jeudi 28 décembre 2017

LE CHÔMAGE A BAISSÉ ?



LE CHÔMAGE A BAISSÉ ?
Le nombre d'inscrits à pôle emploi en novembre et publié mercredi 27 décembre 2017 est en baisse de 0,2 % sur un mois toutes catégories confondues. (Cris de victoire). Sauf qu'il augmente de 0,7 % sur un an et qu'il se situe au-dessus des 6,6 millions. En ajoutant les "bénéficiaires" du RSI, ceux qui sont rayés des listes pour raisons diverses nous arrivons à 9 millions de personnes hors emploi. Il n'y a pas de quoi pavoiser.

Le numéro un du Medef, Pierre Gattaz, premier mendiant de France qui vient de s'offrir un château à 11 millions d'euros (l'Obs du 23 août 2017), a estimé ce mardi 26 décembre, qu'il fallait mieux contrôler les chômeurs dans leur recherche d'emploi, évoquant un "contrôle journalier". Lui qui a toujours la sébile  à la main. Sa famille qui contrôle le groupe fait valser les dividendes : ils ont presque doublé entre 2010 et 2014 pour s’établir à 2,8 millions d’euros !....même pas honte.



L’ensemble des cadeaux faits au patronat sous forme d’aides directes et de crédit d’impôt se monte annuellement maintenant à prés de 250 milliards d’euros (le Grand soir du 13 mars 2015). Que fait le patronat de cette manne financière accordée sans aucun contrôle ? Il délocalise, pour accroître ses profits dans les pays à bas salaires et dont les contraintes étatiques sont moindres. 

Gattaz affecte une bonne partie des marges réalisées sur les ventes des connecteurs qu’elle produit dans ses usines françaises pour l’ aéronautique ou les télécoms à des filiales à l’étranger . Ce qui, en une poignée d’années, a permis au groupe de réduire de 25 % à 3 % la part de ses impôts payés en France. (L'Humanité du 1 juillet 2014)


La fraude et l'évasion fiscale font perdre 80 milliards d'euros par an au budget de l'État. Et les salariés qu'ils soient fonctionnaires chômeurs ou retraités n'y sont pour rien.
Il est plus facile de sanctionner les chômeurs que de créer des emplois. Et pourtant si l'on veut réduire le chômage c'est bien cela qu'il faut faire. Plutôt que d'attendre une éventuelle croissance qui créerait mécaniquement des emplois, il faut créer des emplois là où il y a des besoins criants : enseignants, soignants, aides à la personne. Il faut rappeler au gouvernement et au patronat que ce ne sont pas les chômeurs qui sont la cause du chômage, mais bien le chômage qui produit des chômeurs.

Joseph Stiglitz prix Nobel d'économie et qui n'a rien d'un bolchevik écrit : « dépenser pour renflouer les banques sans rien obtenir en retour ces données de l'argent aux plus riches. Et dans ce cas le multiplicateur est pratiquement nul. Les stabilisateurs automatiques, les dépenses qui augmentent automatiquement quand l'économie s'affaiblit, sont l'une des formes de stimulation les plus efficaces parce qu'ils « calibrent » le niveau des dépenses en fonction des besoins de l'économie : il donne davantage d'argent quand il en faut plus ils comprennent, par exemple, les indemnités de chômage : le volume payé s'accroît automatiquement quand le taux de chômage augmente. Si l'économie se rétablit plus vite que prévu, les dépenses d'indemnisation du chômage diminuent automatiquement ». (Le triomphe de la cupidité éditions les liens qui libèrent. Février 2010)

« À ceux qui, au plus fort de la grande crise, conseiller la patience, puisqu'à long terme les marchés ramèneraient l'économie au plein-emploi, John Keynes, le grand économiste du milieu du XXe siècle, a répondu oui, mais « à long terme nous serons tous morts ». (Un autre monde contre le fanatisme du marché. Joseph Stiglitz. Éditions fayard. 2006).




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