lundi 26 octobre 2015

Lettre ouverte à une députée PS



Michel Cialdella; Ex-administrateur de la CPAM de Grenoble.
6, rue Joseph Bertoin. 38600 Fontaine.

Fontaine le 26 octobre 2015.

 

Madame Michèle Delauney
Députée PS

delauney.députee@orange.fr

Votre article paru dans l'humanité du 26 octobre 2015, appelle un certain nombre de commentaires. Après un bref éloge « Mieux qu'une idée neuve », vous faites la leçon aux assurés sociaux, responsable des gaspillages dans une situation sociale difficile .

Difficile ? Mais à qui la faute ? Aux assurés sociaux ?

Vous dites : Nous ne réussirons à garantir cette égalité d'accès aux soins et à la santé qu'en limitant l'assurance-maladie à son champ strict. Il serait intéressant de définir ce qu'est le champ strict. Vous prenez un exemple : Combien exigent le remboursement de transports "médicaux" en taxi sans aucun rapport avec l'État du malade ? Il ne suffit pas aux patients d'exiger ! Là vous montrez votre ignorance, car justement l'Assurance-maladie ne rembourse le transport que si celui-ci est lié à une incapacité à faire autrement. La difficulté étant de faire prendre en charge même lorsque cela est justifié. Je peux en témoigner pour avoir siégé dans les commissions de recours amiable.

Autre exemple : le tabac coûte 25 milliards par an en dépenses de soins à l'assurance-maladie. Si vous pouviez citer vos sources, je suis preneur. Mais admettons. Depuis des centaines d'années, hélas, les gens fument. Et ça n'est pas en les culpabilisant que l'on réglera le problème (je suis non-fumeur).

Certes il faut avoir du courage pour avancer enfin sur une politique de santé publique capable de résultats. Je suis d'accord avec vous, mais pour cela il faut responsabiliser le patronat. Songez qu'il a fallu presque un siècle pour interdire l'amiante ! Résultat 100 000 morts et combien de milliards pour la Sécu ? La reconnaissance de toutes les maladies professionnelles permettrait, comme c'est le but de la Sécurité sociale, de pénaliser ceux qui ne respectent pas les règles de sécurité pour les obliger à faire de la prévention.

Nous le savons, hélas, ce sont surtout les chômeurs, les pauvres et les jeunes qui fument : leur santé n'est-elle pas une notre priorité. Où avez-vous vu cela ? C'est vrai, les riches ne fument ...que des cigares.

Le vrai courage consisterait à redonner la sécurité sociale aux travailleurs, leurs légitimes propriétaires. La part des salaires dans la valeur ajoutée a reculé de 10 %. Regagner ces 10 %, c'est, en 2014, plus de 213 milliards pour les salaires dont 85 mds pour les 3 branches de la Sécu.

Une députée devrait savoir cela. Comme elle devrait savoir qu'entre 1950 et 2013 le PIB a été multiplié par 7,2 (en valeur selon l'INSEE). Rien que ça. Et on voudrait nous faire croire que nous n'avons plus les moyens de notre protection sociale. Nous prendrait-on pour des buses ?

Nous réussirons à garantir l'accès aux soins de tous en faisant jouer à la sécurité sociale pleinement son rôle. C'est-à-dire en garantissant l'accès gratuit aux soins et à la prévention. D'après l'OMS, 40 % des cancers seraient évitables, car liés à l'environnement, aux conditions de travail, à l'alimentation, etc. Éviter des maladies c'est bien pour les personnes et ce sont de saines économies pour la sécurité sociale. Car un cancer coûte en moyenne 20 000 € par an !

Comme vous pouvez le voir, la situation n'est pas désespérée pour peu que le peuple s'en mêle.

Plutôt que de distribuer des milliards au patronat, dont les actionnaires se goinfrent et les salariés font les frais, faites donc une politique qui soit vraiment de gauche.

Pas cordialement du tout.

Michel Cialdella

 

 

mardi 20 octobre 2015

Elles ont osé signer




Ces organisations qui sont censées défendre les intérêts des
salariés, ne méritent pas l'appellation de syndicats j'ai nommé :
la CFDT, la CFE-CCG et la CFTC.

Une fois de plus elles ont fait allégeance au MEDEF !

On peut lire mon édito en cliquant ci-dessous.

mardi 13 octobre 2015

À propos du conflit à Air France.



 Quelques réactions.

Manuel valse n'a même pas eu un mot pour 2900 licenciés. Ce que fait le parti socialiste aujourd'hui, c'est trahir la classe ouvrière. En mettant un banquier de chez Rothschild au ministère de l'Économie, il fait un bras d'honneur aux travailleurs. Les socialistes au pouvoir participent à la montée du Front National, qui ne pense qu'à ramasser les cadavres. Il faut virer ces gens-là.

Xavier Mathieu.

Quels tirs d'artillerie contre les salariés d'Air France : toute une caste de privilégiés à lâcher sa haine de classe : valse, Sarkozy, Gattaz, éditorialistes… La violence : c'est le licenciement, le chômage, la pauvreté, la galère au boulot, l'intensification du travail, l'usure, l'invalidité, et aussi le harcèlement des chefs, la pression des directions, le mépris quotidien !… C'est une véritable guerre de classes

Philippe Poutou. NPA.

Cela aurait pu être pire, et vu l'ampleur de la provocation, on peut s'étonner et saluer que le sang-froid les emportait et que les syndicalistes et les personnels eux-mêmes ce soit au taux limité, et que les deux DRH sans soit bien sortis. La direction d'Air France, les gros médias (possédés désormais à 95 % par 7 milliardaires) ont pourtant déchaîné une campagne d'une sauvagerie inouïe.

Gérard Filoche.

Lu dans L'Humanité du mardi 13 octobre 2015.

Et pendant ce temps notre premier ministre Monsieur Manuel Valls, qui traite les salariés d'Air France de voyous, va s'excuser auprès du roi d'Arabie Saoudite, pays où les droits de l'homme sont bafoués.

Même pas choqué par les propos tenus en 2014 par le PDG d'Air France :

« Comme disait mon homologue de Qatar Airways hier à propos de la grève que j'ai eue à subir hier, "Monsieur de Juniac, chez nous, c'est juste pas possible on les aurait tous envoyés en prison…" »

Selon Amnesty International :

« En 2014 l'Arabie saoudite a figuré une nouvelle fois parmi les cinq pays qui exécutent le plus de personnes. Au moins 90 personnes ont été exécutées dans le royaume en 2014. Avec au moins 54 exécutions pour les trois premiers mois de 2015, les autorités sont bien parties pour dépasser le chiffre de l'an dernier ».

Ces décapitations portent à 114 le nombre des personnes exécutées depuis le début de l’année dans le royaume, contre 87 sur l’ensemble de 2014.(selon JeuneAfrique.com).

Après cela faudra-t-il encore s'étonner que des syndicalistes soient en garde à vue dans notre beau pays de France.

 

jeudi 8 octobre 2015

A propos de violence



Mon dernier édito
"Mais de quelle violence parle-t-on ?"
 

jeudi 1 octobre 2015

Puisqu'il faut le répéter !



Pierre Laroque n'est pas le père de la Sécu !


Comme l'écrit José Fort :
"Il conviendrait de dire à l’actrice Michèle Laroque que la Sécurité Sociale n’est pas l’œuvre de son grand-père, Pierre Laroque".  Il joua certes un rôle important et avait bien compris: « que le plan de Sécurité sociale ne tend pas uniquement à l'amélioration de la situation matérielle des travailleurs, mais surtout à la création d'un ordre social nouveau dans lequel les travailleurs aient leurs pleines responsabilités. C'est ce qui a amené à concevoir le plan de Sécurité sociale dans le cadre d'organisations uniques gérées par les intéressés et couvrant l'ensemble de la Sécu­rité sociale. » Pierre Laroque 1946. Cela n'autorise personne (même pas sa petite fille) à lui attribuer la paternité de notre Sécu.

Pas plus qu'à De Gaulle qui n’a eu de cesse de la combattre chaque fois que le rapport des forces le lui a permis. Dès 1948 dans son discours de Compiègne il met l'accent sur la nécessité de réduire les dépenses sociales en ces termes : " Réduire les dépenses de manière durable et effective cela comporte, en effet, la suppression de services entiers, la mise en ordre radicale des entreprises nationalisées, la réforme profonde du fonctionnement des assurances sociales..." (1)

De retour au pouvoir en mai 1958, il instaure par ordonnance du 30 décembre des franchises applicables au 1er janvier 1959....Les luttes ont permis l'abrogation en juillet..

Dans l’entretien qu’il a accordé à la revue « Le Droit Ouvrier » en octobre 1995, Pierre Laroque le confirme : « Le Général de Gaulle ne m'a jamais parlé de Sécurité Sociale. » « Ce qui est curieux, alors que la loi fondatrice de la Sécurité Sociale, l'ordonnance du 4 octobre 1945, était une des réformes essentielles de l'époque, c'est qu'elle ne porte pas la signature du Général de Gaulle parce que, lorsqu'elle a été publiée, le Général de Gaulle n'était pas en France. Il était en Russie ». C'est dire si cela l'intéressait !

En ce 70e anniversaire, il faut rappeler le rôle important des militants de la CGT dans cette création. D’abord Ambroise Croizat, secrétaire général de la Fédération des métaux et dirigeant communiste qui assurera des centaines de réunions pour mettre en place le plan de sécurité sociale et de prestations familiales, pour expliquer aux personnes âgées le programme en cours concernant la retraite (2). Mais aussi Georges Buisson et Henri Raynaud, l’un et l’autre secrétaire de la CGT. Nos historiens du dimanche ignorent volontiers le rôle de Croizat, qui avant d’être ministre fut président de la commission du Travail de l’Assemblée consultative.

À la fin de sa vie, Pierre Laroque a eu tendance à tirer la couverture à lui. Les témoins de l'époque n'étant plus là.... Dans son ouvrage de 1993 (3) il présente même une face de son personnage moins progressiste en écrivant :

"C'est ainsi que, conscient des conséquences probables du vieillissement de la population française au cours des prochaines décennies, je conteste l'opportunité d'orienter, .. l'évolution de la législation sur les retraites dans le sens d'un abaissement de l'âge d'ouverture du droit à pension". En clair, il se prononce contre la retraite à 60 ans !

Ainsi le prétendu "père" de la Sécurité sociale serait contre l'amélioration de cette institution dont il ne faut jamais oublier qu'elle est une conquête (4).

L'acharnement des médiats bien intentionnés à vouloir faire croire que la Sécu est une création consensuelle, vise à faire oublier qu'elle doit tout à la lutte et au rapport de force.

 
1.      Traité de Sécurité sociale. Yves Saint - Jours. LGDJ. 1984.

2.      Quand nous étions ministres. François Billoux. Éditions sociales. 1972.

3.      Au service de l'homme et du droit. Pierre Laroque. Édité par le comité d'histoire de la sécurité sociale. 1993.

4.      La Sécurité sociale une conquête en danger. Michel Cialdella. 2014.


Il faut aussi rappeler le rapport des forces à l'époque.

Le PCF réalisa 26,2% aux élections de la constituante le 21octobre 1945. Le scrutin départemental à la proportionnelle assure 159 sièges au communistes.

Le 2 juin 1946 à la seconde assemblée constituante (après l'échec du premier projet constitutionnel, le 5 mai 1946) le PCF réalise 25,9%, malgré un gain de 120 000 voix.

Le 10 novembre 1946 pour l'élection de la première assemblée nationale de la quatrième  république le PCF obtiendra 28,6% des suffrages exprimés (1).
La CGT revendique 6  millions d'adhérents au congrès de 1947.(2)

1 - L'archipel communiste, une histoire électorale du PCF. Roger Martelli. Editions sociales. .2008.
2 - La CGT de la Libération à la scission de 1944 - 1947. Annie Lacroix - Riz. Editions sociales - 1983.

Michel Cialdella
1 octobre 2015

La retraite à 60 ans est compatible avec les 35 heures et moins...


Le 18 février 2000, à l'université de Grenoble, au cours d'un colloque sur les retraites, Bernard Friot proposait une analyse qui a gardé toute sa valeur et argumente contre la suppression des 35 heures et proposait les 25 heures à l'horizon 2040.

 Macron et Gattaz lisez bien ce qui suit :


Analyse de Bernard FRIOT sur les retraites

Premièrement lorsque l’on dit qu’aucune génération n’épargne pour sa propre retraite, à supposer que l’on épargne au lieu de cotiser. En 2040, prenons l’horizon Charpin, des jeunes démarrent. Leur retraite sera exclusivement financée avec de la richesse créée en 2040. Parce que l’on ne peut pas puiser des revenus au congélateur. En 2040 on ne pourra consommer que ce que l’on produit en 2040. On ne peut pas mettre des voyages et des coupes de cheveux au congélateur. S’il n’y a pas d’actifs en 2040 les riches épargnants mourront la bouche ouverte. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la rente même de ces rentiers sera forcément produite en 2040. On ne peut pas tirer du revenu d’années antérieures.

Exemple :

L’alternative dans laquelle se trouve un retraité qui a des titres financiers à convertir en rentes en 2040. Il a deux possibilités :

soit il vend ses titres

soit il les place.

S’il les vend, et à supposer que le besoin de rente soit de 2000 milliards, il va falloir qu’il trouve des acheteurs à la hauteur de 2000 milliards de francs. Sinon les titres vont s’effondrer, il aura ses titres mais il sera pauvre. Qui seront ses acheteurs ? Et bien les actifs de 2040 qui achèteront des titres pour leur propre retraite. Encore faut-il qu’ils aient ces 2000 milliards de francs. S’ils ne les ont pas, ils ne pourront pas acheter les titres. Mais s’ils ont les 2000 milliards de francs pour acheter les titres alors ils ont aussi les 2000 milliards de francs pour payer les cotisations sociales.

Si l’on n’a pas les 2000 milliards par le salaire on ne les aura pas non plus par la rente.

Deuxième possibilité : il place ses titres. Là, il va toucher sa rente par le procédé traditionnel, c’est-à-dire la ponction sur la valeur créée dans les entreprises du portefeuille. Si ces salariés peuvent créer de la valeur dont on ponctionne 2000 milliards pour la rente, ils peuvent aussi payer des cotisations sociales.

 

Ces 900 milliards qui manquent c’est quoi ?

Nous avons aujourd’hui en France un PIB de 9000 milliards. La part des salaires dans le PIB était dans le milieu des années 80 autour de 70%. Elle est aujourd’hui de 60%, pas à cause du chômage, parce qu’il y a plus d’emplois aujourd’hui qu’en 1985. C’est parce que les gains de productivité du travail ( 2% par an ) ne sont pas retournés aux salariés sous forme de cotisations patronales supplémentaires ou sous forme de salaire direct supplémentaire.

A la fin des années 1970, nous avions un PIB qui était de 5500 milliards, c’était pour 70% du salaire ( salaire direct et cotisations sociales ), environ 3800 milliards de francs et pour 30% des profits soit environ 1600 milliards. Aujourd’hui nous en sommes à 5000 milliards de salaires  ( 3000 sous forme de salaires directs et 2000 sous forme de cotisations sociales ) et 3000 milliards de profits (en francs constants). Les salaires ont augmenté de 25%, notre pouvoir d’achat global a augmenté de 25%. Pendant ce temps là la richesse nationale a augmenté de 50% ( de 5500 à 8000 milliards ). Lorsque nous avons une augmentation de la productivité de 2% par an, nous avons une augmentation de 50% en 20 ans. Notre pouvoir d’achat global ( retraité et actif ) n’a augmenté que de 25% alors que le PIB augmentait de 50% grâce au travail. Pendant ce temps-là, le profit a presque doublé, il est passé de 1600 milliards à 3000 milliards. Tout le problème est effectivement : est-ce que nous sommes capables de rétablir la part des salaires dans la valeur ajoutée ? Si nous étions encore à 70% nous serions à 5800 milliards. Et avec 900 milliards de plus nous ne nous poserions aucun des faux problèmes que nous nous posons sur les retraites.

La retraite n’est pas un problème, les retraités d’ailleurs ne vivent pas cela comme un problème. C’est plutôt un bonheur, la retraite. C’est intéressant que le bonheur d’être à la retraite soit un problème pour la classe dirigeante ! Ce n’est pas inintéressant qu’en 50 ans nous ayons vaincu la pauvreté de masse des personnes âgées, au point que l’on ne parle plus des vieux. C’est une victoire sociale extraordinaire que la capacité dans laquelle on a été de vaincre la pauvreté de masse des personnes âgées. Et cela on l’a fait par le salaire.

Le rapport CHARPIN nous dit : « il nous faudra doubler le taux de cotisations retraite d’ici 2040 » mais on l’a multiplié par 5 depuis 1945, on n’en est pas mort ! On l’a multiplié par 5 en 55 ans et on ne pourrait pas le multiplier par 2 en 40 ans, Compte tenu des gains de productivité ?

Il faut tripler les dépenses de retraite d’ici 2040 dit le rapport CHARPIN. Les dépenses de retraite depuis 1960 ont été multipliées par 10 et nous n'en sommes pas morts ! Comment a-t-on pu augmenter massivement les cotisations et les dépenses de retraites ? En modifiant le rapport entre le salaire direct et la cotisation sociale. En 1945, pour 100 francs de salaire il y avait 85 francs de salaire direct et 15 francs de cotisations sociales. Evidemment avec ça on ne peut pas aller très loin dans la reconnaissance du temps de retraite. Aujourd’hui nous en sommes à 60 / 40. J’ai donné les chiffres : 3000 milliards de salaire direct et 2000 milliards de cotisations sociales. Ce qui vaut au niveau macro-économique vaut au niveau micro-économique. Pour un salaire de 12000 francs nets, il y a 8000 francs de cotisations sociales, 8000 sur 20.000 de salaire total : nous avons bien 40% de cotisations sociales. Mais il est clair que si les gains de productivité du travail nous reviennent (ils peuvent ne pas nous revenir si nous ne nous battons plus pour le salaire),

Sur les rapports entre actifs et inactifs, nous pouvons affecter 0,5% de ce gain de productivité pour maintenir la parité entre actifs et retraités. Les chiffres faramineux du rapport Charpin, ça se réduit en progrès annuel à + 0,5%. C’est tout. Nous pouvons affecter 1% à la baisse de la durée du travail et nous serions à 25 heures par semaine en 2040 et enfin nous pourrions affecter 0,5% à la hausse du pouvoir d’achat, c’est un choix politique. Ce que je veux faire ressortir c’est que nous pouvons avoir sur l’avenir un imaginaire qui n’a rien à voir avec l’imaginaire misérabiliste que l’on nous propose aujourd’hui.(applaudissements).

 

Grenoble, le 18 février 2000