mercredi 30 décembre 2015

lundi 28 décembre 2015

La pauvreté progresse dans un pays riche




« Pour remplir votre mission, il faut faire précisément tout le contraire de ce qui a existé avant vous. Jusqu'ici l'art de gouverner n'a été que l'art de dépouiller et d'asservir le grand nombre au profit du petit nombre, et la législation le moyen de réduire ces attentats en système : les rois et les aristocrates ont très bien fait leur métier; c'est à vous maintenant de faire le vôtre, c'est-à-dire de rendre les hommes heureux et libres par les lois ».
Robespierre le 10 mai 1793

 

Fontaine, lundi 28 décembre 2015.

Monsieur le Président de la République.

http://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/

Ce jour, la télé nous informe qu'un bébé souffrant d'une maladie orpheline va mourir faute de trouver en France les moyens thérapeutiques nécessaires. Les parents font des recherches sur internet et découvrent qu'une solution existerait au Canada. Ils lancent un appel à la générosité sur "facebook". Toujours à la télé, l'image d'un homme de 82 ans, qui vit depuis 20 ans dans une cabane en bois, malgré la loi sur le logement opposable (La loi n° 2007-290 du 5 mars 2007). Il obtient un appartement grâce à la solidarité des voisins.

Le journal l'Humanité du 24 décembre m'informe que les statistiques de l'INSEE affichent une hausse du taux de pauvreté en 2014. Neuf millions de Français (14,2% des ménages) vivent désormais avec moins de 964 euros par mois, sur fond d'accroissement des inégalités.

Les syndicalistes sont traités de voyous pendant que les fraudeurs et autres exilés fiscaux (Cahuzac/Thévenoud) s'en donnent à cœur joie avec des milliards détournés. Et cerise sur le gâteau un parti d'extrême droite aux portes du pouvoir.

Tout cela sous la présidence de quelqu'un qui prétendait avoir comme ennemi la finance !

C'est votre politique antisociale généralisée qui a nourri le vote Front National à un niveau jamais égalé jusqu'à présent sous la droite : quelle honte pour un gouvernement qui se dit « socialiste » et qui aura réussi à abîmer l'idée de « gauche » comme jamais ! (1).

Faut-il s'en étonner ? En février 1984, suite à la directive envoyée par François Mitterrand aux patrons de chaînes de télévision, Jean-Marie Le Pen est invité sur le plateau de l’« Heure de vérité ». Alors qu'aux élections législatives de 1981, c’est-à-dire 9 ans après sa création, le Front National comptait… 270 adhérents et avait réalisé… 0,18%.[2]

Pierre Bérégovoy en rajoute une louche : “On a tout intérêt à pousser le Front National, il rend la droite inéligible. Plus il sera fort, plus on sera imbattables. C’est la chance historique des socialistes.“(entretien avec l’auteur le 21 juin 1984). » [3]. Aujourd'hui ce parti obtient près de 30 % des suffrages. Encore un petit effort, Hitler a prit le pouvoir avec 33 % des suffrages !

Voilà au moins un domaine où votre politique a réussi !

Plutôt que de rendre obligatoire une complémentaire inégalitaire, il faut revenir aux principes fondateurs de la Sécurité sociale une caisse unique qui prenne 100 % des besoins de santé et de retraite, gérée par les intéressés, c'est-à-dire les salariés qui représentent 90 % de la population active. Notre pays en a les moyens. Grâce aux richesses produites par les salariés, le produit intérieur brut a été multiplié par 7,2 selon l'INSEE, entre 1950 et 2013.

Pour cela un président de vraiment de gauche impulserait une lutte sans merci contre les délocalisations, les évasions fiscales, la fraude fiscale, le pillage de la richesse par les actionnaires. Cela permettra une augmentation sans précédent des cotisations sociales dites "patronales". Cet argent ne sera pas gaspillé dans une spéculation néfaste pour le peuple de France.

Plutôt que de détruire le Code du travail, il faut au contraire renforcer les droits des travailleurs. Et si l'on veut vraiment supprimer des pages, on peut toujours supprimer les dérogations que les employeurs ont obtenues depuis les années 1990 et qui sont autant de pages supplémentaires [4].

Et si le Medef le trouve trop compliqué, il n'a qu'à apprendre à lire.

Monsieur le président de la République, n'oubliez jamais que dans une démocratie véritable, le peuple est souverain et les ministres ne sont que nos commettants. Ils ne peuvent et ne doivent rien décider sans nous.

Le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde. (Keynes).

Michel Cialdella

citoyen en colère

 

 

1 - Yvon Quiniou, l'Humanité du 24 décembre 2015.

2 - http://www.upr.fr/actualite/france/comment-francois-mitterrand-cree-menace-front-national

3 - https://cestpolitique.wordpress.com/2012/05/04/de-lart-dutiliser-le-front-national-et-le-vote-des-etrangers/

4 - Le code du travail, garant de l'emploi. Rachel Saada, avocat du barreau de Paris, spécialiste du droit du travail et de la protection sociale. Le Monde diplomatique, janvier 2016.

 

jeudi 24 décembre 2015

A propos de déchéance !


 

Cela me fait penser à cette histoire vraie.

En 1923, lorsque mon grand-père et ma grand-mère arrivent en France avec 5 enfants (dont mon père), fuyant la montée du fascisme en Italie, je ne suis pas sûr qu'ils aient eu des "papiers".

Cela s'est fait après. Mon père avait 3 ans et n'est devenu Français qu'en 1940 à l'âge de 20 ans pour pouvoir s'engager dans l'armée française. Après la débâcle de l'armée française (trahison de la bourgeoisie française (1) ) il prend contact avec la Résistance et échappe de peu au STO grâce au Commandant Nal ( héros de la Résistance ) qui lui fournira des "faux papiers"…Des policiers français (qui avaient sûrement des papiers en règle… eux) étaient venus le chercher à l'entreprise dans laquelle il travaillait (PERMALI à Fontaine).

Un policier français accompagnait un soldat allemand lorsqu'en pleine nuit ils frappèrent ( au hasard ? ) à la porte au deuxième étage du 15 de la rue de la Mutualité à Grenoble. Pendant que le soldat allemand mettait la baïonnette sur le ventre de mon père, le policier français fouillait les deux pièces où nous habitions, à la recherche d'armes… Ne trouvant aucune arme, et pour cause le révolver, mon père l'avait dans sa poche…ils allaient quitter l'appartement lorsque le policier français revint sur ses pas pour s'emparer d'une chevalière et d'une gourmette en or (des bijoux de famille). Comme mon père protestait, le flic français (qui devait avoir ses papiers en règle), injuria mon père : "Ta gueule !".

Avec des camarades communistes,  mon père imprimera, dans la cave de l'un d'entre eux, "Les Allobroges",  journal de la Résistance et participera à sa distribution au risque de sa vie.

Dans la même période un "voisin" au nom bien français, qui avait sûrement un tas de papiers, devient chef de la milice de Pétain et plus tard des Waffen SS, un nommé Esclach qui assassinera entre autres, Paul Vallier et sera, avec son équipe, responsable de la mort de nombreux autres résistants (2).

En 1943, en pleine occupation, mon père adhère à la CGT dans la clandestinité. À la libération il participera à la mise en place des Comités d'entreprise, initiées par Ambroise Croizat. Il adhérera également au Parti Communiste Français.

Comme des milliers d'immigrés, notamment italiens, il participera au développement économique de la France par son travail. Aux avancées sociales par l'action syndicale et politique.

Un cousin, bien qu'italien se fit arrêter par les Allemands et déporter dans un camp de concentration parce qu'il défilait le 11 novembre 1943 à Grenoble derrière le drapeau bleu blanc rouge !

Aujourd'hui, les immigrés contribuent toujours à la création de richesses. Une étude publiée en 2010 le confirme :

"Les travailleurs immigrés en France s'acquittent chaque année de 60 milliards d'euros d'impôts et de cotisations sociales, alors qu'ils reçoivent dans le même temps 48 milliards d'allocation publique, soit un solde positif de 12 milliards € au bénéfice de l'État, de la Sécurité sociale et du financement des retraites ".(3)

La France officielle, a reçu en grande pompe ou a protégé des tyrans : Bébé doc Duvalier, Bocassa, Kadhafi,  Bachar El-Assad et quelques autres, les hôtes de ces gens-là ont-ils étaient déchu de la nationalité Française ? Même pas !

Ces faits accentuent  mon dégoût pour la stigmatisation de l'immigré qui serait responsable de tout nos maux. Alors que les responsables sont au gouvernement et au Medef. Et leur politique nous coûte cher. Les promoteurs de la république des sans, : sans logement, sans emploi, sans droit, sans salaire permettant de vivre décemment....sont-ils menacés d'être déchus de la nationalité française pour non-respect de la constitution ?   

Pourtant, celle-ci affirme

Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. (pas pour les multinationales)

Le Président de la République veille au respect de la Constitution..???

 

Le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, annexé à la constitution postule que

La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. Ah ? C'est qui qu'on déchoit ?

Souvenons nous des résistants immigrés membres des FTP - MOI, ceux de l'Affiche rouge. Ils luttaient contre le nazisme. Ils furent fusillés par l'occupant et sont morts en criant "VIVE LA FRANCE". Vingt-trois résistants communistes et immigrés de qui on n’avait pas exigé des papiers effectuèrent 229 actions armées contre l’occupant allemand avant d’être arrêtés grâce à la traque de la police française qui avait mis 200 limiers (4) pour ce "travail". Un héroïsme dont Aragon fit un poème (5) et Léo ferré une extraordinaire chanson, qui renvoie les pourfendeurs de l’immigration à leur crétinerie.

Le 21 février 1944, dans une lettre à son épouse, Missak Manouchian leur chef écrivait « Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps.  Bonheur ! A tous ! »   « …je meurs en soldats réguliers de l’armée française de la libération ».

Alors que Papon envoyait hommes, femmes et enfants juifs dans les camps de la mort. De Gaule le fit : Préfet de police, ministre du Budget et il est mort dans son lit avec des papiers en règle.  Comme tous les collabos de haut rang, il ne fut pas déchu de la nationalité française.

Michel Cialdella

Le 24 décembre 2015

 

(1) On lira avec intérêt les livres d'Annie Lacroix-Riz : "De Munich à Vichy" et "Le choix de la défaite".

(2) "Grenoble 40-44, Pierre Giolitto, éditions Perrin.2001.

(3) étude cité dans le document "Le Front national ou l'imposture sociale".

(4) La traque de l'affiche rouge. Denis Peschanski, l'Humanité hors série Février 2007.

vendredi 11 décembre 2015

Je viens d'envoyer un e mail au président de la République


Monsieur le Président

Ce soir, 11 décembre 2015, au journal de 20 h sur FR3, la journaliste annonce que pour sauver le jeune Matéo, 16 ans, d'une leucémie. Un traitement de la dernière chance existe aux États-Unis. Il faut recueillir 172 000 €. Un appel à la générosité est lancé par la famille et des amis. Des dons arrivent y compris de l'étranger. Que fait Madame Marisol Touraine, ministre de la Santé ? Que faites-vous, Monsieur Hollande, président de la République ? Vous qui pouvez, sans nous consulter aller bombarder plusieurs pays ? Quelle honte pour votre gouvernement que de laisser faire sans broncher.

En 2015, le budget de la "défense" est de 31,4 milliards € ( Le Monde.fr du 29 04 2015). Pour sauver cet enfant ne pouvez-vous pas soustraire aux œuvres de mort 0,0005% de ce budget pour sauver Matéo ? De plus en organisant ce voyage, avec une équipe médicale qui pourrait en revenir avec des connaissances bénéfique pour la recherche médicale française.

Dépêchez-vous il y a urgence !

Michel Cialdella, ex-administrateur de la CPAM de Grenoble.

Pour arrêter le FN


 
Les rassemblements politiciens, les constructions de listes faites sans les citoyens occultent le débat sur la nécessité de la lutte de classe, et n'évitent pas la monté des forces réactionnaires.

Un jour, l'extrême droite prendra le pouvoir malgré cela.

Pour s'opposer à cela il faut être clair :  les partis politiques, du PS à l'extrême droite ne s'opposent pas au capitalisme et tous sont donc d'accord avec les traités européens, même si le FN fait un peu de cinoche en cultivant la xénophobie. Ils sont tous pour la déréglementation néolibérale, contre les droits des travailleurs, ce qui les met dans l'incapacité de mettre en œuvre une politique progressiste et donc d'empêcher l'extrême droite de prendre le pouvoir un jour.

Le changement (progressiste) ne se fera pas sans luttes sur des projets résolument anticapitalistes et très ambitieux. Il ne faut pas se contenter de modestes transformations du type "pôle public" qui ne nous dit rien, ni sur le contenu, ni sur les pouvoirs des salariés. Le pôle...en raison de sa large indétermination, se situe essentiellement sur le terrain de la « gouvernance », autre mot à la mode. C’est une régression politique. (2)

Concernant le système bancaire, les industries (ce qu'il en reste), c'est dans un premier temps la nationalisation intégrale. Il s’agit de faire pièce à la domination du capital, d’assurer la cohésion sociale et de créer les meilleures conditions d’une citoyenneté affranchie des différentes formes d’aliénation.(2). En suite, en faire des propriétés sociales gérées démocratiquement avec des représentants des salariés majoritaires  dans les instances de décisions (4).
A ceux qui disent que les nationalisations (loi du 11 février 1982) n'ont pas marché je réponds que c'étaient des étatisations qui préparaient une restructuration du capital. Sortant de son rôle le conseil constitutionnel exigea
une augmentation de l'indemnisation.  
Dans la foulée des nationalisations de 1982, le gouvernement Mitterrand a "inventé" une loi de "respiration" du secteur public qui organise la privatisation. En clair, on a acheté très cher les entreprises que l'on a nationalisées, elles ont été restructurées à la mode capitaliste et revendues. Ce qui a permis au journal Le Monde de titrer un article « Lionel Jospin privatise plus que Alain Juppé » (3).

Aujourd'hui, compte tenu du gavage de fonds public dont ont bénéficié les grandes entreprises l'indemnisation n'est même plus un débat. On réquisitionne !

Les services publics doivent échapper à la concurrence qui n'a aucune des vertus annoncées par les perroquets du libéralisme, et qui se retourne toujours contre les travailleurs. Ils doivent être en situation de monopole, car c'est comme cela qu'ils seront efficaces.

La santé doit échapper à la marchandisation. Les hôpitaux publics doivent être la norme. Le secteur privé doit progressivement disparaître. Il faut développer les centres de santé . Beaucoup de jeunes médecins souhaitent être salariés pour avoir une vie "normale". Appuyons-nous sur cette demande pour exiger l'extension du secteur public.

Les médecins qui mènent la fronde contre le tiers payant font preuve d'un mépris stupéfiant à l'égard des assurés sociaux :

« Le patient va ainsi surconsommer puisque c'est gratuit pour lui, il ne débourse rien et en plus il va encombrer les salles d'attente au détriment des "vrais patients" . Un médecin en colère. » (1)
Il faut combattre le dogme "parce que l'on exerce la médecine en libéral on est plus libre". Bien au contraire, le salaire à vie, en fonction de leur qualification leur permettrait d'exercer leur métier sans l'éventuelle pression du patient. La propriété sociale des laboratoires pharmaceutiques permettrait d'émanciper les médecins de la pression de ceux-ci.

Voilà ce sont des propositions (pas les seules possibles) qui pourraient mobiliser ceux qui ont intérêt aux changements progressistes.

Michel Cialdella

 

1 - http://www.lequotidiendumedecin.fr/

2 - Anicet Le Pors, lors d’un hommage à Marcel Paul – 2 décembre 2012 - http://anicetlepors.blog.lemonde.fr/?s=hommage+%C3%A0+Marcel+Paul

3 - Le Monde du 17 août 1998.

4 - Les salariés représentent 90% de la population active.