dimanche 25 septembre 2016

La Cour des comptes a encore sévi

Alors que près d'un assuré sur cinq déclare avoir renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières, la Cour des comptes préconise un meilleur remboursement par l'Assurance maladie et davantage d'encadrement de la profession. Dans le même temps son premier président, Didier Migaud, qui n'a pas de problèmes financiers, a appelé le gouvernement à "ne pas relâcher les efforts de maîtrise des dépenses" de l'Assurance maladie. Pour M. Migaud, il faut engager des économies supplémentaires pour ne pas ralentir "le nécessaire retour à l'équilibre financier" de la Sécu.

Pour lire la suite
L'édito de Michel
http://www.cgtsecu38.fr/spip.php?article1328

dimanche 4 septembre 2016

Entretien au journal "La tribune des travailleurs" du 20 juillet 2016

Entretien au journal "La tribune des travailleurs" du 20 juillet 2016


Michel Cialdella – Militant CGT / Isère.

 

1/ Cher Camarade, peux-tu tout d’abord te présenter à nos lecteurs en quelques phrases ?

 

Je n’ai pas fait d’études. J’ai fait un CAP de tourneur- ajusteur, en formation après le travail (APPS),  puis j'ai passé 20 ans dans la métallurgie. Sur les traces de mon père, je suis rentré à la CGT dès mon entrée au boulot à la DSN. Dès mon retour de l’armée, j’ai pris des responsabilités, délégué du personnel chez Bouvier. Chez Billaud, membre CE et secrétaire général du syndicat CGT de la métallurgie de Grenoble qui regroupait les PME de l’agglomération. En 1973, j'ai adhéré au PCF, dans la cellule de l'entreprise Billaud , où nous étions alors syndiqués à 95% à la CGT et il existait une cellule très active. Puis après la fermeture de la boîte et 11 mois de galères, j’ai pu rentrer au CNRS sur un poste de l'Université Joseph Fourier.. Je militais alors toujours à la CGT et au PCF. Je suis devenu administrateur élu de la Sécu en 1991, désigné par l’UD CGT de l’Isère. J’ai rempli ce mandat pendant 18 ans, mandat que j’ai remis à l’âge de 70 ans.

 

2/ Tu as pris l’initiative d’adresser une lettre ouverte à Manuel Vals, le 19 juin dernier, à la suite de la puissante manifestation du 14 qui a vu la classe ouvrière et la jeunesse se mobiliser massivement, avec leurs organisations syndicales et de façon très combative, pour exiger une fois de plus le retrait de la Loi travail. Peux-tu nous en résumer la teneur et l’intention ? Cette lettre ouverte circule sur les réseaux militants. Au-delà de ton indignation, que nous partageons, qu’attends-tu de cette diffusion ?

 

Nous avons subi une attaque antidémocratique de grande envergure, et j’ai eu un nouveau coup de colère. En diffusant cette nouvelle lettre, ce n’est pas la première, j’ai voulu indiquer que ces gens-là (Valls et son gouvernement)  ne sont pas nos chefs, … mais nos serviteurs. Même cette constitution antidémocratique postule que le peuple est souverain. Et des réponses que je peux recevoir à ce coup de gueule, car j’en reçois, certains reprennent cette lettre et la partagent.  Je n’ai reçu que peu de désaccord. Il s’agit bien d’agréger autour de cette initiative, à mon niveau également, et j’entends aussi dire aux lecteurs « Allez-y ! ».

Ce gouvernement et son « chef » n’ont aucune légitimité pour faire de telles « réformes », et il faut absolument condamner sa stratégie de laisser-faire qui n’a qu’un seul objectif : jeter le discrédit sur l’ensemble de la mobilisation contre la Loi Travail ».  

 

3/ Tu as pu recevoir l’appel pour la conférence de Mumbai, qui à l’initiative de camarades syndicalistes indiens, pose  la question de la reconstruction d’une Internationale digne de ce nom, inspirée de la Ière, … c'est-à-dire regroupant tous les courants du mouvement ouvrier, sur tous les continents. Que t’inspire ce type d’initiative ?

 

Sur le principe oui, je n’y suis pas opposé, mais … je ne suis pas sûr que ce soit la bataille à mener pour le moment. Par exemple, je pense plus urgent de lutter en France pour réunifier le mouvement syndical, enfin les confédérations ouvrières (et je ne pense pas à la CFDT pour cela) sur la base de ce qui peut les unir, comme la Charte d’ Amiens.

Selon moi, une internationale qui reposerait sur des organisations ouvrières faibles ne serait pas efficace. Nous avons des expériences anciennes et plus récentes dans ce domaine. Par exemple la CES dont je ne perçois pas l'efficacité.

 

4/ De la même façon, nous t’avons communiqué « l’appel des 1000 », dont je suis l’un des signataires, et qui se prononce pour la rupture avec l’Union européenne et avec la Vème République. Son objectif est de réunir une première conférence nationale de travailleurs et de jeunes, sur un terrain d’indépendance de classe,  pour organiser et agréger dans cet objectif.  Que peux-tu nous en dire ?

 

Depuis sa création, l'UE a fait la preuve de sa nocivité. De mon point de vue, nous ne la changerons pas de l'intérieur. Si nous ne faisons rien, nous allons vers l'implosion de cette structure, dans les plus mauvaises conditions, en lien avec la montée de l'extrême droite. Il est donc urgent de lancer des débats pour une sortie progressiste de cette Europe pour construire une Europe des peuples.

Il est urgent d'en finir avec cette Ve République et sa constitution monarchique. Cela passe par l'élection d'une constituante représentative du peuple. Les constituants n'étant élus que pour cela et ne pouvant prétendre à aucun mandat par la suite.

Je signe donc cet appel.

 

Nous ne résistons pas à l’envie de publier, en guise de conclusion à cet échange, un extrait de texte de Gracchus Babeuf  inclus dans la lettre ouverte à Manuel Valls : « Nos députés ne pourront avoir aucun droit qu’ils ne tiennent de nous, ne devront jamais s’en arroger de leur propre autorité. … Ils ne pourront jamais s’écarter de la lettre de leurs mandats. … Ils ne pourront pas se substituer leurs volontés individuelles à celles de leurs commettants. »

 

Propos recueillis par Yves Gerin-Mombrun / 9 juillet 2016.