mercredi 14 juin 2017

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir nous redresser !




En cette période de campagne électorale, les candidats, en commençant par ceux de « la république en marche », censés faire de la politique autrement utilisent les mêmes mots et les mêmes recettes qui ont fait la preuve de leur inefficacité depuis plus de 40 ans. Bel exemple de marche arrière !

En effet, Raymond Barre, premier ministre de Chirac en 1976, sans doute le premier nous a saoulés avec « La compétitivité des entreprises » censée être le dogme absolu dans un pays pourtant champion du monde de la productivité du travail. 

De redressement en redressement, d'allégements de cotisations en allégements d'impôts, nous avons 6 millions de chômeurs et 9 millions de pauvres. Des entreprises délocalisent après avoir touché des fonds publics. Les plus grosses fortunes refusent de contribuer au développement du pays et pratiquent l'exil fiscal privant la nation de 80 milliards d'euros chaque année.

Alors qu'entre 1949 et 2015 le PIB a été multiplié par 7,96 (valeur 2010).

Que disent alors "Les républicains "et autres "marcheurs": « bla-bla la compétitivité des entreprises, bla-bla faut redresser la France bla-bla il faut libérer les entreprises ». Ah bon ! Je ne savais pas qu'elles étaient en prison….

Tous ces perroquets qui répètent en boucle : « baisse des charges ! » feraient bien de réviser (ou d'apprendre) l'histoire récente.

Dès 1948, le CNPF, à peine organisé, soutient que « la Sécurité sociale met en danger l'économie du pays »

le 10 novembre 1948, la chambre de commerce de Paris affiche un diagnostic sans appel : « La Sécurité sociale est devenue pour l'économie une charge considérable. »

En 1949, Paul Reynaud (président du conseil, aujourd'hui on dirait premier ministre) dénonce : « la charge excessive des cotisations sociales qui rend notre situation économique intenable ».
Incompétence ou mauvaise foi ? Sans doute les deux, car nous avons eu ont ensuite, ce qu’ils ont eux-mêmes appelé  les « Trente glorieuses ».

Ce qui faisait dire à ce bolchevik de Pierre Laroque : pendant ces 30 années, on a redressé l'économie permettant des progrès considérables, ce qui prouve bien d'ailleurs que les dépenses sociales n'ont pas nui à l'effort économique. La France s'est enrichie, les salaires se sont élevés et il est rentré de l'argent dans les caisses. Donc, on n'a pas eu de difficultés financières réelles pendant toute cette période. (1)

Quant à Catherine Mills, économiste de la protection sociale : « Au lieu de faire des économies sur les dépenses sociales, sur le travail vivant, la revalorisation de la place des dépenses pour les hommes serait une source de rentabilité sociale bien supérieure et finalement permettrait des économies sur les dépenses liées aux gâchis sociaux capitalisme et de sa crise ».

« Il nous semble qu'une issue réelle à la crise et la marche vers un autre type de développement impliquent d'en finir avec la coupure économique-sociale, avec la primauté de l'économie sur le social. À notre avis, le nouveau type de développement n'est possible que si le progrès social devient le moteur » (2).

Un autre bolchevik, Joseph Stiglitz, écrit dans le triomphe de la cupidité : «Toutes les dépenses n'ont pas le même multiplicateur : si l'argent sert à payer des contractants étrangers … si l'on réduit les impôts des riches, ils épargnent une grande partie de ce qu'ils reçoivent. Si l'on augmente les indemnités de chômage, le multiplicateur est élevé, parce que ceux qui se trouvent soudain à court de revenus vont dépenser pratiquement chaque dollar qu'on leur versera ». (3)
Michel CIALDELLA

Notes
1) Pierre Laroque, entretien avec la revue le "Droit ouvrier" en octobre 1995.
2) l'économie de la sécurité sociale ; par Catherine Mills - 1981
3) Le triomphe de la cupidité ; Joseph Stieglitz-2010



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