mardi 8 mai 2018

Nouveau hold-up sur les salaires


Nouveau hold-up sur les salaires
 Après Raffarin qui a rétabli partiellement l'esclavage en faisant travailler gratuitement les salariés le lundi de Pentecôte au prétexte de solidarité envers les personnes âgées. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a en effet reconnu jeudi qu'une nouvelle journée de "solidarité" faisait partie des "pistes" envisageables.
Dans notre pays la lutte contre l'esclavage a une longue histoire. Robespierre le 13 mai 1791 lors d'un débat à la convention sur la condition des personnes dans les colonies il déclare « dès le moment où dans un de vos décrets vous aurez prononcé le mot esclave, vous aurez prononcé votre propre déshonneur…
le 24 septembre 1791 : « moi, dont la liberté sera l'idole, moi qui ne connais ni bonheur, ni prospérité, ni moralité pour les hommes, ni pour les nations sans liberté ; je déclare que j'abhorre de pareils systèmes, et que je réclame votre justice, l'humanité, la justice et l'intérêt national en faveur des hommes libres de couleur ».
S'il y eut rétablissement de l'esclavage dans les colonies françaises d'Amérique, c'est bien parce qu'il y avait été précédemment aboli. Cela s'était réalisé en deux temps en 1793 puis par la convention qui vota son abolition le 4 février 1794
 20 mai 1802 : le Premier Consul Bonaparte légalise l'esclavage aux colonies - Ce retour à l'ordre ancien provoque la révolte et l'émancipation de la riche colonie de Saint-Domingue ... Profitant du répit offert par la paix signée à Lunéville avec l'Autriche, il décide de rétablir à Haïti la souveraineté française.
DÉCRET.
ART. Ier Dans les colonies restituées à la France en exécution du traité d'Amiens, du 6 germinal an X, l'esclavage sera maintenu conformément aux lois et réglemens antérieurs à 1789.
II. Il en sera de même dans les autres colonies françaises au-delà du Cap de Bonne-Espérance.
III. La traite des noirs et leur importation dans lesdites colonies, auront lieu, conformément aux lois et réglemens existans avant ladite époque de 1789.
IV. Nonobstant toutes lois antérieures, le régime des colonies est soumis, pendant dix ans, aux réglemens qui seront faits par le Gouvernement.

Puis l'abolition de l'esclavage en France a été signé le 27 avril 1848 par le Gouvernement provisoire de la Deuxième République. Il a été adopté sous l'impulsion de Victor Schœlcher . (homme politique 1804-1893).
Pas gêné le gouvernement Macron poursuit la guerre aux salaires en voulant faire travailler gratuitement les salariés une journée de plus. Mais que fait le Conseil constitutionnel !
En attendant il vaut mieux compter sur la mobilisation des salariés pour faire capoter ce projet néfaste, qui, s'il n'est pas exactement de l'esclavage puisque les salariés ne seront pas fouettés, mais ressemblent aussi un peu au STO de sinistre mémoire.
Michel Cialdella

Notes
l'esclavage à la française. Le code noir (1685 et 1724) présentation de Robert Chesnais. Éditions Nautilus 2006.
En 1685, Louis XIV codifiait la pratique de l'esclavage dans les colonies françaises, réglementation complétée en 1724 est restée en vigueur jusqu'à l'abolition de 1848.
Connu sous le nom de « code noir », ce texte jette une lumière terriblement crue, dans sa froideur administrative, sur la condition quotidienne que la France imposée au noir.
Introduction.
Page 7.
La célébration de 1998 n'avait été exempte ni de maladresses, ni de non-dit. Parmi les premières, on peut citer le fait que l'abolition soit présentée comme une sorte de don octroyé généreusement par la mère patrie à ses esclaves alors que les autorités politiques ne semblent guère exprimer de regrets pour les souffrances endurées et les hécatombes subies par ceci, tout en ne faisant aucune allusion au rôle joué par la résistance des intéressés eux-mêmes : mutineries, révoltes, maraudages, soulèvements. Quant au second, ils sont légion, depuis le passage sous silence d'une première abolition votée par la convention le 4 février 1794. Mais abrogé par Napoléon en 1802, jusqu'à l'oubli de mentionner qu'en 1848, notre pays loin d'être pionnier dans ce domaine puisque l'avait notamment précédé le Danemark en 1792, le Mexique en 1829 ou l'Angleterre en 1833 (sans parler d'une bonne partie des Etats des États-Unis entre 1769 et 1804), en passant par l'omission complète de l'instauration du travail forcé en lieu et place de l'esclavage dans la seconde moitié du XIXe siècle, rester en vigueur tard au cours du siècle suivant dans nombre de colonies.
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Quelques années auparavant, par une bulle datée du 8 janvier 1454, le pape Nicolas V avait rassuré tout ce qui aurait pu avoir d'éventuels problèmes de conscience, en déclarant licite l'esclavage des noirs à condition d'en profiter pour les convertir au christianisme romain.

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le code noir de 1685.
Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre : à tous, présent et avenir, salut. Comme nous devons également nos soins à tous les peuples que la divine providence a mis sous notre obéissance, nous avons bien voulu faire examiner en notre présence les mémoires qui nous ont été envoyés par nos officiers de nos îles de l'Amérique, par lesquelles ayant été informé du besoin qu'ils sont de notre autorité et de notre justice pour y maintenir la discipline de l'église catholique, apostolique et romaine, pour y régler ce qui concerne l'État et la qualité des esclaves dans nos dites îles, désirant ils pouvoir et leur faire connaître qu'encore qu'ils habitent des climats infiniment éloignés de notre séjour ordinaire, nous leur sommes toujours présents, non seulement par l'étendue de notre puissance, mais encore par la promptitude de notre application à les secourir dans leur nécessité. À ces causes, la vie de notre conseil, et de notre certaine science, pleine puissance et autorité royale, nous avons dit, statuer et ordonner, disons, statuons et ordonnons, voulons et nous plaît ce qui ensuit.
Exemple de l'article 2–tous les esclaves qui seront dans nos îles seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine. ….
À l'article 15–défendons aux esclaves de porter aucune arme offensive, ni de gros bâtons, à peine de fouet et de confiscation des armes au profit de celui qui les en trouvera saisis…

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