jeudi 5 juillet 2018

J'ai signé la pétition de l'Humanité pour la défense de la Sécurité sociale.





J'ai signé la pétition de l'Humanité 

pour la défense de la Sécurité sociale.

Il est vrai que l'amendement qui prévoit de remplacer « Sécurité sociale » par « Protection sociale » est mortifère pour notre Sécu. Depuis les ordonnances de 1967 la Sécurité sociale ne cesse d'être attaquée. Depuis plus de 50 ans nous luttons pour empêcher le déclin de cette grande conquête sans y parvenir. Force est de constater que ces luttes « contre » ne sont pas efficaces.
Il est donc grand temps de lutter pour une Sécurité sociale du XXIe siècle. À partir des fondamentaux mis en place en 1945. Comme l'a rappelé Alexandre Parodi (prédécesseur d'Ambroise Croizat au ministère du Travail et de la sécurité sociale) : « C'est bien dans la clandestinité, dans la résistance qu'il faut chercher l'origine de l'ensemble de la législation sociale que nous avons faite en 1945 et j'entends par là à côté de la Sécurité sociale, les Comités d'entreprise et la réforme des échelles de salaires. Dans cet ensemble c'est la Sécurité sociale qui est la pièce maîtresse… l'institution d'une sécurité sociale élargie et gérée par les intéressés et par les représentants de l'État… ».
C'est à Ambroise Croizat, ministre communiste, qu'il revient de mettre en place ce grand organisme. Quelques jours avant de mourir d'épuisement, il déclare à l'Assemblée nationale : « Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la sécurité sociale. Nous défendrons en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine de progrès ». À l'époque il ne s'est pas posé la question : « est-ce qu'on a les moyens ? ». Dans un pays complètement dévasté, il a doublé le taux de cotisation et personne n'en est mort.
Pour être digne de lui, non seulement il faut empêcher que soit retiré de la constitution le beau mot de « Sécurité », mais il faut lutter pour qu'y soient inscrits les principes qui nous sont chers.
Tout d'abord remettre à l'ordre du jour l'unicité et l'universalité de la Sécurité sociale, avec la maladie, la famille et la retraite (pas aux points, mais comme salaire continué) intégrer le risque chômage et les mutuelles qui aujourd'hui, sont plus proches des assurances privées que de la Sécu. Il faut faire prendre en charge la "perte d'autonomie" par la branche maladie, car la perte d'autonomie, est due à la maladie et non pas à l'âge.
Ne nous laissons pas imposer le débat par l'adversaire de classe et sa vision comptable qui fait de l'équilibre financier une priorité, alors qu'ils ont eux-mêmes créé le « déficit ». Si les mots ont un sens, il conviendrait plutôt de l'appeler « besoin de financement ».
Il faut supprimer la CSG pour les retraités qui jadis dans un pays moins riche, ne payaient aucune cotisation. Pour les salariés en emploi, il faut remplacer la CSG par la cotisation sociale en augmentant la part dite "patronale" qui est une part de la valeur ajoutée produite par les travailleurs. Il s'agit d'un salaire socialisé qui légitime qu'il soit géré uniquement par les salariés qui représentent 91 % de la population active.
« La cotisation sociale n'est pas une ponction, mais un supplément de valeur. Il s'agit de reconnaître que la production de richesses économiques n'est pas réservée à ceux qui mettent en valeur du capital, les soignants, les enseignants, les chercheurs, tous ceux qui n'ont pas besoin d'actionnaires, produisent de la valeur économique ». (1) .
Si le PIB, cher aux capitalistes a été multiplié par 8,5 de 1949 à 2016 c'est en partie grâce à la protection sociale qui est constitutive de ce même PIB. Notre pays n'a jamais été aussi riche. C'est le pays qui distribue le plus d'argent aux actionnaires. Des milliardaires engrangent des fortunes sur le dos des travailleurs.
 Soyons ambitieux ! Le chercheur américain Henry C. Galant écrit que : « les défenseurs les plus actifs du nouveau plan de sécurité sociale et de son application étaient les communistes et la CGT ». (2). Cela devrait être toujours vrai.
Voilà ce que devrait selon moi contenir la pétition.

Michel Cialdella
le 5 juillet 2018




1 - La cotisation est un supplément de valeur. Bernard Friot. L'Humanité du 16 janvier 2014.
2 - Histoire politique de la sécurité sociale française 1945 - 1952. Henry C. Galant




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire