lundi 30 mai 2016

On a les soutiens que l'on mérite !


Dans sa charge contre la CGT, Manuel Valls a reçu le soutien de Gattaz patron du Medef et de Gilbert Collard du Front National.

Dans le journal le monde du 26 mai, Pierre Gattaz déclare « Le sigle CGT est égal à chômage »... « Faire respecter l’Etat de droit, ajoute-t-il, c’est faire en sorte que les minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes, ne bloquent pas tout le pays. (…) Quand le syndicat du livre-CGT empêche la parution de quotidiens au motif que ceux-ci ont refusé de publier le tract de monsieur Martinez, il me semble que l’on est dans une dictature stalinienne ». Rien que cela !

Gilbert Collard était l'invité des quatre vérités sur Antenne 2 le 30 mai 2016

« la CGT avec ses 3 %, si je ses affiches immondes, ces menaces, son comportement absolument antidémocratique, ces atteintes à la liberté de la presse : empêcher tous les journaux de sortir sauf l'humanité on n'a pas trop envie qu'elle continue à se comporter comme elle se comporte, entre nous ».

On a les soutiens que l'on mérite !

 

Une grande Dame


Contre la loi Travail, une rescapée d'Oradour refuse une distinction

Par solidarité avec le mouvement social contre la Loi Travail, Camille Senon, 93 ans, rescapée du massacre d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944, a refusé une distinction.

 

dimanche 29 mai 2016

Vous avez dit "dialogue social" ?




LES MOTS ONT UN SENS.

Il y en a marre d'entendre parler de "dialogue" social. Quel sens cela a de dialoguer avec nos adversaires de classe ? Moi je dialogue avec mes amis...

Ce n'est pas de dialogue dont nous avons besoin mais de négociations qui prennent en compte les légitimes aspirations des salariés qui sont les seuls producteurs de valeurs économiques, contrairement aux actionnaires et au grands patrons qui sont des prédateurs.

Ces actionnaires que la doxa néolibérale présente comme des investisseurs. Certes, ils investissent, mais pas en fonction des besoins de la population, en fonction du taux de profit espéré. Les sommes investies sont d'abord prélevées sur le travail des producteurs. En sommes comme le dit Bernard Friot, "ce fric ils nous l'ont d'abord piqué" ! Et trop souvent pour faire de l'argent avec de l'argent (le capitalisme financier). En 2013 cela représente  326 milliards €. Seulement, ces "revenus" financiers sont prélevés sur l'économie réelle, provoquant un immense gâchis. Par exemple, ils représentent 70% des dépenses de l'ensemble des régimes de base de Sécurité sociale.

Comment ne pas comprendre qu'une véritable guerre contre les salaires est engagée au niveau international. D'ailleurs c'est le milliardaire américain Warren Buffett qui le dit : « La guerre des classes existe, c'est en fait, mais c'est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la remporter ». Efface à cette guerre qui nous est menée il faudrait dialoguer. Cela ferait rire si ça n'était pas nous les victimes.

Michel Cialdella
 



« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits est le plus indispensable des devoirs ».
Article 35 de la Déclaration des droits de l'Homme de 1793.

Michel Cialdella, 6, rue Joseph Bertoin - 38600  Fontaine

Fontaine, le 29 mai 2016

 

Monsieur Manuel Valls, premier ministre
Hôtel Matignon
57 rue de Varenne - 75700 Paris SP 07

http://www.gouvernement.fr/contact/ecrire-au-premier-ministre

À propos du déchaînement médiatique haineux envers la CGT auquel vous participez sans modération.

Mercredi 25 mai 2016, vous avez encore perdu une occasion de vous taire. Vous avez déclaré devant l'Assemblée nationale que le syndicat (entendez la CGT) « ne fait pas la loi dans ce pays ». Visiblement, l'Assemblée nationale non plus ! En effet, l'utilisation du 49 - 3 permettant au gouvernement de faire passer une loi contre la volonté des parlementaires dont c'est pourtant le rôle. Pour défendre cette pratique vous invoquez le fait que le 49 - 3 est constitutionnel ce qui n'est pas une garantie de démocratie.

Je vous rappelle que les gouvernements les plus réactionnaires (Pétain, Pinochet, Franco, Ben Ali) avaient également des Constitutions. Cela ne rend pas cette pratique démocratique et elle déshonore ceux qui s'en servent.

Rappel historique : le 10 juillet 1940, parlementaires et sénateurs avec une large majorité votent les pleins pouvoirs à Philippe Pétain, instaurant en France un régime fasciste. Cela avec la complicité d'une large majorité de socialistes (seuls 36 ont voté contre).

Vous aurez beau invoquer le dialogue social et décréter que les actions des syndicats sont minoritaires, cette loi qui n'a pas la majorité ni dans votre propre camp ni dans le pays, n'a pas de légitimité.

"La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté générale ne se représente point .... Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifiée est nulle ; ce n'est point une loi ". (1).

Il ne faut point faire qu'il convienne aux lois, il vaut mieux faire en sorte que les lois lui conviennent (Saint Just)

La Constitution que vous appelez au secours postule à l'article 3 « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum ».

Si vous êtes sûrs de vous, osez le référendum !

Vous avez dit minoritaire ? Mais vous êtes ministre par la grâce d'un président élu par 39,08 % des inscrits (Chiffres du ministère de l'Intérieur). C'est-à-dire que plus de 60 % des inscrits n'ont pas voté pour François Hollande, vous êtes très mal placé pour donner des leçons de démocratie. Certes la loi permet que ce candidat soit élu, mais l'on est en droit de s'interroger sur sa légitimité surtout lorsque ce candidat ne respecte pas ses engagements.

Il est grand temps de changer cette constitution monarchique pour instaurer une véritable démocratie qui permettrait notamment de démettre les élus qui ne respectent pas leurs engagements.

Après cela on peut toujours proclamer que les autres sont minoritaires ! Autre remarque si l'on considère que les syndicats, vu le nombre de leurs adhérents ne seraient selon certains, pas représentatifs. Il faut appliquer à toutes les organisations le même critère. La CGT avec près de 700 000 membres a plus d'adhérents que l'ensemble des partis politiques (dont le vôtre) qui pourtant prétendent à être représentatif et qu'une constitution antidémocratique autorise à gouverner. Cela fait beaucoup !

Dans une démocratie, le minimum c'est que les parlementaires soient élus à la proportionnelle intégrale, de façon à représenter le peuple le mieux possible. Notons qu'à l'Assemblée nationale il y a seulement 3 % d'ouvriers, bien que ceux-ci soient les plus nombreux dans notre pays.

La violence et inacceptable ! Mais de quelles violences parlons-nous ?

En France chaque année plus de 500 personnes meurent suite à des accidents de travail. Plus de 400 suicides sont liés au travail. Que dire des 100 000 morts dus à l'amiante, véritable crime industriel (2). 70 % de ces ouvriers que vous méprisez lorsqu'ils luttent pour leur dignité, travaillent en contact avec des produits cancérigènes.

Pourtant le code de procédure pénale, article 221 – 5 énonce que « le fait d'attenter à la vie d'autrui par l'emploi ou l'administration de substances de nature à entraîner la mort constitue un empoisonnement. L'empoisonnement est puni de 30 ans de réclusion criminelle ».
La sociologue Annie Thébaud - Mony note dans son livre (2) : ceux qui ont une position de responsabilité dans les choix d'organisation du travail et de sécurité, conduisant à l'atteinte physique ou psychique du salarié ne font guère l'objet de comparution immédiate. Les mots qui désignent la mort les blessures au travail sont lourds de sens : on parle d'un accident et non d'un homicide ou de coups ou blessures. Et pourtant

De ces violences cela, il semble que vous vous en souciez moins que de la chemise d'un DRH.
Qui peut ignorer que la classe ouvrière et plus largement les salariés, n'ont d'autres choix que la lutte pour se défendre et conquérir de nouveaux droits. Dans cette France qui n'a jamais été aussi riche grâce à eux, où est-il écrit qu'ils ne devraient que subir ? Les intéressés savent lire et ont bien compris que, la loi dite "El Khomri était un recul de civilisation, n'en déplaise à la CFDT.

Votre projet de loi d'inspiration patronale a été élaboré par des gens qui comme vous même, n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise, voudraient-ils subir ce qu'ils veulent pour les autres ?

Les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent disait Saint-Just. J'ajouterai : nous vous payons, et plutôt bien. Cela nous donne des droits, que dis-je, des exigences.

Michel CIALDELLA

 

1 - Du contrat social - Jean-Jacques Rousseau

2 - Travailler peut nuire gravement à votre santé (sous-traitance des risques, mise en danger d'autrui, atteinte à la dignité, violences physiques et morales, cancer professionnel.-Annie Thébaud - Mony, sociologue, directrice de recherche à l'institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

dimanche 8 mai 2016

La vérité sur Pétain


Ceux qui pensent encore que Philippe Pétain est le vainqueur de Verdun devrait lire
« La vérité sur l'affaire Pétain ». De l'historien Henri Guillemin.
Éditions utovie/h.g. 220 pages. 19 €

Ce livre, révélé par Philippe Guillemin, fils de l'historien, avait été publié à l'origine sous un pseudonyme pour des raisons de sécurité professionnelle, a été oublié pendant 50 ans ! Au moment où on banalise certaines thèses révisionnistes, où la complaisance pour une attitude douteuse le dispute à la servilité face aux montées de l'extrême droit en France, il est essentiel de bien comprendre que celle-ci n'arrive jamais par hasard au pouvoir. Mais qu'au contraire, c'est le résultat d'un long travail de préparation des esprits, de sa, de gangrène.
L'éclairage que nous apporte ici Henri Guillemin est plus qu'important : salubre.
(Quatrième de couverture).

Quelques extraits :

La chose est demeurée à peu près inconnue du grand public ; elle n'en est pas moins hors de discussion : par deux fois, en 1916, Pétain conseilla l'abandon de la rive droite de la Meuse ; par deux fois Joffre fut obligé de lui interdire ce repli désastreux. On comprend mieux alors ces lignes trop ignorées mais catégoriques du Maréchal Joffre dans ses mémoires : « Si l'histoire me reconnaît le droit de juger des généraux qui opèrent sous mes ordres je tiens à affirmer que le vrai sauveur de Verdun fut Nivelle ».

1918 maintenant. Pétain est entièrement opposé à toute stratégie offensive.… Au début de cette année 1918, on voit le général Pétain s'employer de toute son énergie à contrecarrer les desseins offensifs de Foch ; ...

Le 26 mars 1918, Poincaré consigne dans ses carnets ce que Clémenceau vient de lui apprendre : « il (Pétain) m'a dit une chose que je voudrais confier à aucun autre qu'a vous ; c'est cette phrase : « les Allemands battront les Anglais en rase campagne, après quoi ils nous battront aussi ».…

Pétain préparait un vaste repli des armées françaises vers le sud…

Toujours selon Poincaré dans ses carnets du 26 mars 1918 : « Foch me confirme ce dernier renseignement et me communique l'ordre de retraite donnée par Pétain » Foch est intervenu en hâte pour annuler ces instructions ruineuses. Mieux même. En cette fin de mars 1918, Pétain parle autour de lui de cesser le combat ; il estime la guerre perdue, la victoire, du moins, impossible. Du journal de Poincaré encore, sous la date du 27 mars 1918 : « Pétain a déclaré à Loucheur : il faudrait entamer des pourparlers de paix. Loucheur a consulté Foch, lequel a répondu : "c'est de la folie" ».

Le 31 mai suivant, attaques de Champagne n'ayant pas donné les résultats qu'on en attendait, Pétain, de sa propre initiative, prescrit un recul ; il est prêt à laisser à l'ennemi Verdun, la Lorraine, Nancy, la ligne des Vosges ; il fait donner par Franchet d'Esperey ordre d'évacuer Reims, ordre que Foch, de nouveau, devra annuler, et auquel, du reste, le général Micheler a refusé d'obéir....

En même temps, Pétain suggère à Clémenceau que le gouvernement, selon lui, doit se préparer à quitter Paris. Le 4 juin 1918, Pétain propose d'abandonner nos positions entre Dunkerque et Amiens et d'établir le front entre Amiens et la mer, sur la Somme ; ainsi commente Chadebec de Lavalade « le 4 juin 1918, exactement 44 jours avant la date où Foch va jeter les armées alliées dans une offensive irrésistible qui, en quatre mois, les conduira à la victoire, il s'est trouvé un général en chef français pour proposer l'abandon spontané des dernières parcelles de la Belgique libre, de Dunkerque, d'Arras, de Doullens, de toute la côte française au nord de la Somme, et pour envisager l'abandon, à la première alerte, de Verdun, de Nancy, des Vosges et de toute l'Alsace ».

Le 15 juillet, les Allemands attaquent. « Pétain…, concède aussitôt la victoire à l'adversaire ». Le même jour, en effet, 15 juillet 1918, à 10 heures, malgré les instructions formelles de Foch interdisant de modifier la répartition des réserves en vue de l'opération offensive qu'il méditait, Pétain donne à Fayolle l'ordre d'arrêter la préparation de l'entreprise. Et encore une fois Foch doit réparer cette intervention déplorable....

En septembre 1918 enfin, à deux mois du triomphe, on verra Pétain s'efforcer de peser sur l'esprit de Foch pour interrompre l'offensive en cours et la suspendre au moins jusqu'au printemps.

En résumé on peut conclure… qu'à quatre reprises, en 1918, le général Pétain a failli faire perdre aux alliés la guerre-
-une première fois, au début de l'année, lorsqu'il s'opposa à toute idée d'offensive dans les mois à venir et combattit le projet d'un commandement unique
-une seconde fois, à la fin de mars, lorsqu'il se résignait très aisément, à la rupture du front franco-britannique
-une troisième fois, quand il proposait (31 mai) l'évacuation de Paris et (4 juin) l'abandon de Dunkerque, d'Arras
-une quatrième fois le 15 juillet, quand il s'efforça d'arrêter net la contre-offensive prévue est ordonnée par Foch.

Sa gloire majeure, s'il faut en croire Paul Valéry dans le discours qu'il lui adressa lors de sa réception à l'Académie française, le 22 janvier 1931, serait moins encore d'avoir « sauvé Verdun » que d'avoir rétabli l'ordre dans l'armée après les mutineries du désespoir qui marquèrent la dure année 1917. On sait qu'en effet, à cette date Pétain fit fusiller un certain nombre de soldats (français). Ils étaient coupables de penser comme lui..

Vous avez dit " vainqueur de Verdun !"