mercredi 30 décembre 2015

lundi 28 décembre 2015

La pauvreté progresse dans un pays riche




« Pour remplir votre mission, il faut faire précisément tout le contraire de ce qui a existé avant vous. Jusqu'ici l'art de gouverner n'a été que l'art de dépouiller et d'asservir le grand nombre au profit du petit nombre, et la législation le moyen de réduire ces attentats en système : les rois et les aristocrates ont très bien fait leur métier; c'est à vous maintenant de faire le vôtre, c'est-à-dire de rendre les hommes heureux et libres par les lois ».
Robespierre le 10 mai 1793

 

Fontaine, lundi 28 décembre 2015.

Monsieur le Président de la République.

http://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/

Ce jour, la télé nous informe qu'un bébé souffrant d'une maladie orpheline va mourir faute de trouver en France les moyens thérapeutiques nécessaires. Les parents font des recherches sur internet et découvrent qu'une solution existerait au Canada. Ils lancent un appel à la générosité sur "facebook". Toujours à la télé, l'image d'un homme de 82 ans, qui vit depuis 20 ans dans une cabane en bois, malgré la loi sur le logement opposable (La loi n° 2007-290 du 5 mars 2007). Il obtient un appartement grâce à la solidarité des voisins.

Le journal l'Humanité du 24 décembre m'informe que les statistiques de l'INSEE affichent une hausse du taux de pauvreté en 2014. Neuf millions de Français (14,2% des ménages) vivent désormais avec moins de 964 euros par mois, sur fond d'accroissement des inégalités.

Les syndicalistes sont traités de voyous pendant que les fraudeurs et autres exilés fiscaux (Cahuzac/Thévenoud) s'en donnent à cœur joie avec des milliards détournés. Et cerise sur le gâteau un parti d'extrême droite aux portes du pouvoir.

Tout cela sous la présidence de quelqu'un qui prétendait avoir comme ennemi la finance !

C'est votre politique antisociale généralisée qui a nourri le vote Front National à un niveau jamais égalé jusqu'à présent sous la droite : quelle honte pour un gouvernement qui se dit « socialiste » et qui aura réussi à abîmer l'idée de « gauche » comme jamais ! (1).

Faut-il s'en étonner ? En février 1984, suite à la directive envoyée par François Mitterrand aux patrons de chaînes de télévision, Jean-Marie Le Pen est invité sur le plateau de l’« Heure de vérité ». Alors qu'aux élections législatives de 1981, c’est-à-dire 9 ans après sa création, le Front National comptait… 270 adhérents et avait réalisé… 0,18%.[2]

Pierre Bérégovoy en rajoute une louche : “On a tout intérêt à pousser le Front National, il rend la droite inéligible. Plus il sera fort, plus on sera imbattables. C’est la chance historique des socialistes.“(entretien avec l’auteur le 21 juin 1984). » [3]. Aujourd'hui ce parti obtient près de 30 % des suffrages. Encore un petit effort, Hitler a prit le pouvoir avec 33 % des suffrages !

Voilà au moins un domaine où votre politique a réussi !

Plutôt que de rendre obligatoire une complémentaire inégalitaire, il faut revenir aux principes fondateurs de la Sécurité sociale une caisse unique qui prenne 100 % des besoins de santé et de retraite, gérée par les intéressés, c'est-à-dire les salariés qui représentent 90 % de la population active. Notre pays en a les moyens. Grâce aux richesses produites par les salariés, le produit intérieur brut a été multiplié par 7,2 selon l'INSEE, entre 1950 et 2013.

Pour cela un président de vraiment de gauche impulserait une lutte sans merci contre les délocalisations, les évasions fiscales, la fraude fiscale, le pillage de la richesse par les actionnaires. Cela permettra une augmentation sans précédent des cotisations sociales dites "patronales". Cet argent ne sera pas gaspillé dans une spéculation néfaste pour le peuple de France.

Plutôt que de détruire le Code du travail, il faut au contraire renforcer les droits des travailleurs. Et si l'on veut vraiment supprimer des pages, on peut toujours supprimer les dérogations que les employeurs ont obtenues depuis les années 1990 et qui sont autant de pages supplémentaires [4].

Et si le Medef le trouve trop compliqué, il n'a qu'à apprendre à lire.

Monsieur le président de la République, n'oubliez jamais que dans une démocratie véritable, le peuple est souverain et les ministres ne sont que nos commettants. Ils ne peuvent et ne doivent rien décider sans nous.

Le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde. (Keynes).

Michel Cialdella

citoyen en colère

 

 

1 - Yvon Quiniou, l'Humanité du 24 décembre 2015.

2 - http://www.upr.fr/actualite/france/comment-francois-mitterrand-cree-menace-front-national

3 - https://cestpolitique.wordpress.com/2012/05/04/de-lart-dutiliser-le-front-national-et-le-vote-des-etrangers/

4 - Le code du travail, garant de l'emploi. Rachel Saada, avocat du barreau de Paris, spécialiste du droit du travail et de la protection sociale. Le Monde diplomatique, janvier 2016.

 

jeudi 24 décembre 2015

A propos de déchéance !


 

Cela me fait penser à cette histoire vraie.

En 1923, lorsque mon grand-père et ma grand-mère arrivent en France avec 5 enfants (dont mon père), fuyant la montée du fascisme en Italie, je ne suis pas sûr qu'ils aient eu des "papiers".

Cela s'est fait après. Mon père avait 3 ans et n'est devenu Français qu'en 1940 à l'âge de 20 ans pour pouvoir s'engager dans l'armée française. Après la débâcle de l'armée française (trahison de la bourgeoisie française (1) ) il prend contact avec la Résistance et échappe de peu au STO grâce au Commandant Nal ( héros de la Résistance ) qui lui fournira des "faux papiers"…Des policiers français (qui avaient sûrement des papiers en règle… eux) étaient venus le chercher à l'entreprise dans laquelle il travaillait (PERMALI à Fontaine).

Un policier français accompagnait un soldat allemand lorsqu'en pleine nuit ils frappèrent ( au hasard ? ) à la porte au deuxième étage du 15 de la rue de la Mutualité à Grenoble. Pendant que le soldat allemand mettait la baïonnette sur le ventre de mon père, le policier français fouillait les deux pièces où nous habitions, à la recherche d'armes… Ne trouvant aucune arme, et pour cause le révolver, mon père l'avait dans sa poche…ils allaient quitter l'appartement lorsque le policier français revint sur ses pas pour s'emparer d'une chevalière et d'une gourmette en or (des bijoux de famille). Comme mon père protestait, le flic français (qui devait avoir ses papiers en règle), injuria mon père : "Ta gueule !".

Avec des camarades communistes,  mon père imprimera, dans la cave de l'un d'entre eux, "Les Allobroges",  journal de la Résistance et participera à sa distribution au risque de sa vie.

Dans la même période un "voisin" au nom bien français, qui avait sûrement un tas de papiers, devient chef de la milice de Pétain et plus tard des Waffen SS, un nommé Esclach qui assassinera entre autres, Paul Vallier et sera, avec son équipe, responsable de la mort de nombreux autres résistants (2).

En 1943, en pleine occupation, mon père adhère à la CGT dans la clandestinité. À la libération il participera à la mise en place des Comités d'entreprise, initiées par Ambroise Croizat. Il adhérera également au Parti Communiste Français.

Comme des milliers d'immigrés, notamment italiens, il participera au développement économique de la France par son travail. Aux avancées sociales par l'action syndicale et politique.

Un cousin, bien qu'italien se fit arrêter par les Allemands et déporter dans un camp de concentration parce qu'il défilait le 11 novembre 1943 à Grenoble derrière le drapeau bleu blanc rouge !

Aujourd'hui, les immigrés contribuent toujours à la création de richesses. Une étude publiée en 2010 le confirme :

"Les travailleurs immigrés en France s'acquittent chaque année de 60 milliards d'euros d'impôts et de cotisations sociales, alors qu'ils reçoivent dans le même temps 48 milliards d'allocation publique, soit un solde positif de 12 milliards € au bénéfice de l'État, de la Sécurité sociale et du financement des retraites ".(3)

La France officielle, a reçu en grande pompe ou a protégé des tyrans : Bébé doc Duvalier, Bocassa, Kadhafi,  Bachar El-Assad et quelques autres, les hôtes de ces gens-là ont-ils étaient déchu de la nationalité Française ? Même pas !

Ces faits accentuent  mon dégoût pour la stigmatisation de l'immigré qui serait responsable de tout nos maux. Alors que les responsables sont au gouvernement et au Medef. Et leur politique nous coûte cher. Les promoteurs de la république des sans, : sans logement, sans emploi, sans droit, sans salaire permettant de vivre décemment....sont-ils menacés d'être déchus de la nationalité française pour non-respect de la constitution ?   

Pourtant, celle-ci affirme

Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. (pas pour les multinationales)

Le Président de la République veille au respect de la Constitution..???

 

Le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, annexé à la constitution postule que

La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. Ah ? C'est qui qu'on déchoit ?

Souvenons nous des résistants immigrés membres des FTP - MOI, ceux de l'Affiche rouge. Ils luttaient contre le nazisme. Ils furent fusillés par l'occupant et sont morts en criant "VIVE LA FRANCE". Vingt-trois résistants communistes et immigrés de qui on n’avait pas exigé des papiers effectuèrent 229 actions armées contre l’occupant allemand avant d’être arrêtés grâce à la traque de la police française qui avait mis 200 limiers (4) pour ce "travail". Un héroïsme dont Aragon fit un poème (5) et Léo ferré une extraordinaire chanson, qui renvoie les pourfendeurs de l’immigration à leur crétinerie.

Le 21 février 1944, dans une lettre à son épouse, Missak Manouchian leur chef écrivait « Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps.  Bonheur ! A tous ! »   « …je meurs en soldats réguliers de l’armée française de la libération ».

Alors que Papon envoyait hommes, femmes et enfants juifs dans les camps de la mort. De Gaule le fit : Préfet de police, ministre du Budget et il est mort dans son lit avec des papiers en règle.  Comme tous les collabos de haut rang, il ne fut pas déchu de la nationalité française.

Michel Cialdella

Le 24 décembre 2015

 

(1) On lira avec intérêt les livres d'Annie Lacroix-Riz : "De Munich à Vichy" et "Le choix de la défaite".

(2) "Grenoble 40-44, Pierre Giolitto, éditions Perrin.2001.

(3) étude cité dans le document "Le Front national ou l'imposture sociale".

(4) La traque de l'affiche rouge. Denis Peschanski, l'Humanité hors série Février 2007.

vendredi 11 décembre 2015

Je viens d'envoyer un e mail au président de la République


Monsieur le Président

Ce soir, 11 décembre 2015, au journal de 20 h sur FR3, la journaliste annonce que pour sauver le jeune Matéo, 16 ans, d'une leucémie. Un traitement de la dernière chance existe aux États-Unis. Il faut recueillir 172 000 €. Un appel à la générosité est lancé par la famille et des amis. Des dons arrivent y compris de l'étranger. Que fait Madame Marisol Touraine, ministre de la Santé ? Que faites-vous, Monsieur Hollande, président de la République ? Vous qui pouvez, sans nous consulter aller bombarder plusieurs pays ? Quelle honte pour votre gouvernement que de laisser faire sans broncher.

En 2015, le budget de la "défense" est de 31,4 milliards € ( Le Monde.fr du 29 04 2015). Pour sauver cet enfant ne pouvez-vous pas soustraire aux œuvres de mort 0,0005% de ce budget pour sauver Matéo ? De plus en organisant ce voyage, avec une équipe médicale qui pourrait en revenir avec des connaissances bénéfique pour la recherche médicale française.

Dépêchez-vous il y a urgence !

Michel Cialdella, ex-administrateur de la CPAM de Grenoble.

Pour arrêter le FN


 
Les rassemblements politiciens, les constructions de listes faites sans les citoyens occultent le débat sur la nécessité de la lutte de classe, et n'évitent pas la monté des forces réactionnaires.

Un jour, l'extrême droite prendra le pouvoir malgré cela.

Pour s'opposer à cela il faut être clair :  les partis politiques, du PS à l'extrême droite ne s'opposent pas au capitalisme et tous sont donc d'accord avec les traités européens, même si le FN fait un peu de cinoche en cultivant la xénophobie. Ils sont tous pour la déréglementation néolibérale, contre les droits des travailleurs, ce qui les met dans l'incapacité de mettre en œuvre une politique progressiste et donc d'empêcher l'extrême droite de prendre le pouvoir un jour.

Le changement (progressiste) ne se fera pas sans luttes sur des projets résolument anticapitalistes et très ambitieux. Il ne faut pas se contenter de modestes transformations du type "pôle public" qui ne nous dit rien, ni sur le contenu, ni sur les pouvoirs des salariés. Le pôle...en raison de sa large indétermination, se situe essentiellement sur le terrain de la « gouvernance », autre mot à la mode. C’est une régression politique. (2)

Concernant le système bancaire, les industries (ce qu'il en reste), c'est dans un premier temps la nationalisation intégrale. Il s’agit de faire pièce à la domination du capital, d’assurer la cohésion sociale et de créer les meilleures conditions d’une citoyenneté affranchie des différentes formes d’aliénation.(2). En suite, en faire des propriétés sociales gérées démocratiquement avec des représentants des salariés majoritaires  dans les instances de décisions (4).
A ceux qui disent que les nationalisations (loi du 11 février 1982) n'ont pas marché je réponds que c'étaient des étatisations qui préparaient une restructuration du capital. Sortant de son rôle le conseil constitutionnel exigea
une augmentation de l'indemnisation.  
Dans la foulée des nationalisations de 1982, le gouvernement Mitterrand a "inventé" une loi de "respiration" du secteur public qui organise la privatisation. En clair, on a acheté très cher les entreprises que l'on a nationalisées, elles ont été restructurées à la mode capitaliste et revendues. Ce qui a permis au journal Le Monde de titrer un article « Lionel Jospin privatise plus que Alain Juppé » (3).

Aujourd'hui, compte tenu du gavage de fonds public dont ont bénéficié les grandes entreprises l'indemnisation n'est même plus un débat. On réquisitionne !

Les services publics doivent échapper à la concurrence qui n'a aucune des vertus annoncées par les perroquets du libéralisme, et qui se retourne toujours contre les travailleurs. Ils doivent être en situation de monopole, car c'est comme cela qu'ils seront efficaces.

La santé doit échapper à la marchandisation. Les hôpitaux publics doivent être la norme. Le secteur privé doit progressivement disparaître. Il faut développer les centres de santé . Beaucoup de jeunes médecins souhaitent être salariés pour avoir une vie "normale". Appuyons-nous sur cette demande pour exiger l'extension du secteur public.

Les médecins qui mènent la fronde contre le tiers payant font preuve d'un mépris stupéfiant à l'égard des assurés sociaux :

« Le patient va ainsi surconsommer puisque c'est gratuit pour lui, il ne débourse rien et en plus il va encombrer les salles d'attente au détriment des "vrais patients" . Un médecin en colère. » (1)
Il faut combattre le dogme "parce que l'on exerce la médecine en libéral on est plus libre". Bien au contraire, le salaire à vie, en fonction de leur qualification leur permettrait d'exercer leur métier sans l'éventuelle pression du patient. La propriété sociale des laboratoires pharmaceutiques permettrait d'émanciper les médecins de la pression de ceux-ci.

Voilà ce sont des propositions (pas les seules possibles) qui pourraient mobiliser ceux qui ont intérêt aux changements progressistes.

Michel Cialdella

 

1 - http://www.lequotidiendumedecin.fr/

2 - Anicet Le Pors, lors d’un hommage à Marcel Paul – 2 décembre 2012 - http://anicetlepors.blog.lemonde.fr/?s=hommage+%C3%A0+Marcel+Paul

3 - Le Monde du 17 août 1998.

4 - Les salariés représentent 90% de la population active.

 

lundi 26 octobre 2015

Lettre ouverte à une députée PS



Michel Cialdella; Ex-administrateur de la CPAM de Grenoble.
6, rue Joseph Bertoin. 38600 Fontaine.

Fontaine le 26 octobre 2015.

 

Madame Michèle Delauney
Députée PS

delauney.députee@orange.fr

Votre article paru dans l'humanité du 26 octobre 2015, appelle un certain nombre de commentaires. Après un bref éloge « Mieux qu'une idée neuve », vous faites la leçon aux assurés sociaux, responsable des gaspillages dans une situation sociale difficile .

Difficile ? Mais à qui la faute ? Aux assurés sociaux ?

Vous dites : Nous ne réussirons à garantir cette égalité d'accès aux soins et à la santé qu'en limitant l'assurance-maladie à son champ strict. Il serait intéressant de définir ce qu'est le champ strict. Vous prenez un exemple : Combien exigent le remboursement de transports "médicaux" en taxi sans aucun rapport avec l'État du malade ? Il ne suffit pas aux patients d'exiger ! Là vous montrez votre ignorance, car justement l'Assurance-maladie ne rembourse le transport que si celui-ci est lié à une incapacité à faire autrement. La difficulté étant de faire prendre en charge même lorsque cela est justifié. Je peux en témoigner pour avoir siégé dans les commissions de recours amiable.

Autre exemple : le tabac coûte 25 milliards par an en dépenses de soins à l'assurance-maladie. Si vous pouviez citer vos sources, je suis preneur. Mais admettons. Depuis des centaines d'années, hélas, les gens fument. Et ça n'est pas en les culpabilisant que l'on réglera le problème (je suis non-fumeur).

Certes il faut avoir du courage pour avancer enfin sur une politique de santé publique capable de résultats. Je suis d'accord avec vous, mais pour cela il faut responsabiliser le patronat. Songez qu'il a fallu presque un siècle pour interdire l'amiante ! Résultat 100 000 morts et combien de milliards pour la Sécu ? La reconnaissance de toutes les maladies professionnelles permettrait, comme c'est le but de la Sécurité sociale, de pénaliser ceux qui ne respectent pas les règles de sécurité pour les obliger à faire de la prévention.

Nous le savons, hélas, ce sont surtout les chômeurs, les pauvres et les jeunes qui fument : leur santé n'est-elle pas une notre priorité. Où avez-vous vu cela ? C'est vrai, les riches ne fument ...que des cigares.

Le vrai courage consisterait à redonner la sécurité sociale aux travailleurs, leurs légitimes propriétaires. La part des salaires dans la valeur ajoutée a reculé de 10 %. Regagner ces 10 %, c'est, en 2014, plus de 213 milliards pour les salaires dont 85 mds pour les 3 branches de la Sécu.

Une députée devrait savoir cela. Comme elle devrait savoir qu'entre 1950 et 2013 le PIB a été multiplié par 7,2 (en valeur selon l'INSEE). Rien que ça. Et on voudrait nous faire croire que nous n'avons plus les moyens de notre protection sociale. Nous prendrait-on pour des buses ?

Nous réussirons à garantir l'accès aux soins de tous en faisant jouer à la sécurité sociale pleinement son rôle. C'est-à-dire en garantissant l'accès gratuit aux soins et à la prévention. D'après l'OMS, 40 % des cancers seraient évitables, car liés à l'environnement, aux conditions de travail, à l'alimentation, etc. Éviter des maladies c'est bien pour les personnes et ce sont de saines économies pour la sécurité sociale. Car un cancer coûte en moyenne 20 000 € par an !

Comme vous pouvez le voir, la situation n'est pas désespérée pour peu que le peuple s'en mêle.

Plutôt que de distribuer des milliards au patronat, dont les actionnaires se goinfrent et les salariés font les frais, faites donc une politique qui soit vraiment de gauche.

Pas cordialement du tout.

Michel Cialdella

 

 

mardi 20 octobre 2015

Elles ont osé signer




Ces organisations qui sont censées défendre les intérêts des
salariés, ne méritent pas l'appellation de syndicats j'ai nommé :
la CFDT, la CFE-CCG et la CFTC.

Une fois de plus elles ont fait allégeance au MEDEF !

On peut lire mon édito en cliquant ci-dessous.

mardi 13 octobre 2015

À propos du conflit à Air France.



 Quelques réactions.

Manuel valse n'a même pas eu un mot pour 2900 licenciés. Ce que fait le parti socialiste aujourd'hui, c'est trahir la classe ouvrière. En mettant un banquier de chez Rothschild au ministère de l'Économie, il fait un bras d'honneur aux travailleurs. Les socialistes au pouvoir participent à la montée du Front National, qui ne pense qu'à ramasser les cadavres. Il faut virer ces gens-là.

Xavier Mathieu.

Quels tirs d'artillerie contre les salariés d'Air France : toute une caste de privilégiés à lâcher sa haine de classe : valse, Sarkozy, Gattaz, éditorialistes… La violence : c'est le licenciement, le chômage, la pauvreté, la galère au boulot, l'intensification du travail, l'usure, l'invalidité, et aussi le harcèlement des chefs, la pression des directions, le mépris quotidien !… C'est une véritable guerre de classes

Philippe Poutou. NPA.

Cela aurait pu être pire, et vu l'ampleur de la provocation, on peut s'étonner et saluer que le sang-froid les emportait et que les syndicalistes et les personnels eux-mêmes ce soit au taux limité, et que les deux DRH sans soit bien sortis. La direction d'Air France, les gros médias (possédés désormais à 95 % par 7 milliardaires) ont pourtant déchaîné une campagne d'une sauvagerie inouïe.

Gérard Filoche.

Lu dans L'Humanité du mardi 13 octobre 2015.

Et pendant ce temps notre premier ministre Monsieur Manuel Valls, qui traite les salariés d'Air France de voyous, va s'excuser auprès du roi d'Arabie Saoudite, pays où les droits de l'homme sont bafoués.

Même pas choqué par les propos tenus en 2014 par le PDG d'Air France :

« Comme disait mon homologue de Qatar Airways hier à propos de la grève que j'ai eue à subir hier, "Monsieur de Juniac, chez nous, c'est juste pas possible on les aurait tous envoyés en prison…" »

Selon Amnesty International :

« En 2014 l'Arabie saoudite a figuré une nouvelle fois parmi les cinq pays qui exécutent le plus de personnes. Au moins 90 personnes ont été exécutées dans le royaume en 2014. Avec au moins 54 exécutions pour les trois premiers mois de 2015, les autorités sont bien parties pour dépasser le chiffre de l'an dernier ».

Ces décapitations portent à 114 le nombre des personnes exécutées depuis le début de l’année dans le royaume, contre 87 sur l’ensemble de 2014.(selon JeuneAfrique.com).

Après cela faudra-t-il encore s'étonner que des syndicalistes soient en garde à vue dans notre beau pays de France.

 

jeudi 8 octobre 2015

A propos de violence



Mon dernier édito
"Mais de quelle violence parle-t-on ?"
 

jeudi 1 octobre 2015

Puisqu'il faut le répéter !



Pierre Laroque n'est pas le père de la Sécu !


Comme l'écrit José Fort :
"Il conviendrait de dire à l’actrice Michèle Laroque que la Sécurité Sociale n’est pas l’œuvre de son grand-père, Pierre Laroque".  Il joua certes un rôle important et avait bien compris: « que le plan de Sécurité sociale ne tend pas uniquement à l'amélioration de la situation matérielle des travailleurs, mais surtout à la création d'un ordre social nouveau dans lequel les travailleurs aient leurs pleines responsabilités. C'est ce qui a amené à concevoir le plan de Sécurité sociale dans le cadre d'organisations uniques gérées par les intéressés et couvrant l'ensemble de la Sécu­rité sociale. » Pierre Laroque 1946. Cela n'autorise personne (même pas sa petite fille) à lui attribuer la paternité de notre Sécu.

Pas plus qu'à De Gaulle qui n’a eu de cesse de la combattre chaque fois que le rapport des forces le lui a permis. Dès 1948 dans son discours de Compiègne il met l'accent sur la nécessité de réduire les dépenses sociales en ces termes : " Réduire les dépenses de manière durable et effective cela comporte, en effet, la suppression de services entiers, la mise en ordre radicale des entreprises nationalisées, la réforme profonde du fonctionnement des assurances sociales..." (1)

De retour au pouvoir en mai 1958, il instaure par ordonnance du 30 décembre des franchises applicables au 1er janvier 1959....Les luttes ont permis l'abrogation en juillet..

Dans l’entretien qu’il a accordé à la revue « Le Droit Ouvrier » en octobre 1995, Pierre Laroque le confirme : « Le Général de Gaulle ne m'a jamais parlé de Sécurité Sociale. » « Ce qui est curieux, alors que la loi fondatrice de la Sécurité Sociale, l'ordonnance du 4 octobre 1945, était une des réformes essentielles de l'époque, c'est qu'elle ne porte pas la signature du Général de Gaulle parce que, lorsqu'elle a été publiée, le Général de Gaulle n'était pas en France. Il était en Russie ». C'est dire si cela l'intéressait !

En ce 70e anniversaire, il faut rappeler le rôle important des militants de la CGT dans cette création. D’abord Ambroise Croizat, secrétaire général de la Fédération des métaux et dirigeant communiste qui assurera des centaines de réunions pour mettre en place le plan de sécurité sociale et de prestations familiales, pour expliquer aux personnes âgées le programme en cours concernant la retraite (2). Mais aussi Georges Buisson et Henri Raynaud, l’un et l’autre secrétaire de la CGT. Nos historiens du dimanche ignorent volontiers le rôle de Croizat, qui avant d’être ministre fut président de la commission du Travail de l’Assemblée consultative.

À la fin de sa vie, Pierre Laroque a eu tendance à tirer la couverture à lui. Les témoins de l'époque n'étant plus là.... Dans son ouvrage de 1993 (3) il présente même une face de son personnage moins progressiste en écrivant :

"C'est ainsi que, conscient des conséquences probables du vieillissement de la population française au cours des prochaines décennies, je conteste l'opportunité d'orienter, .. l'évolution de la législation sur les retraites dans le sens d'un abaissement de l'âge d'ouverture du droit à pension". En clair, il se prononce contre la retraite à 60 ans !

Ainsi le prétendu "père" de la Sécurité sociale serait contre l'amélioration de cette institution dont il ne faut jamais oublier qu'elle est une conquête (4).

L'acharnement des médiats bien intentionnés à vouloir faire croire que la Sécu est une création consensuelle, vise à faire oublier qu'elle doit tout à la lutte et au rapport de force.

 
1.      Traité de Sécurité sociale. Yves Saint - Jours. LGDJ. 1984.

2.      Quand nous étions ministres. François Billoux. Éditions sociales. 1972.

3.      Au service de l'homme et du droit. Pierre Laroque. Édité par le comité d'histoire de la sécurité sociale. 1993.

4.      La Sécurité sociale une conquête en danger. Michel Cialdella. 2014.


Il faut aussi rappeler le rapport des forces à l'époque.

Le PCF réalisa 26,2% aux élections de la constituante le 21octobre 1945. Le scrutin départemental à la proportionnelle assure 159 sièges au communistes.

Le 2 juin 1946 à la seconde assemblée constituante (après l'échec du premier projet constitutionnel, le 5 mai 1946) le PCF réalise 25,9%, malgré un gain de 120 000 voix.

Le 10 novembre 1946 pour l'élection de la première assemblée nationale de la quatrième  république le PCF obtiendra 28,6% des suffrages exprimés (1).
La CGT revendique 6  millions d'adhérents au congrès de 1947.(2)

1 - L'archipel communiste, une histoire électorale du PCF. Roger Martelli. Editions sociales. .2008.
2 - La CGT de la Libération à la scission de 1944 - 1947. Annie Lacroix - Riz. Editions sociales - 1983.

Michel Cialdella
1 octobre 2015

La retraite à 60 ans est compatible avec les 35 heures et moins...


Le 18 février 2000, à l'université de Grenoble, au cours d'un colloque sur les retraites, Bernard Friot proposait une analyse qui a gardé toute sa valeur et argumente contre la suppression des 35 heures et proposait les 25 heures à l'horizon 2040.

 Macron et Gattaz lisez bien ce qui suit :


Analyse de Bernard FRIOT sur les retraites

Premièrement lorsque l’on dit qu’aucune génération n’épargne pour sa propre retraite, à supposer que l’on épargne au lieu de cotiser. En 2040, prenons l’horizon Charpin, des jeunes démarrent. Leur retraite sera exclusivement financée avec de la richesse créée en 2040. Parce que l’on ne peut pas puiser des revenus au congélateur. En 2040 on ne pourra consommer que ce que l’on produit en 2040. On ne peut pas mettre des voyages et des coupes de cheveux au congélateur. S’il n’y a pas d’actifs en 2040 les riches épargnants mourront la bouche ouverte. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la rente même de ces rentiers sera forcément produite en 2040. On ne peut pas tirer du revenu d’années antérieures.

Exemple :

L’alternative dans laquelle se trouve un retraité qui a des titres financiers à convertir en rentes en 2040. Il a deux possibilités :

soit il vend ses titres

soit il les place.

S’il les vend, et à supposer que le besoin de rente soit de 2000 milliards, il va falloir qu’il trouve des acheteurs à la hauteur de 2000 milliards de francs. Sinon les titres vont s’effondrer, il aura ses titres mais il sera pauvre. Qui seront ses acheteurs ? Et bien les actifs de 2040 qui achèteront des titres pour leur propre retraite. Encore faut-il qu’ils aient ces 2000 milliards de francs. S’ils ne les ont pas, ils ne pourront pas acheter les titres. Mais s’ils ont les 2000 milliards de francs pour acheter les titres alors ils ont aussi les 2000 milliards de francs pour payer les cotisations sociales.

Si l’on n’a pas les 2000 milliards par le salaire on ne les aura pas non plus par la rente.

Deuxième possibilité : il place ses titres. Là, il va toucher sa rente par le procédé traditionnel, c’est-à-dire la ponction sur la valeur créée dans les entreprises du portefeuille. Si ces salariés peuvent créer de la valeur dont on ponctionne 2000 milliards pour la rente, ils peuvent aussi payer des cotisations sociales.

 

Ces 900 milliards qui manquent c’est quoi ?

Nous avons aujourd’hui en France un PIB de 9000 milliards. La part des salaires dans le PIB était dans le milieu des années 80 autour de 70%. Elle est aujourd’hui de 60%, pas à cause du chômage, parce qu’il y a plus d’emplois aujourd’hui qu’en 1985. C’est parce que les gains de productivité du travail ( 2% par an ) ne sont pas retournés aux salariés sous forme de cotisations patronales supplémentaires ou sous forme de salaire direct supplémentaire.

A la fin des années 1970, nous avions un PIB qui était de 5500 milliards, c’était pour 70% du salaire ( salaire direct et cotisations sociales ), environ 3800 milliards de francs et pour 30% des profits soit environ 1600 milliards. Aujourd’hui nous en sommes à 5000 milliards de salaires  ( 3000 sous forme de salaires directs et 2000 sous forme de cotisations sociales ) et 3000 milliards de profits (en francs constants). Les salaires ont augmenté de 25%, notre pouvoir d’achat global a augmenté de 25%. Pendant ce temps là la richesse nationale a augmenté de 50% ( de 5500 à 8000 milliards ). Lorsque nous avons une augmentation de la productivité de 2% par an, nous avons une augmentation de 50% en 20 ans. Notre pouvoir d’achat global ( retraité et actif ) n’a augmenté que de 25% alors que le PIB augmentait de 50% grâce au travail. Pendant ce temps-là, le profit a presque doublé, il est passé de 1600 milliards à 3000 milliards. Tout le problème est effectivement : est-ce que nous sommes capables de rétablir la part des salaires dans la valeur ajoutée ? Si nous étions encore à 70% nous serions à 5800 milliards. Et avec 900 milliards de plus nous ne nous poserions aucun des faux problèmes que nous nous posons sur les retraites.

La retraite n’est pas un problème, les retraités d’ailleurs ne vivent pas cela comme un problème. C’est plutôt un bonheur, la retraite. C’est intéressant que le bonheur d’être à la retraite soit un problème pour la classe dirigeante ! Ce n’est pas inintéressant qu’en 50 ans nous ayons vaincu la pauvreté de masse des personnes âgées, au point que l’on ne parle plus des vieux. C’est une victoire sociale extraordinaire que la capacité dans laquelle on a été de vaincre la pauvreté de masse des personnes âgées. Et cela on l’a fait par le salaire.

Le rapport CHARPIN nous dit : « il nous faudra doubler le taux de cotisations retraite d’ici 2040 » mais on l’a multiplié par 5 depuis 1945, on n’en est pas mort ! On l’a multiplié par 5 en 55 ans et on ne pourrait pas le multiplier par 2 en 40 ans, Compte tenu des gains de productivité ?

Il faut tripler les dépenses de retraite d’ici 2040 dit le rapport CHARPIN. Les dépenses de retraite depuis 1960 ont été multipliées par 10 et nous n'en sommes pas morts ! Comment a-t-on pu augmenter massivement les cotisations et les dépenses de retraites ? En modifiant le rapport entre le salaire direct et la cotisation sociale. En 1945, pour 100 francs de salaire il y avait 85 francs de salaire direct et 15 francs de cotisations sociales. Evidemment avec ça on ne peut pas aller très loin dans la reconnaissance du temps de retraite. Aujourd’hui nous en sommes à 60 / 40. J’ai donné les chiffres : 3000 milliards de salaire direct et 2000 milliards de cotisations sociales. Ce qui vaut au niveau macro-économique vaut au niveau micro-économique. Pour un salaire de 12000 francs nets, il y a 8000 francs de cotisations sociales, 8000 sur 20.000 de salaire total : nous avons bien 40% de cotisations sociales. Mais il est clair que si les gains de productivité du travail nous reviennent (ils peuvent ne pas nous revenir si nous ne nous battons plus pour le salaire),

Sur les rapports entre actifs et inactifs, nous pouvons affecter 0,5% de ce gain de productivité pour maintenir la parité entre actifs et retraités. Les chiffres faramineux du rapport Charpin, ça se réduit en progrès annuel à + 0,5%. C’est tout. Nous pouvons affecter 1% à la baisse de la durée du travail et nous serions à 25 heures par semaine en 2040 et enfin nous pourrions affecter 0,5% à la hausse du pouvoir d’achat, c’est un choix politique. Ce que je veux faire ressortir c’est que nous pouvons avoir sur l’avenir un imaginaire qui n’a rien à voir avec l’imaginaire misérabiliste que l’on nous propose aujourd’hui.(applaudissements).

 

Grenoble, le 18 février 2000

mercredi 30 septembre 2015

Le dialogue social c'est ça...




Manuel Valls a annoncé mercredi que l'accord sur la rémunération des fonctionnaires négocié depuis un an "s'appliquerait", même s'il n'a pas obtenu l'accord de syndicats représentant au moins 50% des voix, du fait notamment du refus de la CGT. Il est gonflé le Manu d'appeler ça un accord !
C'est l'illustration parfaite de ce que l'on appelle "le dialogue social". L'Histoire nous enseigne que ça n'est pas de dialogue dont les travailleurs ont besoin, mais de rapport de force ...pour pouvoir négocier dans l'intérêt des gens que l'on représente !
Le "dialogue" même social n'a jamais rien apporté aux travailleurs. La lutte oui !


Dans mon livre "La Sécurité sociale une conquête en danger, il y a un chapitre sur les expressions à bannir. Je reproduit ici le paragraphe sur le dialogue ,social :
Invention de ceux qui nient la lutte des classes et l’antagonisme entre le travail et le capital. Entre ces deux classes fondamentales il ne peut s’agir de dialogue mais de rapport de force. Rien n’a jamais été obtenu par le dialogue avec l’ennemi de classe.
« Si on fait la généalogie des droits sociaux obtenus en France, et jusqu’à preuve du contraire, l’essentiel a été gagné au moyen d’un rapport de force. Les accords nationaux « donnant-donnant » ont pour l’instant engendré un rétrécissement des droits des salariés, à l’instar des derniers accords interprofessionnels ».

dimanche 27 septembre 2015

Licencions MACRON



Michel Cialdella
ex-administrateur de la CPAM et du CHU de Grenoble.
Retraité de la métallurgie et de la fonction publique.
Licencié deux fois pour activités syndicales
6, rue Joseph Bertoin - 38600 Fontaine
.


« Pour hâter votre ruine, les scélérats qui vous gouvernent nous cherchent des ennemis en tous lieux et s’efforcent de vous engager dans des guerres désastreuses ».
Jean-Paul Marat

Monsieur Emmanuel MACRON
Ministre de l'Économie.
139, rue de Bercy.
75572  Paris Cedex 12.

Fontaine, le 24 septembre 2015

 

Monsieur le Ministre.

Suite à vos déclarations provocatrices, vos combats contre tout ce qui protège les salariés  notamment : le Code du travail, et le statut du fonctionnaire, sachez que le statut de Ministre est inadapté.

Tout d'abord, un ministre n'est pas un "seigneur" et encore moins un saigneur, il est ou devrait être un serviteur du Peuple et pas du MEDEF. Pour vous la France manque d'un roi ! Pour faire le progrès c'est donc de revenir au XVIIIe siècle ! Belle conception de la démocratie. À propos du roi, à la Convention le 13 novembre 1792, Saint-Just disait : le procès doit être fait à un roi, non point pour les crimes de son administration, mais pour celui d'avoir été roi, car rien au monde ne peut légitimer cette usurpation ; et de quelque illusion, de quelques conventions que la royauté s'enveloppe, elle est un crime éternel, contre lequel tout homme a le droit de s'élever et de s'armer… On ne peut point régner innocemment… tous roi est un rebelle et un usurpateur (1). Est-ce cela que vous souhaitez pour la France ?

Écoutez Victor Hugo : « Le vrai gouvernement est celui qui met loyalement à l'ordre du jour, pour les approfondir et les résoudre sympathiquement, toutes ces questions si pressantes est si graves de crédit, de salaire, de chômage, de circulation, de production et de consommation,… de désarmement, de malaise et de bien-être, de richesse et de misère,… la grande question du peuple, en un mot....Le vrai gouvernement au XIXe siècle, non, ce n'est pas, ce ne sera jamais celui qui va en arrière ! » (2), Et pourtant vous ne connaissez que la marche arrière.

Ne vous en déplaise, nous sommes en République et la devise est Liberté, Egalité, Fraternité. La Constitution française énonce à l'article 3 : La souveraineté nationale appartient au Peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.

En vertu de cette disposition, il ne vous appartient donc pas de décider ce qui est bon pour le Peuple. Il n'a pas mis en place un gouvernement pour qu'il détruise les conquêtes ouvrières.

Il est vrai que le statut des fonctionnaires ne doit rien aux banquiers, mais à deux ministres communistes : Maurice Thorez en 1946 et amélioré par Anicet Le Pors en 1984.

Ce statut reconnaît les fonctionnaires comme des citoyens pas comme des sujets. Il permet leur indépendance par rapport aux gouvernements. Les fonctionnaires travaillent pour la Nation quelque soit le gouvernement. Ce statut leur permet de ne pas obéir à des ordres qui seraient contraires à leur mission d'intérêt général. Plus que la garantie de l'emploi c'est cela qui dérange patronat et les ministres comme vous.

Vos déclarations ravissent le MEDEF. Les médiats bien-pensants se déchaînent et opposent les salariés du public et du privé. Non seulement il faut maintenir les statuts des fonctionnaires, et les statuts particuliers, mais il faut étendre toutes les garanties à tous les travailleurs. C'est cela le progrès.

À la télévision des gens très bien payés trouvent anormal que pour les fonctionnaires, le calcul de la pension se fasse sur l'indice des 6 derniers mois. Il faut déjà préciser "au prorata des annuités"  (40 ans pour une carrière complète). Les primes ne sont pas prises en compte pour le calcul de la retraite ce qui baisse le taux de remplacement.

Selon votre propre ministère, le taux de remplacement net dans le régime de la fonction publique d’État se situe dans la fourchette de 58% - 76%. Une personne de la génération 1946 sur dix a un taux de remplacement inférieur à 50% et, à l’autre extrême, autant ont un taux de remplacement supérieur à 80%. Autrement dit, 80% de la génération a un taux de remplacement net compris entre 50% et 80%.

La lecture directe des règles de calcul de la pension des fonctionnaires qui conduit parfois à une interprétation d’un taux de remplacement de 75% pour les fonctionnaires est donc clairement erronée : les trois quarts des fonctionnaires perçoivent un taux de remplacement net inférieur à 75% (3). Selon vos services un adjoint administratif, catégorie C, qui part à la retraite au bout de 39 ans à l'âge de 60 ans a un taux de remplacement net de 52% et pas de retraite chapeau (3). Comme privilèges on a vu pire ! L'emploi à vie n'est pas un privilège ce devrait être la norme pour tous les salariés.

Les salariés du privé qui connaissent un parcours avec une activité salariée à temps complet tout au long de la période sont relativement peu nombreux : ils représentent, s’agissant de la génération 1942, 11,6 % des hommes (4). Si leur retraite était calculée sur les 6 derniers mois elle serait pour 80% des personnes, calculée sur le chômage ou le hors emploi !

Il est certes plus facile de dénigrer le statut des fonctionnaires que de créer des emplois bien rémunérés. Les incantations sur l'inversion de la courbe du chômage sont aussi efficaces que la "main invisible" du dieu marché.

Votre conduite de l'économie, nous mène droit dans le mur. Nous qui vous payons, savons depuis longtemps et surtout depuis 2007 que des banquiers à la tête de l'économie c'est mauvais pour le pays.

L’Islande qui l'a bien compris, a laissé ses banques faire faillite, et jeté des banquiers en prison. Alors moi je ne demanderai pas que l'on vous mette en prison, mais que l'on vous licencie pour faute lourde et bien sûr sans indemnité. Peut-être qu'un petit stage (à la production) dans une des entreprises du Medef que vous chérissez tant, chez Gattaz par exemple ! Ah c'est vrai, vous ne savez, pas faire ! Rassurez-vous les ouvriers vous expliqueront. Cela vous ferait mesurer ce qu'est le travail.

Les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent. (Saint-Just) (1)

 

Michel CIALDELA
citoyen en colère

 
1 - Saint-Just discours et rapports présentés pas Albert Soboul. Editions Messidor1988.

2 - - discours du 9 juillet 1850 à l'assemblée législative. Victor Hugo : Le droit et la loi et autre textes citoyens, éditions 10/18. 2002.

3 - Ministère de l'Economie et des finances. Direction Générale des Finances Publiques. Service des retraites de l'État. Octobre 2012

4 - DREES : Dossier Solidarité et Santé n° 33 de 2012  : Montant des pensions de retraite et taux de remplacement.

 

 

 

vendredi 25 septembre 2015

L'aveu




Jeudi 24 septembre 2015 Manuel Valls était sur Antenne 2. Manuel Valls...cet émigré espagnol naturalisé français en 1982. Celui dont Jean-Claude Lefort dit qu'il avait "vocation" à retourner à Barcelone, en Espagne où il est né (1). Aujourd'hui premier ministre de la France lâche le morceau au sujet des 40 milliards d'aides aux entreprises : « Les marges se sont reconstituées ». Ça n'était donc pas à l'emploi qu'était destiné cet argent public. Cela ne serait surprendre un marxiste qui avait tout de suite compris que c'était un soutien au taux de profit !

Reconstituer les marges des entreprises ? Nous prendrait-on pour des demeurés ? En avaient-elles vraiment besoin ? Rappelons que le trésor de guerre du CAC 40 (des entreprises non financières) n'était que 170 milliards dans les comptes de 2010 (2). En 2014 les profits du CAC 40 étaient de 64,4 milliards d'euros (3). C'est dire si ces entreprises en avaient besoin !

Et puis une bonne fois pour toutes comme le dit si bien Frédéric Lordon : « Les entreprises n’ont aucun moyen de créer par elles-mêmes les emplois qu’elles offrent : ces emplois ne résultent que de l’observation du mouvement de leurs commandes, dont, évidemment, elles ne sauraient décider elles-mêmes, puisqu’elles leur viennent du dehors — c’est-à-dire du bon vouloir dépensier de leurs clients, ménages ou autres entreprises » (4).
Et donc, il faut augmenter les salaires !

Joseph Stiglitz qui n'a rien d'un bolchevique écrit que dépenser pour renflouer les banques sans rien obtenir en retour, c'est donner l'argent aux....plus riches et dans ce cas le multiplicateur est pratiquement nul, ... Les indemnités de chômage sont plus efficaces pour l'économie.(5)

Michel Cialdella

1 - Manuel, souviens-t-en. Jean-Claude Lefort. L'Humanité du 1er octobre 2013

2 - Les Echos.fr du 20 mai 2011.

3 - Les Echos.fr du 5 mars 2015.

4  les entreprises ne créent pas d'emploi. Mars 2014-

5 - « Le triomphe de la cupidité ». Joseph Stiglitz. Prix Nobel d'économie.2010.