dimanche 7 août 2011

Réaction au livre de Jacques Cotta : « Qui veut la peau des service publics ? »

Monsieur


J’ai lu avec intérêt votre livre. Cependant je suis un peu agacé par le côté « Tous pourris » de votre analyse.

Lorsque vous évoquez « le consensus droite-gauche » vous oubliez de préciser que cette gauche de consensus est représentée par le PS qui a fait le choix du capitalisme et des traités européens qui le conforte. De ce point de vue peut-on considérer que le PS est encore un parti de gauche ? Il existe dans notre pays des forces politiques anticapitalistes comme celles rassemblées dans le « Front de gauche » et qui ne sont pas consensuelles…

De même qu’il est faux de dire que la CGT est pour la « flexsécurité » et qu’il est malhonnête de prétendre que la CGT la « réclame ». Vous seriez bien inspiré de lire les publications de la CGT concernant « Le nouveau statut du salarié » et la « Sécurité sociale professionnelle » qui n'ont rien à voir avec la « flexsécurité ».

Page 332, vous écrivez « Mais qu’est-ce donc que cette « rentabilité » revendiquée, nécessité reconnue et partagée de tous côtés, du monde patronal au monde syndical, des partis de droite à ceux de gauche… »

Vous avez vu cela où ? Citez donc la CGT ou le Front de gauche pour appuyer votre thèse !

Page 338. Vous écrivez : « A y regarder de plus près, la Sécurité sociale incarne dans ses principes une dose de socialisme au sein même de la société capitaliste qu’il s'agirait de balayer pour déblayer la voie, une fois pour toutes, à un libéralisme économique sans limite ».

Alors, regardez de plus près et vous vous apercevrez que le fondateur de la Sécurité sociale s'appelle Ambroise Croizat ministre communiste (qui vient enfin d'entrer dans le dictionnaire).

L'économiste et sociologue Bernard Friot ne parle pas d'une dose de socialisme mais déclare : « Il faut assumer ce que la Sécurité sociale a de communiste ».

Pour Pierre Laroque qui a joué un grand rôle dans la mise en place de la Sécurité sociale, il fallait que « L'organisation de la Sécurité sociale soit confiée aux intéressés eux-mêmes, cela précisément parce que le plan de sécurité sociale ne tend pas uniquement à l'amélioration de la situation matérielle des travailleurs mais surtout à la création d'un ordre social nouveau dans lequel les travailleurs aient leurs pleines responsabilités ».

C'est dire si les fondateurs de la Sécu (la gauche non-consensuelle) voyaient loin !

Michel Cialdella

http://michel-lecitoyen.blogspot.com

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