J'ai signé la pétition de
l'Humanité
pour la défense de la Sécurité sociale.
pour la défense de la Sécurité sociale.
Il
est vrai que l'amendement qui prévoit de remplacer « Sécurité sociale » par « Protection
sociale » est mortifère pour notre Sécu. Depuis les ordonnances de 1967 la
Sécurité sociale ne cesse d'être attaquée. Depuis plus de 50 ans nous luttons
pour empêcher le déclin de cette grande conquête sans y parvenir. Force est de
constater que ces luttes « contre »
ne sont pas efficaces.
Il
est donc grand temps de lutter pour une Sécurité sociale du XXIe siècle. À
partir des fondamentaux mis en place en 1945. Comme l'a rappelé Alexandre Parodi
(prédécesseur d'Ambroise Croizat au ministère du Travail et de la sécurité
sociale) : « C'est bien dans la
clandestinité, dans la résistance qu'il faut chercher l'origine de l'ensemble
de la législation sociale que nous avons faite en 1945 et j'entends par là à
côté de la Sécurité sociale, les Comités d'entreprise et la réforme des
échelles de salaires. Dans cet ensemble c'est la Sécurité sociale qui est la
pièce maîtresse… l'institution d'une sécurité sociale élargie et gérée par les
intéressés et par les représentants de l'État… ».
C'est
à Ambroise Croizat, ministre communiste, qu'il revient de mettre en place ce
grand organisme. Quelques jours avant de mourir d'épuisement, il déclare à
l'Assemblée nationale : « Jamais nous ne
tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la sécurité sociale. Nous
défendrons en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine de progrès ».
À l'époque il ne s'est pas posé la question : « est-ce qu'on a les moyens ? ». Dans
un pays complètement dévasté, il a doublé le taux de cotisation et personne
n'en est mort.
Pour
être digne de lui, non seulement il faut empêcher que soit retiré de la
constitution le beau mot de « Sécurité
», mais il faut lutter pour qu'y soient inscrits les principes qui nous sont
chers.
Tout
d'abord remettre à l'ordre du jour l'unicité et l'universalité de la Sécurité
sociale, avec la maladie, la famille et la retraite (pas aux points, mais comme
salaire continué) intégrer le risque chômage et les mutuelles qui aujourd'hui,
sont plus proches des assurances privées que de la Sécu. Il faut faire prendre
en charge la "perte d'autonomie" par la branche maladie, car la perte
d'autonomie, est due à la maladie et non pas à l'âge.
Ne
nous laissons pas imposer le débat par l'adversaire de classe et sa vision
comptable qui fait de l'équilibre financier une priorité, alors qu'ils ont
eux-mêmes créé le « déficit ». Si les mots ont un sens, il conviendrait plutôt
de l'appeler « besoin de financement ».
Il
faut supprimer la CSG pour les retraités qui jadis dans un pays moins riche, ne
payaient aucune cotisation. Pour les salariés en emploi, il faut remplacer la
CSG par la cotisation sociale en augmentant la part dite "patronale"
qui est une part de la valeur ajoutée produite par les travailleurs. Il s'agit
d'un salaire socialisé qui légitime qu'il soit géré uniquement par les salariés
qui représentent 91 % de la population active.
«
La cotisation sociale n'est pas une
ponction, mais un supplément de valeur. Il s'agit de reconnaître que la
production de richesses économiques n'est pas réservée à ceux qui mettent en
valeur du capital, les soignants, les enseignants, les chercheurs, tous ceux
qui n'ont pas besoin d'actionnaires, produisent
de la valeur économique ». (1) .
Si
le PIB, cher aux capitalistes a été multiplié par 8,5 de 1949 à 2016 c'est en
partie grâce à la protection sociale qui est constitutive de ce même PIB. Notre
pays n'a jamais été aussi riche. C'est le pays qui distribue le plus d'argent
aux actionnaires. Des milliardaires engrangent des fortunes sur le dos des
travailleurs.
Soyons ambitieux ! Le chercheur américain
Henry C. Galant écrit que : « les défenseurs les plus actifs du nouveau plan
de sécurité sociale et de son application étaient les communistes et la CGT ». (2). Cela devrait être
toujours vrai.
Voilà ce que devrait
selon moi contenir la pétition.
Michel Cialdella
le 5 juillet 2018
1 - La cotisation est un supplément de valeur.
Bernard Friot. L'Humanité du 16 janvier 2014.
2 - Histoire politique de la sécurité sociale
française 1945 - 1952. Henry C. Galant
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