mercredi 21 juin 2017

Vous avez dit « légitime » ?



Trop peu de gens remettent en cause la légitimité du président de la République.
Je suis de ceux-là. En effet au premier tour seuls 18,3 % des inscrits ont voté "pour" Emmanuel Macon. Au deuxième tour , il a recueillis 43,61 % des inscrits dont beaucoup ont surtout voté contre Marine Le Pen et il y a eu 22,23% d'abstention.
L'élection du président de la République au suffrage universel direct est une élection antidémocratique. Comment un seul individu (homme ou femme) peut-il représenter la diversité du peuple de France ?
Nous avons un président dont seulement 18,19 % des inscrits et 24,01% des exprimés ont voté pour lui au premier tour, et au deuxième tour il est élu avec 25,44 % des inscrits.
Ce Président ainsi mal élu, nomme un gouvernement…
Viennent les élections législatives. Au premier tour où "La République en marche",  le parti du président "Malélu", obtient 28,21 % des inscrits et l'abstention s'élève à 51,30 %.
Au second tour des législatives La République en marche recueille  16,55 % des inscrits et 43,06 % des exprimés, mais obtient quand même 53 % des sièges (sans aucun ouvrier), avec 57,36 % d'abstention !
Avec ce score Emmanuel Macron va entreprendre une démolition du code du travail (déjà bien entamée sous le gouvernement Hollande) et de la Sécurité Sociale.
Rappelons ce qu'écrivait Jean-Jacques Rousseau dans « Du contrat social » : « Le peuple soumis aux lois doit en être l’auteur…la puissance législative appartient au peuple et ne peut appartenir qu’à lui ». Nous en sommes loin !
Il faut remettre en cause la Constitution qui permet cela. Cette constitution qui postule que le « peuple est souverain » mais permet à un quasi monarque d'avoir des pouvoirs étendus, comme par exemple déclencher une guerre sans même en référer à la représentation parlementaire.
« Toute la vie politique est, aujourd'hui en France, déterminée par l'élection présidentielle. Il s'ensuit un appauvrissement considérable du débat politique et une perversion de la démocratie, objet de manipulation à grande échelle ».(Anicet Le Pors) (1).
C'est donc cela qu'il nous faut changer. Il faut convaincre autour de nous que ce gouvernement n'a pas la légitimité pour détruire les conquêtes ouvrières. De ce point de vue, le gouvernement légitime les luttes du peuple.
Comme l'écrivait déjà Gracchus Babeuf : « Nos députés ne pourront avoir aucun Droit qu'ils ne détiennent de nous, ne devront jamais s'en arroger de leur propre autorité…Ils ne pourront jamais s'écarter de la lettre de leurs mandats…; ils ne pourront pas substituer leur volonté individuelle à celle de leurs commettant ».
Je suis d'accord avec Anicet le Pors lorsqu'il dit :
« La légitimité populaire émane du corps législatif, élu selon un scrutin égal c’est-à-dire à la proportionnelle, car c’est à la politique et non à la technique de faire les majorités. Il ne saurait en effet y avoir de légitimité concurrente émanant du même suffrage universel. L’argument selon lequel il faudrait tenir compte de l’idée que l’on se fait de la prétendue adhésion du peuple français à l’élection du président de la République au suffrage universel n’est que l’expression d’une résignation politique, indigne de notre histoire ».
Notre système organise l’intronisation d’un individu par le suffrage universel afin de lui conférer le maximum de pouvoir ! En guise de modernité, c'est le retour au 18e siècle !
« En tout état de cause, si c’est cela, la « modernité » d’un système – élire un guide à suivre en toute circonstance – alors nous plaiderions volontiers pour un peu d’archaïsme dans nos institutions ». (P. Brunet et A. Le Pillouer). (2)
Michel Cialdella

1) les racines et les rêves. Anicet le Pors. Éditions "le télégramme". 2010.

2) http://www.laviedesidees.fr/Pour-en-finir-avec-l-election.html

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