dimanche 26 août 2018

Nous allons nous goinfrer !



Nous allons nous goinfrer !
« Dès le 1er septembre 2019, les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées pour tous les salariés, dans le privé comme dans le public », a déclaré le premier ministre. En revanche,  les APL, les allocations familiales et les retraites augmenteront moins vite que l’inflation d’ici à 2020, a annoncé Édouard Philippe dimanche au Journal du dimanche.
. Selon lui, « cela représentera en moyenne plus de 200 euros supplémentaires par an » (16,66 euros par mois) pour « une personne payée au SMIC » de quoi se goinfrer, mais nous en reparlerons.
Cela bien sûr pour "donner" ( c'est gentil) du pouvoir d'achat aux salariés. C'est une attaque de plus contre la Sécu ! Et en terme de pouvoir d'achat ce sera une perte pour les travailleurs qui, pour compenser le recul de la Sécu, verront les cotisations des complémentaires augmenter.
Ce gouvernement qui veut  faire passer les privés d’emploi et les retraités pour des «  assistés  » dépense "un pognon dingue" pour les entreprises, sans aucun contrôle (contrairement aux chômeurs) , ni aucune contrepartie en termes de développement de l’emploi… Il existe plus de 4 500 dispositifs d’aides aux entreprises, et nombre d’entre elles n’hésitent pas à licencier à tour de bras ! Les niches fiscales pour les entreprises s’élèvent à près de 200 milliards d’euros en 2013 : c’est 5 fois plus que l’impôt sur les sociétés ! Les voilà les vrais assistés ! Il faut augmenter fortement les salaires (salaires, revenus de remplacement et retraites) c'est possible dans un pays qui a vu son PIB multiplier par 8,5 en valeur depuis 1949 ! C'est dire si les travailleurs de France sont productifs.
À défaut de lire Marx, Emanuel Macron et Édouard, Philippe ferait bien de lire Josph Stiglitz qui n'est pas un bolchevik, mais américain, prix Nobel d'économie.
"Les économistes qui accordent le moins d’importance à la réduction de l’inégalité des revenus sont plutôt enclins à penser que les initiatives que pourraient prendre les États pour la réduire coûtent trop cher, ou même risquent d’être contre-productives. Ces économistes « du libre marché » ont aussi le sentiment que les marchés laissés à eux-mêmes, sans interférence de l’État, sont efficaces, et que le meilleur moyen d’aider les pauvres consiste à laisser se produire, tout simplement, la croissance économique : d’une façon ou d’une autre, ses bienfaits ruisselleront jusqu’en bas de l’échelle sociale et toucheront les pauvres. (Notons avec intérêt que ces croyances persistent bien que la recherche en économie les ait privées de tout fondement intellectuel

Joseph Stiglitz "Un autre monde contre le fanatisme du marché" (2006).Editions Fayard, page 17.

" Dépenser pour renflouer les banques sans rien obtenir en retour, c'est donner de l'argent aux riches. Les stabilisateurs automatiques - les dépenses qui augmentent automatiquement quand l'économie s'affaiblit - sont l'une des formes de stimulation les plus efficaces parce qu'ils calibrent le niveau des dépenses en fonction des besoins de l'économie : il donne davantage d'argent quand il en faut plus. Ils comprennent, par exemple, les indemnités de chômage : le volume payé s'accroît automatiquement quand le taux de chômage augmente. Si l'économie se rétablit plus vite que prévu, les dépenses d'indemnisation du chômage diminuent automatiquement ". 

Joseph Stiglitz. Prix Nobel d'économie, Le triomphe de la cupidité.. Éditions les liens qui libèrent. 2010. Page 122.


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