Trop peu de gens
remettent en cause la légitimité du président de la République.
Je suis de ceux-là. En
effet au premier tour seuls 18,3 % des inscrits ont voté "pour"
Emmanuel Macon. Au deuxième tour , il a recueillis 43,61 % des inscrits dont
beaucoup ont surtout voté contre Marine Le Pen et il y a eu 22,23%
d'abstention.
L'élection du président
de la République au suffrage universel direct est une élection
antidémocratique. Comment un seul individu (homme ou femme) peut-il représenter
la diversité du peuple de France ?
Nous avons un président
dont seulement 18,19 % des inscrits et 24,01% des exprimés ont voté pour lui au
premier tour, et au deuxième tour il est élu avec 25,44 % des inscrits.
Ce Président ainsi mal
élu, nomme un gouvernement…
Viennent les élections
législatives. Au premier tour où "La République en marche", le parti du président "Malélu",
obtient 28,21 % des inscrits et l'abstention s'élève à 51,30 %.
Au second tour des
législatives La République en marche recueille
16,55 % des inscrits et 43,06 % des exprimés, mais obtient quand même 53
% des sièges (sans aucun ouvrier), avec 57,36 % d'abstention !
Avec ce score Emmanuel
Macron va entreprendre une démolition du code du travail (déjà bien entamée
sous le gouvernement Hollande) et de la Sécurité Sociale.
Rappelons ce
qu'écrivait Jean-Jacques Rousseau dans « Du
contrat social » : « Le peuple soumis aux
lois doit en être l’auteur…la puissance législative appartient au peuple et ne
peut appartenir qu’à lui ». Nous en sommes loin !
Il faut remettre en cause la Constitution qui permet cela. Cette
constitution qui postule que le « peuple est souverain » mais permet à un quasi
monarque d'avoir des pouvoirs étendus, comme par exemple déclencher une guerre
sans même en référer à la représentation parlementaire.
« Toute la vie politique est, aujourd'hui en France, déterminée par
l'élection présidentielle. Il s'ensuit un appauvrissement considérable du débat
politique et une perversion de la démocratie, objet de manipulation à grande
échelle ».(Anicet Le Pors) (1).
C'est
donc cela qu'il nous faut changer. Il faut convaincre autour de nous que ce
gouvernement n'a pas la légitimité pour détruire les conquêtes ouvrières. De ce
point de vue, le gouvernement légitime les luttes du peuple.
Comme
l'écrivait déjà Gracchus Babeuf : « Nos
députés ne pourront avoir aucun Droit qu'ils ne détiennent de nous, ne devront
jamais s'en arroger de leur propre autorité…Ils ne pourront jamais s'écarter de
la lettre de leurs mandats…; ils ne pourront pas substituer leur volonté
individuelle à celle de leurs commettant ».
Je
suis d'accord avec Anicet le Pors lorsqu'il dit :
« La légitimité populaire émane du corps législatif, élu selon un scrutin
égal c’est-à-dire à la proportionnelle, car c’est à la politique et non à la
technique de faire les majorités. Il ne saurait en effet y avoir de légitimité
concurrente émanant du même suffrage universel. L’argument selon lequel il
faudrait tenir compte de l’idée que l’on se fait de la prétendue adhésion du
peuple français à l’élection du président de la République au suffrage universel
n’est que l’expression d’une résignation politique, indigne de notre histoire
».
Notre système organise
l’intronisation d’un individu par le suffrage universel afin de lui conférer le
maximum de pouvoir ! En guise de modernité, c'est le retour au 18e siècle !
« En tout état de cause, si c’est cela, la « modernité » d’un
système – élire un guide à suivre en toute circonstance – alors nous
plaiderions volontiers pour un peu d’archaïsme dans nos institutions ». (P. Brunet et A. Le Pillouer).
(2)
Michel Cialdella
1)
les racines et les rêves. Anicet le Pors. Éditions "le télégramme".
2010.
2)
http://www.laviedesidees.fr/Pour-en-finir-avec-l-election.html
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