mercredi 29 janvier 2014

A propos de la courbe du chômage et de son inversion




Arrêtez de nous prendre pour des demeurés

Dans un livre publié en 1998 " Chômage nous accusons", Jacques Nikonoff « nous affirmons que les gouvernements préfèrent maintenir le chômage à un niveau élevé. Nous les accusons d'avoir capitulé ».
Il explique en substance que les mesures prises pour l'emploi relevaient de l'escroquerie intellectuelle. Le livre fait État d'une note de l'équipe de Jacques Barrot qui affirme : « dans une économie marchande telle que la nôtre, la conjonction de création d'emplois et de baisse du chômage [...] A pour conséquence une hausse du prix du travail.[...] une telle réduction du chômage se traduirait alors vite, du fait d'une hausse du prix du travail, sauf à envisager un blocage des salaires, par des pertes de compétitivité insoutenable ». C'est dire si leur motivation à combattre le chômage est grande ! 
D'ailleurs la grande ambition de notre président "normal" ça n'est pas d'éradiquer le chômage mais d'inverser la courbe ! !
La théorie économique ultralibérale justifie le maintien du chômage. Cette théorie est une insulte pour ceux dont la vie a été brisée par le chômage. Elle imbibe pourtant tous les rouages de l'administration, des entreprises, des organisations internationales, parfois même des syndicats. Cette théorie s'avance masquée. Elle produit, à jet continu, des mots-mensonges : « flexibilité », « rigidité du marché du travail », « coût du travail trop élevé », « baisse des impôts et des déficits publics », « dérégulation », etc. ces mots-mensonges ont pour objectif de présenter de vrais problèmes d'une façon simpliste et d'en faire apparaître la solution comme évidente. Depuis plus de 20 ans de matraquage, ils ont acquis le statut de dogme. Affirmés et non démontrés, ils agissent comme un tabou sur de grandes masses de personnes. Ceux qui doutent de ces trois belles évidences sont victimes d'un effet de mode qui oblige à la vénération de ces nouveaux totems et de leur grand prêtre, et d'un véritable terrorisme intellectuel s'ils manifestent le moindre esprit critique. C'est ce que certains ont baptisé la « pensée unique ».
Peu à peu, cette théorie économique s'est nimbée de religiosité. Elle se prétend universelle, intemporelle, immanente. Ces grands prêtres - gourou dérisoires de la secte de l'économisme si scientologique - interprète courbe et graphiques comme les haruspices (Chez les Romains, devin qui interprétait la volonté divine, notamment en examinant les entrailles d’animaux sacrifiés ) lisaient dans les entrailles. Qui n'a vu ces agencements ridicules organisés lors des « sommets » du G7 pour des « sommets » européens pour l'emploi ? Des foules de journalistes se pressent. Et pour quel résultat ? Les communiqués, écrit dans la langue universelle, de bois ou de coton - selon les humeurs du moment - ne disent rien. Quand on y entend « accélérons la lutte contre le chômage », il faut comprendre en réalité « accroissons  la pression sur les salaires et les indemnités des chômeurs » ; il faut comprendre « flexibilité », « dérégulation », etc. ... Qui n'a vu les grandes cérémonies sacrificielles organisées par la Banque de France depuis qu'elle est dépendante de cette nouvelle "secte" ? Le rayon du projecteur annonce l'arrivée du prédicateur. Bientôt, le gouverneur portera la toge et la mitre. Faudra-t-il, pour ces économistes-là, faire un habit ?
Le 19 mars 1996, l'Assemblée nationale décide la création d'une commission d'enquête sur les aides à l'emploi. Elle chiffre à 400 milliards de francs en 1997, le coût des aides à l'emploi. À l'hiver 1998, ce chiffre constitue la dernière mise à jour officielle effectuée : 400 milliards (61 mds €) rien que pour la partie des aides à l'emploi…
Jacques Nikonoff proposé d'activer les dépenses passives du chômage en supprimant :
fonds direct de l'État pour l'emploi : 122 milliards de francs qui auraient permis de financer 855 000 emplois. Pour amorcer la pompe…
Pour la DARES : Les dépenses en faveur de l’emploi et du marché du travail, ciblées ou générales, sont estimées à 90,8 milliards d’euros (Md€) en 2010, soit 4,7 points de PIB.
Combien d'emplois pourraient ont financé aujourd'hui sur ce même principe ? Des emplois qui généreraient des recettes en cotisations sociales, en impôts et en consommation donc en emplois.
Page 196 on peut lire : « au total, la fonction publique et les entreprises publiques, au sens large, peuvent créer 500 000 emplois grâce à la réduction du temps de travail. Aucun prétexte budgétaire ne pourra s'y opposer si on active les dépenses passives du chômage pour participer au financement. Ça ne coûte pas un franc au budget de l'État et tout le monde profite de l'amélioration des services publics.
Comme membre d'une commission départementale, en tant que représentant de la CPAM de Grenoble j'ai fait état de cette information. La réponse du préfet a été : « Le public... toujours le public… ». Ce qui pour un très haut fonctionnaire n'est pas très logique !.
Toutes ces aides dites pour l'emploi n'ont qu'un but : relever le taux de profit des entreprises.
Michel Cialdella

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