d’action me paraient pour le moins suspect. Depuis quand Dupont Aignant et Marine Le Pen soutiennent les luttes des travailleurs ? Que dire du matraquage médiatique en faveur du blocage ? Les médias qui qualifient de déferlante quelques milliers de manifestants sur les Champs-Élysées alors que le même nombre de manifestants serait qualifié d’échec s’il émanait d’organisations syndicales !

Est-ce éveiller les consciences que de manifester « bras dessus bras dessous » avec le patronat ? Pour ma part je ne pense pas, Lénine non plus d’ailleurs « L’exploiteur ne peut être l’égal de l’exploité ». On ne peut pas évoquer en permanence la lutte des classes et l’ignorer à propos d’une manifestation qui serait selon les sondages officiels soutenus par 70 % de la population. Quelqu’un me suggère, citant Bertolt Brecht de « changer le peuple ». Le changer sûrement pas, mais l’éduquer certainement. D’ailleurs Lénine disait : « Sans que la lutte pour les droits soit menée immédiatement et sans délai, sans que les masses soient éduquées dans l’esprit d’une telle lutte, le socialisme est impossible ».

L’éducation, c’est sans doute la principale faille des organisations syndicales et politiques. (Je pense bien sûr à mes organisations : C.G.T, P.C.F).

À décharge de ces organisations la faiblesse en militant qui tient en partie seulement de leurs responsabilités mais aussi et peut-être surtout des non syndiqués qui sont les plus nombreux et qui savent venir nous trouver quand ils sont en difficulté. Ajoutons que dans les boîtes la chasse aux militants est ouverte, ce qui rend difficile l’action. À titre personnel j’ai arrêté de me flageller considérant que la CGT et le parti communiste le porte pas tous les malheurs du monde.

Concernant Bernard Friot qui selon certains, ne serait pas marxiste voir anti marxiste. Je persiste à penser qu’ils ne l’ont pas vraiment lu. Mais soit, la théorie marxiste n’est pas une chose figée et Lénine (encore lui) considérait que sa théorie n’était pas achevée. Selon moi si Bernard Friot cherche à s’émanciper de de la valeur travail, c’est pour mieux aller vers une autre théorie de Marx, passer de l’égalité formelle à l’égalité réelle, c’est-à-dire la réalisation du principe : « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

Lorsque Marx analyse la valeur d’échange c’est parce qu’il l’inscrit dans le fonctionnement du capitalisme. Cela ne signifie pas qu’il est pour le capitalisme.

Bernard Friot qui vient d’écrire un livre d’entretiens « Réussir le communisme » avec Frédéric Durand, journaliste.

Se référant à Marx et Engels, ils écrivent:

« Le communisme n’est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel. Les conditions de ce mouvement résultent des prémisses actuellement existantes ». (Marx et Engels, l’idéologie allemande) .

Alors, marxiste ou pas le Bernard ?

Michel Cialdella
marxo-friotiste

samedi 17 novembre 2018

Et il faudrait manifester avec ces gens-là





Et il faudrait manifester avec ces gens-là

Vendredi 20 mai 2016

Marine Le Pen, présidente du FN, a prôné vendredi l'interdiction de toutes les manifestations en période d'état d'urgence …



Le 18 02 2017.
Alors que notre pays est toujours en état d'urgence, alors que ces manifestations ont systématiquement sombré dans la violence, la haine et les dégradations ces derniers jours, il est incompréhensible que le gouvernement n'ait pas pris les mesures qui s'imposent pour interdire ces rassemblements et garantir l'ordre républicain", dénonce-t-elle.

19 02 2016

Faut-il interdire toutes les manifestations? Répondant à cette question d’Europe 1, Marine Le Pen a considéré qu’"en situation d'état d'urgence, il n'y a pas de manifestation".



A force de s’opposer, on risque de se contredire. C’est ce qui est arrivé à Marine Le Pen à propos des manifestations. La présidente du Front national a commenté, mercredi 22 juin, l’annonce, par la préfecture de police de Paris, de l’interdiction de la manifestation syndicale prévue le lendemain – une première depuis 1962.

Dans un tweet signé « MLP » (ce qui indique que c’est elle-même qui l’a rédigé), la présidente du FN explique : « L’interdiction des manifestations contre la #LoiTravail est une démission face aux casseurs et une atteinte grave à la démocratie. »


mercredi 14 novembre 2018

Financement de la sécurité sociale.



Financement de la sécurité sociale.

« Faire appel au budget de l'État, c'est inévitablement subordonné l'efficacité de la politique sociale à des considérations purement financières qui risquent de paralyser les efforts accomplis. Mais il y a une autre raison infiniment plus importante, qui se relie à tout l'esprit des réformes en cours, à tout l'esprit de la politique sociale et du plan de sécurité sociale : c'est que la sécurité sociale doit être l'œuvre des intéressés eux-mêmes ; elle doit reposer sur un effort véritable des intéressés. C'est pourquoi tout le plan de sécurité sociale doit être alimenté par les contributions des bénéficiaires. Sans doute, au versement direct de ces derniers s'ajoutent, lorsqu'il s'agit de salariés, les contributions des employeurs dont l'importance est beaucoup plus grande que celle des bénéficiaires. Mais, si l'on va au fond des choses, il n'y a pas de différence profonde entre la contribution de l'employeur et la contribution du bénéficiaire. En effet, la contribution de l'employeur et, en réalité, la contribution de l'entreprise. Et toute l'évolution économique et sociale d'aujourd'hui tend à associer les travailleurs à la gestion des entreprises et par la même doit les conduire à considérer que les deniers de l'entreprise sont en même temps les leurs, et que ce qui est versé par l'entreprise est versé par eux, ce qui est d'ailleurs, dans une certaine mesure, la vérité. Nous entendons ainsi réaliser le plan de sécurité sociale sans rien demander au budget en demandant tout à l'effort des intéressés et des entreprises ».

Recueil d'écrits de Pierre Laroque.

Jusqu’en 1996 le Parlement ne votait pas le budget de la sécurité sociale. Ce qui était normal vu qu’il s’agit d’une part de notre salaire. À l’origine le budget de la sécurité sociale était alimenté uniquement par les cotisations sociales. Le gouvernement « se contentant » d’augmenter le taux de cotisation qui progressa jusqu’au début des années 1970. Durant cette période un grand nombre de CHU a vu le jour subventionné par la branche maladie de la sécurité sociale. Et personne n’en est mort !

Au lieu de poursuivre dans cette voie, les gouvernements successifs ont gelé les taux de cotisation : en 1979 pour la retraite et en 1984 pour la santé. Et jusqu’en 1967 dates des ordonnances Jean-Marcel Jeanneney - De Gaulle les caisses de sécurité sociale étaient gérées par les intéressés. Les conseils d’administration étaient élus par les salariés est composé pour trois quarts des représentants des salariés. Ce qui était insupportable au patronat et à la droite parfois appelée partie socialiste.

Revenir à ces principes fondamentaux ça n’est pas revenir en arrière bien au contraire. Ce système a largement démontré son efficacité. Ce qu’ils appellent le « déficit » est une construction politique pour justifier la casse de notre salaire socialisé. Aujourd’hui le PIB qui est la somme des valeurs ajoutées créées en France aujourd’hui est composé à 60 % par les salaires. En 1982 les salaires représentaient 70 % du PIB. Dans un premier temps revenir à cette répartition des richesses permettrait d’augmenter la masse salariale de 220 milliards d’euros environ et permettrait d’abonder à hauteur de 88 milliards d’euros les trois branches de la Sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille).

Bien entendu s’agissant d’un salaire socialisé, la gestion devrait revenir aux seuls salariés. Les patrons n’ayant rien à faire dans la gestion d’un salaire qu’il soit direct ou indirect. Les salariés qui depuis des décennies ont pu se former, se cultiver et ont démontré par le passé leur capacité de gestionnaire n’ont besoin d’être chapeauté par des parlementaires. Ils sont responsables et n’ont aucune leçon à recevoir des gouvernements qui les méprisent !

Michel Cialdella

mercredi 7 novembre 2018

Pétain fut un grand soldat.?






Pour Monsieur Macron, Philippe Pétain fut un grand soldat.


Pétain serrant la main à Hitler




Je ne sais pas si à l’ENA on enseigne l’histoire mais visiblement il a dû sauter les cours.

Pétain un grand soldat ? Ce n’est pas l’avis d’Henri Guillemin (1).

Je cite : « De grandes surprises sont réservées à qui veut, là-dessus, s’instruire sérieusement. On lit dans les notes de R. Poincaré sous la date du 27 mars 1918, ce propos de Joffre que le président enregistre : « Pétain a pêché par les mêmes défauts que lorsqu’il voulait abandonner Verdun » est-ce possible ? Erreur de texte sans doute. Ou le président à mal entendu, ou Joffre se permet la quelque boutade paradoxale. Car il est acquis, établi, définitif, que Pétain s’appelle « le vainqueur de Verdun, le sauveur de Verdun » : c’est même là son titre de gloire, le plus incontestable et le plus usuel. Et il aurait voulu « abandonner Verdun » ? Reportons-nous aux Mémoires de Joffre lui-même ; tome 2, page 216, nous lisons : « Vers le début d’avril 1916 je cherchais le moyen d’éloigner le général Pétain du champ de bataille de Verdun » ; un peu plus loin, page 222, après l’attaque allemande du 9 juin : une vive émotion s’est emparée du GQG au reçu des nouvelles envoyées du front par Pétain, encore une fois, avait alarmé tout le monde » ; n’ayant qu’une confiance limitée dans la durée possible de la résistance à Verdun, Pétain soutenait qu’il « importait d’envisager dès maintenant le retrait des troupes sur la rive gauche de la Meuse ». l’Histoire de la Guerre mondiale apporte sur ce point tous les éclaircissements nécessaires. La chose est demeurée à peu près inconnu du grand public ; elle n’en est pas moins hors de discussion : par deux fois, en 1916, Pétain conseilla l’abandon de la rive droite de la Meuse ; par deux fois Joffre fut obligé de lui interdire ce repli désastreux. On comprend mieux alors ces lignes trop ignorées mais caractéristiques du Maréchal Joffre dans ses Mémoires (tome 2 page 269) : si l’histoire ne reconnaît le droit de juger les généraux qui opèrent sous mes ordres, je tiens à affirmer que le vrai sauveur de Verdun fut Nivelle.… Au début de cette année 1918, on voit le général Pétain s’employer de toute son énergie à contrecarrer les desseins offensifs de Foch ; il se dépense ; il multiplie les démarches et les arguments, commettant même, ainsi que le démontre Chadebec de Lavalade, « une stupéfiante erreur de calcul de près de 40 divisions sur 200 ».

… Le 24 mars 1918 en effet, à Compiègne, Pétain déclara Clemenceau : « Si nous sommes battus, nous devrons aux Anglais ». Le 26, Poincaré consigne dans ses carnets ce que Clemenceau vient de lui apprendre : « Il (Pétain) m’a dit une chose que je voudrais confier à aucun autre cas vous ; c’est cette phrase : les Allemands battront les Anglais en rase campagne, après quoi ils nous battront aussi ».…… En cette fin de mars 1918, Pétain parle autour de lui de cesser le combat ; il estime la guerre perdue, la victoire, du moins, impossible.. Du journal de Poincaré et encore, sous la date du 27 mars 1918 (tome X, page 93) : « Pétain a déclaré à loucheur : il faudrait entamer les pourparlers de paix. Loucheur a consulté Foch, lequel a répondu : « c’est de la folie ».

Le 31 mai suivant, l’attaque de Champagne n’ayant pas donné les résultats qu’on en attendait, Pétain, de sa propre initiative, prescrit en recul ; il est prêt à laisser à l’ennemi Verdun, la Lorraine, Nancy, la ligne des Vosges ; il fait donner par Franchet d’Esperey l’ordre d’évacuer Reims, ordre que Foch, de nouveau, devra annuler, et auxquelles du reste, le général Micheler a refusé d’obéir.…

Le 15 juillet, les Allemands attaquent, « Pétain, écrit le général Tournès dans l’Histoire de la Guerre mondiale (T. IV, page 173), concède aussitôt la victoire à l’adversaire ». Le même jour, en effet, 15 juillet 1918, à 10 heures, malgré les instructions formelles de Foch interdisant de modifier la répartition des réserves en vue de l’opération offensive qu’il méditait, Pétain donne à Fayolle l’ordre d’arrêter la préparation de l’entreprise. Et encore une fois Foch doit réparer cette intervention déplorable.

J’arrête là car il faudrait citer encore des pages du livre « la vérité sur l’affaire Pétain ». Henri Guillemin. Éditions utovie/hg. 2012.

Quatrième de couverture

Ce livre, révélé par Philippe Guillemin, fils de l’historien, avait été publié à l’origine sous 1 pseudonyme pour des raisons de sécurité professionnelle, il a été oublié pendant 50 ans !

Au moment où on banalise certaines thèses révisionnistes, ou la complaisance pour 1’attitude douteuse le dispute à la servilité face aux montées de l’extrême droite en France, il est essentiel de bien comprendre que celle-ci n’arrive jamais par hasard au pouvoir. Mais qu’au contraire, c’est le résultat d’un long travail de préparation des esprits, de sape, de gangrène.

mercredi 24 octobre 2018

Attention fermeture


Fontaine, le lundi 22 octobre 2018.

Caisse primaire d’assurance-maladie de l’Isère.
2, rue des Alliés
38100 Grenoble

Madame la Directrice.

Ce jour je me suis rendu au centre de Fontaine et j’ai constaté qu’il était fermé. Un panneau nous indiquait qu’à partir du 1er octobre il ne serait ouvert que 2 jours par semaine le jeudi et le vendredi.





Votre prédécesseur avait déjà pris la décision de fermer le mercredi. Voici que maintenant sans avertir les populations le centre sera fermé 3 jours par semaine. Plusieurs personnes manifestaient leur colère devant le panneau. Dans la logique actuelle de massacre de la Sécurité sociale c’est la disparition à très court terme du centre de Fontaine.

Certes l’impulsion vient « d’en haut ». Mais vous ne résistez pas beaucoup et même vous appliquez avec zèle les consignes.

Le 9 novembre dernier le personnel de la CPAM s’était rassemblé sur le parvis pour protester contre leurs conditions de travail. La fermeture de centres fait partie de cette même politique. Elle est contraire aux valeurs et aux ambitions des fondateurs de la Sécurité sociale qui prévoyaient au contraire un développement de la proximité.

Ambroise Croizat, ministre qui a mis en place la sécurité sociale déclarait le 8 août 1946 :
« La sécurité sociale, pour assurer son efficacité, dans l’intérêt des Français et des Françaises, doit être confiée aux Français et Françaises… ». Votre mission n’est donc pas de contribuer à la destruction de cette grande conquête que le monde entier nous envie. Vous avez le devoir de remettre cette décision entre les mains des assurés qui seuls ont la légitimité.



Michel CIALDELLA.

Ex-administrateur de la CPAM de Grenoble.















Copie à : Monsieur le maire de Fontaine, l’union départementale CGT, section de Fontaine du parti communiste français.

mardi 25 septembre 2018







Huit pages d'ultralibéralisme !

Le Figaro-Magazine frappe fort en relayant sur huit pages l'« appel à Macron » de la directrice de la fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap), Agnès Verdier-Molinié. Publie la semaine prochaine un livre intitulé en marche vers l'immobilisme. Si seulement c'était vrai, se prend-on à soupirer, alors que pleuvent les annonces de coupes budgétaires, notamment dans l'éducation nationale. Si seulement notre méprisant de la République pouvait s'immobiliser un peu, ce serait déjà un soulagement en attendant mieux pour Agnès Verdier Molinié, qui, au contraire pigne d'impatience, et martèle son discours en faveur des baisses d'impôts et contre les syndicats. Pour elle, la petite phrase présidentielle (« je traverse la rue et je vous trouve un emploi ») n'est pas choquante. Elle exprime juste une volonté de « remettre la France au travail ». C'est dire… et l'intervieweur, dans son portrait, de s'enthousiasmer : « libéral ? Elle assume. Mais le bon sens, avant tout, lui sert de boussole ». Pas le bon sens populaire !

L'Humanité du mardi 25 septembre 2018.

samedi 8 septembre 2018

« Travailler peut nuire gravement à votre santé ».





Voici tiré de l'ouvrage d'Annie Thébaud-Mony :
« Travailler peut nuire gravement à votre santé ». (2007)
Une analyse qui montre que si on est victime d'un accident mortel, le responsable risque bien moins avec l'application du code du travail qu'avec l'application du code pénal. Pour un même crime.
La responsabilité de tous les acteurs impliqués dans la mise en danger de la vie et de la santé des travailleurs en France ne relève pas des mêmes logiques. Celles des industriels qui ont exposé ou exposent les travailleurs à des risques connus est la plus directe. Elle s'inscrit dans une logique criminelle sciemment développée, qui consiste-de façon délibérée et avec pour seul mobile le profit et la puissance-à utiliser en production des produits toxiques (tels que l'amiante) et à organiser le travail selon des normes incompatibles avec la santé et la dignité humaines.
En 1898, l'adoption de la loi sur les accidents du travail a contribué, on le verra plus loin, à l'instauration dans le cadre du travail, d'un régime dérogatoire au droit de la personne en ce qui concerne la vie, la santé, la dignité.
Exemple.
Homicides et blessures « involontaires », violences ayant entraîné la mort subie ou le suicide.
« Les violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sont punies de 10 ans d'emprisonnement et de 150 000 € d'amende » (code de procédure pénale, article 222–9).
« Les violences ayant entraîné une incapacité totale de travail pendant plus de huit jours sont punies de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende » (code de procédure pénale, article 222–11).
« Le fait d'attenter à la vie d'autrui par l'emploi ou l'administration de substances de nature à entraîner la mort constitue un empoisonnement. L'empoisonnement est puni de 30 ans de réclusion criminelle » (code de procédure pénale, article. 221–5).
« Le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l'article 121–3, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, la mort d'autrui constitue un homicide involontaire puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende. En cas de violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, les peines encourues sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 € d'amende ». (Code de procédure pénale, article 221–6).
Avec le Code du travail.
Accident mortel d'un salarié le 14 octobre 2015, le tribunal correctionnel d'Orléans condamne l'employeur à huit mois d'emprisonnement avec sursis et 2000 € d'amende.
Après enquête, l'inspection du travail a dressé un procès-verbal d'infraction et le Procureur de la République a considéré que l'employeur devait répondre de sa responsabilité pénale devant le tribunal. Sa famille obtient une indemnisation de 23 000 € en réparation du préjudice moral.
L'application du code pénal aurait condamné l'employeur à « cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 € d'amende ».

mardi 28 août 2018



En finir avec : « Et De Gaulle créa la sécurité sociale ».
La chronologie met fin à cette fable.
Le programme de la Résistance est adopté le 15 mars 1944.
Celui-ci prévoyait un plan complet de sécurité sociale, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l'État.
Il restait à construire l'organisme. Ambroise Croizat ne part pas de rien puisque dès avril 1944, à Alger, il impulse un groupe de travail de l'assemblée consultative provisoire. (1).
C'est un rapport présenté par Georges Buisson militant de la CGT (un peu oublié), qui constituera la base des ordonnances. Il est adopté par l'assemblée consultative provisoire le 31 juillet 1945, par 194 voix pour, et une voix contre (la droite). Mais il y a 84 abstentions : le M. R.P., la C.F.T.C et quelques radicaux. Ce qui invalide la thèse du consensus.
D'ailleurs la CFTC au niveau confédéral, refusera de participer à la mise en place de la Sécurité sociale.
Les ordonnances sont publiées les 4 et  19 octobre 1945. Elles sont signées par Alexandre Parodi. De Gaulle ne les signera pas. Selon Pierre Laroque il aurait été à Moscou ce jour-là.
Le 21 octobre 1945 élection de l'assemblée constituante. Les communistes obtiennent 26,2 % des voix et 159 députés. Le PCF devient le premier parti de France.
Le 13 novembre 1945 De Gaulle est élu chef du gouvernement par l'assemblée constituante.
Le 22 novembre 1945 soit 32 jours après la publication des ordonnances, Ambroise Croizat devient ministre du travail et de la Sécurité sociale. Il sera chargé de la mise en place de ce grand organisme.
La droite ne renonce pas et ne renoncera jamais. Le 22 décembre 1945 (79 jours après la publication des ordonnances) le MRP qui soutient De Gaulle, présente une proposition de loi qui a pour objet de modifier l'ordonnance du 4 octobre. On devine dans quel sens.
Le 20 janvier 1946 soit 108 jours après la publication des ordonnances, De Gaulle démissionne du gouvernement, il ne supporte pas de siéger avec quatre ministres communistes. Ce qui le met dans l'impossibilité de mettre en place la Sécurité sociale.
En 1948 dans son discours de Compiègne, De Gaulle met l'accent sur la nécessité de réduire les dépenses sociales en ces termes : « réduire les dépenses de manière durable et effective ; cela comporte, en effet, la suppression de service entier, la mise en ordre radical des entreprises nationalisées, la réforme profonde du fonctionnement des assurances sociales ».(2).
Le 30 décembre 1958 à peine revenu au pouvoir De Gaulle instaure par décret des franchises applicables au 1er janvier 1959. Ces franchises seront retirées en juillet de la même année grâce aux luttes syndicales.
Le 12 mai 1960 un décret du gouvernement De Gaulle organise par décret la mainmise de l'État sur la sécurité sociale.
En août 1967 les ordonnances De Gaulle - Jeanneney mettront fin à 20 ans de gestion par les travailleurs (majoritairement par la CGT) de la Sécurité sociale en introduisant le paritarisme qui de fait donne la majorité au patronat.
Voilà pour l'action de De Gaulle sur la Sécurité Sociale qu'il appellera toujours : les « Assurances sociales » et sans doute pas par hasard.
Dans un entretien à la revue le droit ouvrier, octobre 1995, Pierre Laroque directeur de la Sécurité sociale au ministère d'Ambroise Croizat dira : « le général De Gaulle ne m'a jamais parlé de sécurité sociale. Je l'ai rencontré à plusieurs reprises. Il ne m'en a jamais parlé ».
Comme quoi le sujet ne l'intéressait pas vraiment.
Michel CIALDELLA




1) Ambroise Croizat ou l'invention sociale. Michel était lent. Éditions GAP-2012.
2) Yves Saint-Jours, traité de sécurité sociale : le droit de la sécurité sociale. LGDJ. 1984.
Pour en savoir plus on peut lire  « La sécurité sociale une conquête en danger ». Michel Cialdella.


dimanche 26 août 2018

Nous allons nous goinfrer !



Nous allons nous goinfrer !
« Dès le 1er septembre 2019, les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées pour tous les salariés, dans le privé comme dans le public », a déclaré le premier ministre. En revanche,  les APL, les allocations familiales et les retraites augmenteront moins vite que l’inflation d’ici à 2020, a annoncé Édouard Philippe dimanche au Journal du dimanche.
. Selon lui, « cela représentera en moyenne plus de 200 euros supplémentaires par an » (16,66 euros par mois) pour « une personne payée au SMIC » de quoi se goinfrer, mais nous en reparlerons.
Cela bien sûr pour "donner" ( c'est gentil) du pouvoir d'achat aux salariés. C'est une attaque de plus contre la Sécu ! Et en terme de pouvoir d'achat ce sera une perte pour les travailleurs qui, pour compenser le recul de la Sécu, verront les cotisations des complémentaires augmenter.
Ce gouvernement qui veut  faire passer les privés d’emploi et les retraités pour des «  assistés  » dépense "un pognon dingue" pour les entreprises, sans aucun contrôle (contrairement aux chômeurs) , ni aucune contrepartie en termes de développement de l’emploi… Il existe plus de 4 500 dispositifs d’aides aux entreprises, et nombre d’entre elles n’hésitent pas à licencier à tour de bras ! Les niches fiscales pour les entreprises s’élèvent à près de 200 milliards d’euros en 2013 : c’est 5 fois plus que l’impôt sur les sociétés ! Les voilà les vrais assistés ! Il faut augmenter fortement les salaires (salaires, revenus de remplacement et retraites) c'est possible dans un pays qui a vu son PIB multiplier par 8,5 en valeur depuis 1949 ! C'est dire si les travailleurs de France sont productifs.
À défaut de lire Marx, Emanuel Macron et Édouard, Philippe ferait bien de lire Josph Stiglitz qui n'est pas un bolchevik, mais américain, prix Nobel d'économie.
"Les économistes qui accordent le moins d’importance à la réduction de l’inégalité des revenus sont plutôt enclins à penser que les initiatives que pourraient prendre les États pour la réduire coûtent trop cher, ou même risquent d’être contre-productives. Ces économistes « du libre marché » ont aussi le sentiment que les marchés laissés à eux-mêmes, sans interférence de l’État, sont efficaces, et que le meilleur moyen d’aider les pauvres consiste à laisser se produire, tout simplement, la croissance économique : d’une façon ou d’une autre, ses bienfaits ruisselleront jusqu’en bas de l’échelle sociale et toucheront les pauvres. (Notons avec intérêt que ces croyances persistent bien que la recherche en économie les ait privées de tout fondement intellectuel

Joseph Stiglitz "Un autre monde contre le fanatisme du marché" (2006).Editions Fayard, page 17.

" Dépenser pour renflouer les banques sans rien obtenir en retour, c'est donner de l'argent aux riches. Les stabilisateurs automatiques - les dépenses qui augmentent automatiquement quand l'économie s'affaiblit - sont l'une des formes de stimulation les plus efficaces parce qu'ils calibrent le niveau des dépenses en fonction des besoins de l'économie : il donne davantage d'argent quand il en faut plus. Ils comprennent, par exemple, les indemnités de chômage : le volume payé s'accroît automatiquement quand le taux de chômage augmente. Si l'économie se rétablit plus vite que prévu, les dépenses d'indemnisation du chômage diminuent automatiquement ". 

Joseph Stiglitz. Prix Nobel d'économie, Le triomphe de la cupidité.. Éditions les liens qui libèrent. 2010. Page 122.