lundi 25 mai 2009

Manifestation du 19 mars 2009 à grenoble

Dans les rues de Grenoble y avait près de 70 000 personnes qui manifestaient pour le pouvoir d'achat, la protection sociale, l'emploi...


Déclaration des conseillers CGT du 12 mai 2009

Réunion des Conseils CPAM de Grenoble et de Vienne en Isère le mardi 12 mai 2009

Déclaration préalable des conseillers CGT, UGICT-CGT des CPAM de Grenoble et de Vienne.


Monsieur le Président du Conseil de la CNAMTS
Monsieur le Directeur délégué de la CNAMTS,

Mesdames et messieurs les Conseillers,

Nous aurions souhaités débattre d'une éventuelle fusion de nos deux caisses sur la base d'une stratégie globale, en possession de documents préparatoires. Aujourd’hui cette décision de fusion des deux caisses de l’Isère fait partie intégrante de la C.O.G. que notre délégation CGT à rejetée lors de sa présentation au niveau National. D’autre part, ni la commission de l’animation du réseau, ni le Conseil de la CNAMTS n’ont avalisé cette décision. C’est donc une décision administrative antidémocratique.

Cette réunion prévoit une présentation des travaux en cours en matière de rapprochement des caisses CPAM de Grenoble et de Vienne et d’échanger ensemble sur les conséquences de cette fusion décidée en dehors des Conseils locaux et en se passant de l’avis des assurés sociaux légitimes propriétaires de notre Sécurité sociale.

En cette période de crise grave, on trouve des milliards pour soutenir les banques. Les responsables de la crise qui devraient logiquement être en prison continuent de s’en mettre plein les poches. Mais on ne trouve pas d’argent pour la santé.
Pendant ce temps les « élites » politiques dressent des listes noires ou grises censées faire trembler les paradis fiscaux. Ils semblent découvrir ce phénomène alors qu’un livre paru en 1998 (1) dénonce les multiples menaces de cette délinquance financière. Il décrit les circuits du blanchiment de l’argent…Et les Etats regardent ailleurs !

Tous ces gens ne se sentent pas concernés par le financement de la Sécu et n’ont de cesse de réclamer la baisse des cotisations sociales considérées par eux comme des charges alors qu’elles sont prélevées sur les richesses créées par le travail des salariés et qu’elles concernent la Santé voir la Vie de nos concitoyens ! Depuis 1945 ils n’ont pas changé de discours.

Nous rappelons avec force : « la Sécu ne souffre pas d’excès de dépenses mais d’un manque criant de recettes ». Et ce sont toujours les salariés, sur qui repose l’essentiel du financement, qui se font sanctionner, contrôler, alors que l’Etat et certains employeurs sont en dette avec la Sécu.

D’autre part, nous attirons l’attention des conseillers sur le fonctionnement des instances et sur les pouvoirs de décisions qui, au fil des réformes, ont été retirés aux représentants des assurés au profit d’une administration étatique. En effet, les conseils sont devenus des chambres d’enregistrement au mépris de la plus élémentaire démocratie. Tout est décidé en dehors des salariés et le passage en force une règle impulsée par le gouvernement. Et notre système en paye le prix fort car le recul de la démocratie a comme corolaire le recul de civilisation.


Nous exigeons des réponses écrites sur les interrogations suivantes.

Quel est le coût de cette journée, quelle est le budget consacré à la fusion ?
Quels sont les véritables objectifs de la CNAMTS, sachant qu’aucune donnée économique ne justifie cette fusion ? Sauf si à plus long terme on veut réduire l’effectif de salariés.
Les données sociales et économiques n’ont pas été prises en compte pour ce département qui a deux bassins de vie essentiels : le Nord Isère et Grenoble et sa banlieue. Les structures administratives et politiques ont toujours suivit cette logique, Préfecture, sous-préfecture, URSSAF, CAF, tribunal etc… Cette nouvelle donne veut-elle annoncer un remaniement départemental, régional, national ? Encore faudrait-il que les assurés sociaux soient consultés.
Que vont devenir les équipes de direction en place ?
Quel avenir pour l’emploi ? On nous annonce « qu’il n’y aura pas de licenciements » mais nous n’avons aucune garantie. Les départs en retraites seront t’ils remplacés ? Notamment les postes détachés sur la CPAM de Valence seront-ils compensés ?
Comment seront indemnisés les frais occasionnés par les déplacements en particulier pour les personnes amenées à le faire régulièrement ?
A terme, la Caisse de Vienne est-elle amenée à disparaître, deviendra-t-elle une simple boîte aux lettres.
Le télétravail sera-t-il engagé ?
Que va-t-il se passer pour l’emploi du conjoint ?
Quand on aura deux cadres pour le même poste que va-t-il se passer ?
Quel est l’avenir des agents de la comptabilité, paye, secrétariat, ressources humaines etc. ?
Pourquoi tant de hâte à fusionner ?
Quel plan de formation est t’il prévu pour l’accompagnement du personnel ?
Quel intérêt pour les assurés ?




(1) « Un monde sans loi : la criminalité financière en image » textes de Jean de Maillard ; avec la contribution de Bernard Bertossa ; procureur général de Genève ; Benoit Dejemeppe, procureur du roi à Bruxelles ; Antonio Gialanella, juge à Naples ; Renaud Van Ruymbeke, conseiller à la cour d’appel de Rennes.

mardi 19 mai 2009

Protection sociale


La Sécurité sociale, un enjeu majeur
Par Michel Étiévent, écrivain (*).

« L’organisation de la Sécurité sociale repose sur une règle fondamentale qui est celle de la gestion des caisses par les intéressés eux-mêmes. Le plan français est inspiré par le souci de confier à la masse des travailleurs la direction de leur propre institution de manière que la Sécurité sociale soit le fait non d’une tutelle paternaliste ou étatiste mais de l’effort conscient des bénéficiaires eux-mêmes. »
C’est par ces mots que le 8 août 1946, à l’Assemblée nationale, Ambroise Croizat, ministre du Travail, rappelait la nécessité (soulignée dans le programme du CNR) d’une gestion démocratique de la Sécurité sociale. Il appuyait son discours par ces propos tenus à Saint-Denis devant 20 000 militants : « La Sécurité sociale n’est pas seulement une affaire de lois ou de décrets. Elle implique une action concrète à la base dans l’entreprise, la cité ; elle réclame vos mains. Jamais nous ne garantirons le droit à la santé pour tous si vous ne prenez pas en main vous-mêmes le devenir de cet organisme de solidarité… »
Dès novembre 1945, la gestion des caisses a été un enjeu politique majeur. Toutes les forces conservatrices de l’époque, du patronat à la droite, refusent une gestion démocratique par les assurés. L’opposition est violente sur les bancs de l’Assemblée mais aussi de la part des assurances privées, de certains mutualistes ou des syndicats minoritaires, à l’image de la CFTC qui refuse de siéger dans les nouvelles instances. Rejetant les principes d’unicité et d’universalité de la Sécurité sociale, prônant le retour aux caisses d’affinité, droite et patronat menacent l’application du système de protection sociale.
Il faudra tout l’appui d’un Parti communiste à 29 % des voix, le poids d’une CGT forte de cinq millions d’adhérents et la force de conviction d’hommes tels que Croizat, Buisson, Raynaud pour faire respecter les orientations définies par le CNR. Alors que les caisses sont, au départ, gérées par des conseils désignés par les organisations syndicales, Ambroise Croizat pose très vite le principe des élections. Le 15 septembre, il déclare à l’Assemblée : « Je propose, comme l’opinion le réclame, un système d’élections des administrateurs par les intéressés et il importe qu’elles aient lieu dans les délais les plus courts. » Le 10 octobre, il fait voter la loi instaurant ces consultations générales pour la Sécu et les allocations familiales. La date est fixée au 24 avril 1947. Jusqu’au dernier jour, les pressions se multiplient pour faire échouer le dispositif électoral. La presse patronale et l’Aube, journal du MRP, se déchaînent : « Jamais, déclarent-ils, nous ne laisserons les communistes mettre leur emprise sur les 200 milliards de la Sécu… » Malgré les blocages de toutes sortes, les basses manœuvres, les coalitions multiples entre patronat et syndicats minoritaires, la CGT l’emporte avec 59 % des voix. On restera pourtant très loin des ambitions de Croizat et du CNR.
Dans un contexte difficile, après l’éviction des ministres communistes du gouvernement en mai 1947, le patronat, par le jeu des coalitions, va peser fortement sur les conseils d’administration. Très souvent, là où la CGT préside, c’est l’administration centrale du ministère du Travail qui mène une politique de harcèlement et annule les décisions prises par les conseils. La scission de 1948 aggrave encore la situation et le jeu des alliances permet l’élimination de syndicalistes CGT aux postes de responsabilité. Eugène Hennaf est éliminé de la caisse régionale de Paris, Alfred Costes de la caisse primaire parisienne, Henri Raynaud de la Fédération des organismes de Sécurité sociale (FNOSS). Dans la VO, sous la plume d’Henri Raynaud, le 8 juin 1950, on pouvait lire : « Il faut se battre pour une véritable gestion démocratique telle que l’a voulue le peuple de France. Quand les assurés sociaux ont participé avec enthousiasme aux élections, ils ont cru que leurs élus allaient diriger les caisses ; il n’en est rien car, dans les caisses, il y a des représentants patronaux. Ils sont là pour torpiller la gestion ouvrière et ils l’ont fait avec habileté et hypocrisie. »
En août 1967, le gouvernement de Gaulle, en plein congés, édictera l’ordonnance qui supprimera les élections et instituera la parité des sièges avec le patronat…

(*) Auteur de l’ouvrage Marcel Paul, Ambroise Croizat, chemins croisés d’innovation sociale, 25 euros + 5 euros de port disponible 520, avenue des Thermes, 73600 Salins-les-Thermes.
Humanité du 17 avril 2009

Lettre ouverte à Yves Calvi

« Être démocrate, ce serait agir en reconnaissant que nous ne vivrons jamais dans une société assez démocratique »
Jacques Derrida (philosophe)..

Fontaine, le 26 mai 2008.
Lettre ouverte à :
Yves Calvi et son équipe
Emission C dans l'air
France 5
10, rue Horace Vernet
92 785 Issy-les-Moulineaux

M. Yves Calvi,
Dans un récent « C dans l'air », le statisticien de service a évoqué, une fois de plus, un problème selon lui « franco-français », à propos des grandes manifestations du 22 mai 2008 (il faut arrêter ce type d'argument car dans les autres pays il y a des grèves et manifestations). Cela n'est pas la première fois qu'à la télévision et pas seulement dans votre émission où on évoque, s'agissant des luttes menées par les syndicats : la démocratie. Les Français ont voté il n'aurait plus qu'à se taire en vertu de : « c'était dans le programme ». Sarkozy ayant obtenu 53, 99 % des suffrages exprimés il conviendrait de tout accepter. En clair « vote et tais-toi ».
La démocratie, c'est-à-dire : « le pouvoir du peuple est exercé par le peuple et pour le peuple »
Déjà, on pourrait répondre que dans toute véritable démocratie il doit y avoir des contre-pouvoirs. Et de ce point de vue, dans notre « démocratie » ils sont nettement insuffisants. Et puis si le statisticien regarde d'un peu plus près il peut voir que ce n'est pas aussi simple.
Même si la règle c'est la majorité des suffrages exprimés on peut quand même s'interroger sur le fait suivant :
Au premier tour des présidentielles de 2007 Nicolas Sarkozy recueille 26 % des inscrits. Ce sont là des gens qui votent vraiment pour lui. Au deuxième tour il recueille 43 % des inscrits. Ce qui fait
que 74 % au premier tour et 57 % au deuxième tour n'ont pas voté pour Sarkozy. Cela pose le problème de l'élection du président de la république au suffrage universel. Comment peut-on imaginer qu'un seul homme ou une seule femme puisse représenter la diversité d'un peuple ? Ce
système est déjà antidémocratique en soi.
Cela, et rien que cela, légitime déjà toutes les luttes. De plus le locataire de l'Élysée s'assoit sur la démocratie à chaque fois qu'il veut faire passer ses choix.
Récemment à l'assemblée nationale la loi sur les OGM a été modifiée par les députés qui adoptent à une faible majorité un amendement qui remet en cause la culture des OGM en plein champ. Il se moque complètement du vote des députés et utilise une procédure pour faire passer la culture en plein champ.
Le 29 mai 2005, le peuple français a rejeté le traité constitutionnel européen par voie de référendum. Se moquant du peuple il fait adopter par le congrès à un traité baptisé pour l'occasion « simplifié ». Un traité dont Valéry Giscard d'Estaing affirme « il n'y a pas de différence substantielle entre les deux textes ». Même si c'était dans son programme c'est antidémocratique ! Ce refus de soumettre à référendum le nouveau traité est bien le signe que le pouvoir ne représente pas le
peuple. Rappelons au passage que dans son programme il avait le pouvoir d'achat ! …mais peut-être parlait-il du sien ? Il avait également promis que EDF GDF ne seraient pas privatisés !
Récemment il décide, contrairement à ce qu'il a annoncé avant les élections, d'envoyer des troupes françaises en Afghanistan. Sans même un débat à l'assemblée nationale.
N'oublie-t-il pas trop souvent qu'il est président d'une République laïque ? Président de tous les Français il se fait introniser « Chanoine honoraire de Saint-Jean de Latran » par le pape.
Est-il démocrate lorsqu'il déclare : « dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur... ».
Quel mépris pour les athées !
Est-ce démocratique que de démanteler les services publics qui permettent l'égal accès de tous ?
Est-ce démocratique que de casser notre protection sociale solidaire ?
Est-ce démocratique de favoriser les classes aisées ?
Est-ce démocratique que d'avoir 7 millions de travailleurs pauvres ?
Est-ce démocratique que de doubler son salaire ?
Rappelons que dans les entreprises c’est toujours la monarchie.
Au-delà de l'actuel président de la république, nous avons énormément de progrès à faire pour être véritablement démocratique. Notre constitution comporte, pour le moins, des failles dangereuses.
Ainsi l'article 16 qui permet au président de la république dans certaines conditions d'avoir des pouvoirs exceptionnels. L'article 49 alinéa 3 permet l'adoption d'un texte de loi sans vote du Parlement….
Le Parlement ne représente pas le peuple. Comme nous avons pu le constater lors du référendum sur le traité constitutionnel. Très majoritairement les Français ont voté non. Si ce même traité avait
été voté par le Parlement il aurait été adopté. Comment des parlementaires qui ne représentent pas le pays peuvent-ils prendre des décisions en son nom ? Notons au passage que cela ne choque
aucunement la quasi-totalité des journalistes.
Comme le dit cet ancien ministre (Anicet Le Pors) : « la légitimité populaire émane du corps législatif, élu selon un scrutin égal c'est-à-dire à la proportionnelle, car c'est à la politique et non à la technique de faire des majorités. Il ne saurait en effet y avoir de légitimité concurrente émanant du même suffrage universel. L'argument selon lequel il faudrait tenir compte de l'idée que l'on se fait de la prétendue adhésion du peuple français à l'élection du président de la république au suffrage universel n'est que l'expression d'une résignation politique, indigne de notre histoire ».
L’actuel parlement n’est donc pas légitime. La proportionnelle devra nécessairement se compléter par des moyens pour le peuple non seulement de contrôler les élus qui devraient être révocables à tout moment s'ils ne respectent pas leur mandat ou s’ils magouillent ou tout simplement si le peuple le décide. Les citoyens pourraient aussi décider
sans attendre les élections des grandes questions comme : quelle part du PIB consacré à la protection sociale, quel salaire pour les élus (tous les élus), quel système de transport, quelle production pour quelles utilisations etc.... Et dans ces cas, il pourrait bien se dégager des « majorités de dossiers » non politicardes. Ce qui n'est pas la même chose que d'aller faire des accords électoraux en catimini ou de débaucher des personnes dans d'autres formations politiques.
De ce point de vue, il y a dans notre pays, un travail considérable à faire.
Robespierre dont on ne sait pas assez qu'il était favorable à la brièveté du mandat législatif (avis aux carriéristes de la politique), faisait valoir cet argument de bon sens qui n'a rien perdu de sa valeur : « Il faut que les législateurs se trouvent dans la situation qui confond le plus leur intérêt et leurs voeux personnels avec celui du peuple ; or, pour cela, il est nécessaire que souvent ils deviennent peuples eux-mêmes ». (Albert Mathiez, historien).
Appliquer ce principe assurément moderne serait une saine évolution.
La démocratie ça commence par une information pluraliste surtout sur le service public. Or dans votre émission, même si de temps en temps il y a des syndicalistes, pour l'essentiel c'est le même courant de pensée (unique) qui s'exprime. Ils manquent tellement d'imagination ils sont toujours obligés d'aller chercher des exemples à l’étranger. C'est mieux ailleurs notamment en Angleterre. Ils seraient d'ailleurs bien inspirés de lire « Le royaume enchanté de Tony Blair » (Philippe Auclair).
Cela leur éviterait de raconter n'importe quoi. Sous prétexte que nous serions les seuls à refuser telle ou telle « réformes » on veut nous faire accepter tous les reculs de civilisation.
Les économistes qui fréquentent assidûment votre émission sont de la même école que ceux qui inspirent la politique du gouvernement. On voit que cela ne règle aucun des grands problèmes
(Protection sociale, pauvreté, chômage, précarité etc…) et on continue à demander leur avis.
Ils devraient méditer la fameuse phrase : « Un bon économiste c'est celui qui est capable d'expliquer le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille ». Mais cramponnés à leurs dogmes, eux ne se trompe jamais...
Ras-le-bol de ces émissions où l'on se paye la tête du téléspectateur. Il est grand temps de démocratiser le service public dont je rappelle qu’il n’appartient pas aux journalistes bien ceux qui paient la redevance.
À bon entendeur salut.
Un citoyen en colère
Michel Cialdella

Lettre ouverte à Frédéric Lefèbvre


"Où se trouve le représenté il n'y a plus de représentant"
Jean-Jacques Rousseau.

Fontaine, le 1er février 2009.

Monsieur Frédéric LEFEBVRE, porte parole de l’UMP.
www.fredericlefebvre.com/index.php?section=contact

Vous avez suggéré que des syndicalistes qui "n'appliquent pas la loi" " abusant du droit de grève" soient privés de "responsabilités syndicales" envisageant même le recours au pénal. Notons au passage que vous et vos amis politiques vous voulez dépénaliser les affaires...
Plutôt que d'entendre les revendications des salariés vous préférez vous en prendre aux syndicats « ceux qui ne plaisent pas au patronat » comme le chante Jean Ferrat. En fait vôtre modernité consisterait à revenir avant 1864 où la grève était un délit.
Avant de vous en prendre à ceux qui osent relever la tête balayez donc devant votre porte.

La loi Le PORS stipulait que tout emploi permanent dans la fonction publique était un emploi de fonctionnaire. Cette loi n'a jamais été appliquée ni par la « gauche » encore moins par vos amis politiques. Jugée trop avantageuse pour les salariés la droite l'a modifiée en 2007 considérant toutefois qu'il ne soit possible de " recruter des agents non titulaires pour occuper des emplois permanents que pour assurer le remplacement momentané de titulaires".
Or la fonction publique recrute massivement et pour des emplois permanents des personnels non titulaires précarisés et sous-payés. Ni ce gouvernement ni ses prédécesseurs n'ont respecté cette loi.
Plus grave vous vous vous asseyez sur la Constitution Française.
Quelques exemples :
Dans le préambule de la constitution de 1946 annexé à l'actuelle constitution, il est inscrit que :
- chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Et notre pays compte des millions de chômeurs.
- Tout travailleur participe, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu'à la gestion des entreprises. Et on licencie et délocalise à tour de bras.
- Tout bien, toute entreprise, dont d'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service public national ou d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. Et vous privatisez.
- Elle (la nation) garantit à tous... La protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Et vous cassez notre système de protection sociale.
- La nation garantie l'égal accès de l'enfant et des adultes à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. Vous fermez des écoles et supprimez des emplois dans l'éducation nationale.
- la République française n'entreprendra aucune guerre dans les vues de conquête et n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple. Et vous intervenez en Afghanistan, sans parler des guerres coloniales.
Quant à la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" également annexée à notre constitution. C'est la même chose.
Dès l'article 1 vous avez tout faux :
- les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
article 6:
- La loi est l'expression de la volonté générale. ... Elle doit être la même pour tous...
C'est bien parce que vos récentes lois appelées également "réformes" ne sont pas l'expression de la volonté générale qu'elle mette autant de monde dans la rue. Et voulez n'y voir une manifestation d'inquiétude. Mais vous n'avez rien compris ou pire fait semblant de ne pas entendre s'exprimer les exigences des gens qui vous font vivre. Car je rappelle que nous vous payons ! Quant à la loi la même pour tous...
article 11 :
-La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.
Un militant communiste qui vendait "L'Humanité dimanche" sur un marché est verbalisé par la police pour « vente de marchandises sans autorisation ». Voilà bien vôtre conception de la démocratie : la presse notamment celle d'opinion est une marchandise.
Ces pratiques sont scandaleuses mais parfaitement cohérentes avec la mainmise président de la République sur l'audiovisuel public.
Au chapitre des libertés : un inspecteur du travail est mis en examen pour, selon la direction, s'être invité à un comité d'établissement d'un laboratoire de cosmétologie. Alors qu'aucun texte ne l'interdit.
article 5.
Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.
C'est clair ! Non ?
Je pourrais également évoquer les parlementaires. S'ils sont élus légalement (du point de vue du droit français) on peut discuter de leur légitimité de représentants du peuple. Pour représenter le peuple il faut le représenter tel qu'il est. Dans ce cas de figure seule une élection à la proportionnelle peut le faire et non pas ce scrutin de voleurs qui fait que tout le monde n'est pas représenté. De ce point de vue les députés ne sont pas plus légitimes voire moins que le peuple dans la rue. Comment penser que 500 personnes mal élues comptent plus que 2 millions et demi de personnes ?
Lorsque les salariés sont en grève on leur retient du salaire. Lorsque des députés sont absents ils sont payés quand même. Cela ne les a pas empêchés de se voter une protection sociale de haut niveau juste après avoir massacré les régimes spéciaux des salariés.
Je pourrais également évoquer toutes les magouilles politiciennes qui si elles ne sont pas générale touchent tout de même beaucoup de monde.
Le patronat également malgré les détournements comme c'est le cas à l'UIMM qui a détourné des millions sur le dos des métallurgistes...Il n'est pas tellement inquiété....
Tous ces dirigeants notamment des banques qui nous ont "foutu dans la merde" ne sont pas sanctionnés, continuent de percevoir de fortes rémunérations et l'argent public renfloue les banques sans aucune contrepartie, sans aucune garantie qu'ils ne recommencent pas !
Notre démocratie est malade de la démission du peuple et certainement pas de ceux qui luttent. Je rappelle qu'en démocratie les élus sont nos obligés et non pas nos chefs.
je suis un vieux militant syndical et au cours de ma vie (j'allais dire ma carrière...) j'ai été licencié pour raisons syndicales mais je n'ai jamais licencié un patron. Comme quoi l'égalité proclamée par la Constitution française reste à conquérir.
Je vous demande de démissionner de vôtre mandat de député car vous n'êtes pas digne de représenter le Peuple que vous méprisez.
Je ne vous salue donc pas.
Michel Cialdella

Il y a dix ans

Il y a dix ans, je proposais à mon syndicat (Ferc-sup CGT de Grenoble 1) le texte ci-dessous pour un tract qui fut distribué sur le campus de St Martin d’Hères. Etonnant non ? Pas tellement finalement ! Le plus triste c’est que c’est toujours aux mêmes « experts » qui ne voient jamais rien arriver que l’on demande conseil ! Quel est le prochain « expert » qui nous proposera de nouveau de jouer nos retraites en bourse ? Gageons que le capitalisme a encore quelques Madoff en réserve. Au salariés de se souvenir et de défendre ce salaire socialisé qu’est la retraite dite « par répartition ». Et tous en cœur : « VIVE LA SECU » !

Michel Cialdella

Les fonds de pension : " L'arnaque ! "

Quatre cent quarante quatre ans après Nostradamus, les prophètes de la pensée unique et libérale affirment, sans démontrer : " On ne pourra plus payer les retraites en 2040 ! "
Michel Rocard, initiateur du livre blanc sur les retraites écrivait lui-même dans la préface : " Quel sens y a-t-il à faire des prévisions à si longue échéance ? "
En effet aucun des économistes bien en cour n'a prévu le moindre choc monétaire. Pire, l'incontournable Alain Minc qui fut, entre autre, conseiller de Balladur, fustigeait, dans un article paru dans " l'Expansion " d'avril 1987, ceux qui s'inquiétaient de la financiarisation de l'économie :
" N’oublie-t-on pas les mécanismes de stabilisation qui se sont mis en place ?...le rôle régulateur des Etats ?...la sophistication des techniques de marché qui permettent, grâce à des programmes informatiques préenregistrés, d'endiguer les paniques boursières ? " " à guerre improbable, réduction de la sphère financière impossible "
Le 19 octobre 1987 ce fut le Krach ! Le Dow Jones perdit 22,6% en une journée.
Cela donne une idée de la fiabilité de cette école. S'ils sont incapables de prévoir à 6 mois, comment le peuvent-ils à 40 ans ?
Le choc démographique est le prétexte avancé par les ultra-libéraux, pour qui tous les systèmes de protection sociale sont devenus des obstacles à la mondialisation financière.
Les promoteurs des fonds de pension mettent en avant le rapport actifs / retraités qui en s'abaissant à 1,7 en 2040 (2,9 en 1995) serait la cause de tous nos maux.
Ils écartent la plupart du temps le chômage qu'ils sous-estiment à 3 millions malgré qu'un rapport gouvernemental le situe à 6,9 millions. Comment parler encore de " grands équilibres " avec un tel chômage ? N'est-ce pas par là qu'il faut commencer ?
Surtout que le chômage provoque un manque à gagner pour les comptes sociaux de plus de 390 milliards de francs.
Pour leurs calculs ils retiennent l'hypothèse d'un taux de chômage à 9% en 2040 ! Renonçant ainsi 40 ans à l'avance à s'y attaquer !
Ils font également l'impasse sur la productivité.
Pourtant celle-ci augmente régulièrement. Si la productivité horaire de chaque salarié continue d'ici là, à croître au rythme moyen constaté sur la période 1992-1994, soit 2% par an, elle aura, à cette date, été multipliée par 2,4. Et ce à durée de travail égale. Autrement dit, en 2040, la production de 1,7 salariés sera égale à celle de 4 salariés de 1995 : elle pourra donc financer davantage de retraités.
L'objectif de la capitalisation serait de stimuler la croissance économique par un apport de capitaux frais en direction des entreprises. Mais contrairement à ce que l'on voudrait faire croire, ce n'est nullement le manque d'épargne qui freine la croissance des entreprises françaises, leur capacité d'autofinancement s'élève à 115% de leurs besoins ! Le vrai problème c'est qu'elles en profitent pour développer leur capital financier au détriment de l'emploi.
Même pour Denis KESSLER vice-président du MEDEF (ex-CNPF) pourtant un des promoteurs de la capitalisation, " les fonds de pension ne peuvent plus être une solution compte tenu des médiocres perspectives boursières pour les prochaines décennies " Le Monde du 26 février 1999.
L'exemple américain nous renseigne utilement sur l'efficacité de la capitalisation. Un dollar investi par un salarié en 1968 dans son fonds de pension ne valait plus que 96 cents, quinze ans plus tard en pouvoir d'achat de 1968. Aux Etats Unis et en Grande Bretagne, le capital financier est parvenu à faire en sorte que d'anciens salariés dépendent, pour le niveau de leurs retraites, de la férocité avec laquelle sont exploités leurs camarades en activité.
Les moyens financiers
La crise, rétorquent certains, limite les capacités de financement. Certes, l'augmentation annuelle de la masse salariale n'est plus, depuis 1986, que de 1%, contre 5% pendant les " trente glorieuses ". II faut cependant rappeler ici que quelle que soit l'assiette d'un prélèvement, c'est toujours, en dernier ressort, le produit national qui détermine les limites de l'économie. Certes, la part des prestations liées au vieillissement et à l'augmentation des pensions est passée de 10,5% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 1981 à 12% en 1995. Toutefois, si ce dernier continue à s'accroître au rythme annuel - modéré - de 2,1% constaté en 1997, il aura doublé en 2030. Tout comme le nombre des plus de 60 ans, qui sera passé de 9,3 à 18,8 millions. Il n'y a donc pas d'épuisement des capacités du système
La sécurité
Dans la capitalisation, non seulement il faudra que ne survienne pas de krach financier, mais les risque de fraude sont grands et le cas Maxwell, magnat de la presse britannique, qui puisa dans les caisses de retraites des sociétés de son groupe, 740 millions de livres, spoliant quelques 32000 retraités illustre ce risque.
Et puis les retraites par capitalisation ont existé en France (en 1910) et l'inflation a ruiné les retraités de l'époque.
La décision de créer en France des fonds de pension par capitalisation a-t-elle vraiment pour objectif de préserver le système de retraite ? Ne s'agit-il pas plutôt d'étendre la zone d'influence financière ? Poser la question c'est déjà y répondre.
Mis en échec sous Juppé les fonds de pension reviennent sous Jospin, ils ne sont pour autant pas devenus vertueux, n'en déplaise à DSK.
Cette campagne médiatique contre les retraites a au moins un intérêt, c'est de révéler au grand jour, pour ceux qui en doutaient encore, la nature du capitalisme d'aujourd'hui. Ce fantastique progrès de l'évolution que représente l'allongement continue de la durée de vie des humains est une CATASTROPHE pour eux ! Les partisans de ce système qui ont une calculette à la place du cœur examinent cette situation à l'aune de la rentabilité financière immédiate.
Nous sommes prévenus
Les premiers éléments d'information provenant du "énième" rapport sur les retraites ne sont pas pour nous rassurer. La durée de cotisation pour bénéficier de la pension à taux plein passerait de 160 à 170 trimestres soit 42,5 annuités pour le privé comme pour les fonctionnaires !
Tout dépend de nous, il faut impérativement se mobiliser pour mettre en échec ce coup porté à la protection sociale.
Grenoble, le 27 février 1999
A suivre
Sources : les articles de René Passet et François Chesnais ( dans Le Monde diplomatique de mars 1997, avril 1997, février 1998) et Jacques Nikonnof ( dans l'Humanité avril 1997, mars 1998, février 1999.) « Demain les retraites, Un contrat entre les générations » 1991, préface de Michel Rocard.

Déclaration des conseillers CGT à la CPAM de Grenoble

Déclaration des conseillers CGT.
Lors de la rencontre avec les prescripteurs de santé le jeudi 27 novembre 2008 à la CPAM de Grenoble.


Notre rencontre se déroule alors que notre pays connaît une crise sans précédent si j'en crois tous ceux qui n'ont rien vu venir et qui nous expliquaient qu'il fallait jouer nos retraites en Bourse. Pour finalement constater que c'est du jamais vu et que le pire est devant nous.
C'est cette période qu'ont choisie des chirurgiens pour défendre les scandaleux dépassements d'honoraires. Allant jusqu'à faire grève pour défendre ce qu'il faut bien appeler un privilège. Ne se souciant pas que notre pays compte 8 millions de pauvres que le salaire médian ne dépasse guère 1500 € nets mensuels, que le pouvoir d’achat est en berne, que la Sécu de « réforme » en « réforme » rembourse de moins en moins et que le chômage progresse.
J'ai pris les chirurgiens en exemple mais la quasi-totalité des spécialistes du secteur 2 pratiquent des dépassements importants.
Je veux rappeler que l'assurance maladie participe à l'assurance responsabilité civile des chirurgiens. Pour la seule caisse de Grenoble cela représente une dépense non négligeable de 520 909,20 € pour l'exercice 2007 en augmentation de 900 % sur l'année 2006.
Je rappelle également que pour l'ensemble des professionnels de santé les aides conventionnelles versées par la caisse de Grenoble s'élèvent à :
25 157 104,35 €.
Il y en France 128 caisses primaires. Si on multiplie seulement par 100 c’est plus de 2 milliards et demi d’euros qui partent des caisses de Sécu vers les caisses des professionnels de santé. Il serait bien que ce soit pris en compte lorsque les médecins avancent des revendications. Sachant que les assurés sociaux financent majoritairement l’Assurance Maladie.
Dans son dernier rapport, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) vise la pratique des dépassements d’honoraires qu’elle chiffre à 2 milliards d’euros en 2005. L’IGAS dénonce cette pratique, « contraire aux principes fondateurs de l’assurance maladie (…) qui entend garantir à tous (…) la protection de la santé », Un milliards et demi d’euros de dépassements d’honoraires sont issus des cabinets médicaux et 5 millions proviennent des interventions pratiquées à l’hôpital ou en clinique, « remettant ainsi en cause l’accès aux soins ». Une enquête de l’IPSOS révèle qu’ en 2008 39% des Français ont déjà retardé ou renoncé à au moins un soins en raison de son coût
Question : qu'allez-vous faire, pour la partie qui vous concerne pour lutter contre ce scandale. Je n'oublie pas que le gouvernement a autorisé ces dépassements mêmes si « le tact et la mesure » prévue par le Code de la sécurité sociale donne lieu à interprétation et ne rend pas la mesure plus juste.
Pour les conseillers CGTMichel Cialdella
Aucune réponse à la question…un silence d’une qualité rare…

Lettre ouverte à Jean-Michel Apathie

Fontaine, le 1er septembre 2008
Jean Michel Apathie
Canal +85/89 quai André Citroën75711 Paris Cedex 15

Monsieur
Lundi 29 septembre 2008, sur Canal+ face au ministre vous avez entonné le grand air du « coût-du- travail-trop-élevé-en-France-qui-serait-responsable-du-chômage ».
Non seulement cela est insupportable mais complètement faux.
En France :
Le salaire médian se situe à 1528 € nets mensuels pour un salarié du privé à plein temps. Essayez donc de vivre avec avant d’affirmer que « le coût du travail est trop élevé ! »
Pour 90 % des salariés la hausse du salaire est de l’ordre de 0,4 % par an entre 1998 et 2005. C’est-à-dire en dessous de l’inflation.
L’industrie allemande nous taille des croupières en Europe et dans le monde sur la base d’un coût horaire de la main d’œuvre de 15 points supérieurs à celui de la France (1). Vous faites également l’impasse sur le fait que la France est en tête pour la productivité.
Il faut une fois pour toute tordre le cou au dogme du « On ne travaille pas assez en France », « C’est la faute aux 35 heures ».
Rien n’est plus faux et de plus les branches professionnelles dans lesquelles on travaille le plus longtemps aujourd’hui : les hôtels, cafés, restaurants, sont aussi celles qui offrent les plus faibles salaires et ne sont pas soumises à la concurrence internationale. Il y a aussi des entreprises étrangères qui s’installent en France preuve qu’on n’est pas si mauvais que cela.
Il ne faut pas oublier que 40 % des salariés du privé n’ont jamais vu la couleur des 35 heures….
Vous, si prompt à stigmatiser (souvent à juste titre) les élus qui cumulent les mandats (2), vous êtes plutôt discret concernant les rémunérations démentielles des patrons du CAC 40, des profits en progression constante, des gâchis financiers dont nous voyons bien aujourd’hui les conséquences pour l’emploi : plus 40 000 chômeurs !
La banque centrale européenne a déboursé plus de 700 milliards d’euros depuis le début de la crise et l’Etat français a trouvé 3 milliards pour « sauver » DEXIA (3). Pour voler au secours des dirigeants de banques irresponsables il y a de l’argent mais pas pour les dépenses utiles : protection sociale, formation, recherche etc.
Vous préférez asséner : « Y-a-pas-de-sous ! ».
Vous ne dites rien non plus sur les exonérations de cotisations sociales pour les entreprises (32 milliards d’euros en 2008) qu’il faudra cesser d’appeler des charges car elles sont prélevées sur le travail des salariés (et non dans la poche des patrons) dont l’efficacité est loin d’être démontrée (voir la Cour des Comptes).
Monsieur Apathie, le travail n’est pas qu’un coût qu’il faudrait d’abord réduire, c’est une source de richesses.
Vous ne dites rien non plus sur le fait que depuis le début des années 80 la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé de 10 points représentant 200 milliards € environ pris sur le travail des salariés.
Et l’on pourrait continuer comme cela : les niches fiscales et sociales, la fraude fiscale estimée à 40 milliards €, le scandaleux bouclier fiscal
Je suis un abonné de Canal+, je paye, donc j’exige des informations honnêtes, pluralistes.
À bon entendeur salut !
Michel CIALDELLA
(1) entretien avec Jean-Christophe Le Duigou, économiste et dirigeant de la CGT, au journal l’Humanité du 29 septembre 2008.
(2) Vous même ne cumulez-vous pas plusieurs emplois : télé, radio, presse écrite ?
(3) L’Humanité du 1er octobre 2008.

Le collectif des médecin du travail de Bourg en Bresse

Annexe 2
Quelques notes extraites de 13 ans de rapports annuel du collectif de médecins du travail de Bourg-en-Bresse.
En février 2004
, le collectif de médecin du travail de Bourg-en-Bresse produit un rapport annuel de 2003 qui fait le bilan de dix ans d’écoute clinique, d’analyse et d’action collectives de mise en visibilité sociale et d’alerte.

Ce rapport commence par :
« Ce bilan de dix ans de travail commun est le bilan de 9 médecins du travail ayant, en moyenne de 20 à 25 ans d'expérience d'écoute clinique des salariés des TPE et PME d'un même secteur géographique. Cette auscultation du monde du travail, qui concerne chaque année environ 25000 salariés dans 2500 entreprises du plus haut au plus bas de la hiérarchie, tire sa pertinence de la durée de cette observation, et surtout depuis dix ans, d'un travail collectif de terrain très régulier. Ce travail commun, dans une longue diachronie, nous donne une légitimité forte pour affirmer qu'il y a une dégradation constante de nos constats concernant la santé au travail en France, qu'il y a une urgence actuelle en terme de prophylaxie mentale tant nous constatons d'atteintes psychiques nombreuses et graves, tant nous constatons un incroyable impact mental lié au travail « dégradé ». Nous avons longtemps réfléchi et débattu l'an dernier avant d'user du mot de désespérance dans le titre de notre conclusion 2002: nous le maintenons, nous le confirmons cette année, au point qu'aujourd'hui se pose cette angoissante question que la société doit résoudre: que faire devant ce travail inhumain ? ».

Il dénonce :
« le silence des médias…) qui se refuse à mettre le projecteur sur ce qui se passe dans le travail et leur matraquage culpabilisant où les malades, les plus faibles, les accidentés, les plus âgés sont présentés comme les uniques responsables de la situation dans laquelle ils se trouvent »….. « il y a une déferlante d'indices d'atteintes graves à la santé et d'inégalités sociales dues au travail, qui est d'autant plus oppressante que, plus la situation s'aggrave, plus les propositions du MEDEF et même du gouvernement vont dans le sens d'une fuite en avant ».

« on voit se rajouter qu'il n'est plus vrai maintenant que le travail évite d'être exclu et permet d'avoir des moyens dignes de subsistance ; pour bien des travailleurs précaires il faut « travailler beaucoup pour être pauvre »

« Quant au soit disant système de prévention, qui a même été incapable d'alerter sur le scandale de l'amiante, depuis 1946, il n'a jamais fonctionné, faute de vrais moyens ».

« Il nous faut pointer l'extraordinaire décalage entre les réalités très inquiétantes touchant à la santé des salariés et les discours politico­médiatiques actuels. Il nous faut pointer le contraste très saisissant entre la forte montée en puissance depuis plus de quinze ans d'une multitude d'atteintes à la santé des travailleurs et de la précarité liées aux bouleversements ainsi qu'à la mise sous tension du monde du travail avec, en face, l'absence de mesures sérieuses qui doivent être prises de manière urgente pour endiguer ces phénomènes »

« Comment donc expliquer l'inaction des décideurs devant autant de constats délétères autrement que par une attitude de déni des réalités »…. « au lieu de s'en prendre au système, ce sont les travailleurs qui sont pris à parti ».

« Il y a comme l'ouverture « d'une chasse aux salariés » qui apporte un facteur supplémentaire de gravité, très inquiétant »

« Il n'y a aucune raison pour intérioriser les atteintes à la santé au travail comme étant une fatalité. Réduire l'énorme coût humain en santé au travail est du domaine du parfaitement possible; cela permettrait, de plus, de réduire le coût pour la société ».

« Il en découle une intensification du travail avec la montée en puissance des troubles musculo-squelettiques, stress, syndromes anxio-dépressifs, suicides. Il y a lieu de préciser que cette intensification devient essentiellement dangereuse pour la santé quand elle s'accompagne de l'amputation du pouvoir d'agir. N'oublions pas que la définition de la santé est fortement référée au degré de liberté des individus et donc la pression du travail devient grandement pathogène à partir du moment où l'individu est amputé de ses possibilités d'action pour infléchir le cours des choses dans le sens de ses valeurs et de l'accomplissement de soi ».
« Dans les quinze dernières années, le nombre de salariés effectuant des manutentions manuelles est passé de 27% à 37%, un tiers des salariés est soumis au taylorisme, l'augmentation du travail à la chaîne est passée de 20 à 30% ».

« En 1977, le flocage à l'amiante est interdit dans les immeubles d'habitation mais les salariés français sont « autorisés à respirer » jusqu'à 2 fibres par centimètre cube d'air. L'amiante sera interdite en 1997 après plus d'un demi-siècle de déni du risque ».

« Il y a en France un million de salariés exposés à des cancérigènes reconnus, la moitié sans protections collectives, 4 millions à des produits toxiques ».

« La France est en tête des plus fortes inégalités sociales :
- Chez les hommes entre 25 et 54 ans, il y a un taux de mortalité prématurée trois fois plus important chez les ouvriers et employés que chez les cadres et professions libérales.
- Un quart des travailleurs manuels décède entre 25 et 60 ans
- Entre 25 et 65 ans, les ouvriers ont une espérance de vie de 6 ans et demi de moins que les cadres et professions libérales.
- En ce qui concerne les fortes inégalités sociales face au cancer, la France a le risque le plus élevé de toute l'Europe pour les travailleurs manuels.
- Entre 45 et 59 ans, en ce qui concerne la mortalité toutes causes confondues, la France présente les écarts sociaux les plus grands de tous les pays d'Europe: avec des différences de 71 % pour LA France, de 53% en Finlande et 36 % au Portugal.
- En France, il y a chez les employés et ouvriers trois fois plus de suicides que chez les cadres et professions libérales.

Si l'on traitait la surmortalité des ouvriers et employés par rapport aux cadres et professions libérales, on éviterait 10000 décès par an ».

« Si les plus de 50 ans sont au chômage ou en arrêt pour maladie c'est que la société de travail les a acculés au statut d'exclus ! Comment oser sous-entendre qu'ils profitent du système alors qu'ils sont écrasés par lui ? L'irresponsabilité n'est pas de leur côté ».

« L'historique de l'apparition de la notion d'aptitude montre bien qu'elle n'a jamais été créée dans un souci de protection de la santé mais uniquement dans l'objectif de faire une «sélection biologique de la main d'œuvre ».

Alors que : « les médecins du travail devraient œuvrer en vue de l'adaptation du travail à l'homme… les missions officielles assignent, via l'aptitude, au médecin du travail un rôle contraire d'adapter l'homme au travail »

« La sécurité sociale est un organisme initialement prévu pour la prévention, il n'est pas normal que ce budget prévention ne soit que de 2% ».

Chaque année les auteurs des rapports rappellent à juste titre : « Il faut en finir absolument avec la gestion patronale unique de ces services et rompre le lien financier direct avec les employeurs »…. …..« ceux qui génèrent les risques contrôlent l'exercice de professionnels chargés de la prévention des risques, c'est comme le dit souvent un confrère la douane abandonnée aux contrebandiers ! »

« Nous demandons l'abrogation du contrôle médical patronal, véritable violation démocratique puisqu'il existe déjà un contrôle de la sécurité sociale lui-même socialement admis »

Les auteurs rappelle le Code de Déontologie Médicale : « inscrit dans la loi qui dità l'Article 10 «que l'art médical ne peut, en aucun cas, ni d'aucune façon être pratiqué comme un commerce » et à l'Article 5 « que le médecin ne peut aliéner son indépendance sous quelque forme que ce soit ».

« Le décret sur la réforme de la médecine du travail a pris forme en Juillet 2004. Comble de désespoir, il fait fi de tous ces constats, de toutes ces propositions de transformation »…… « il s'agit de mesures qui verrouillent encore plus les médecins du travail dans un systématisme stérile qui nous oblige à évaluer et réévaluer les dégâts dans l'unique but de gagner encore du temps et de ne pas s'attaquer aux vraies causes »

« Dans de nombreuses entreprises, les risques physico chimiques sont toujours d'actualité et expliquent l'épidémie de TMS, l'augmentation incessante des cancers professionnels, l'augmentation des problèmes de stérilité… »…… « Dans le même temps, les contraintes psychosociales s'accentuent, en lien avec l'emballement du système et la gestion des individus par le « toujours plus » et « toujours plus vite ».

« Depuis des décennies, nous vous signons des avis d'aptitude à exécuter un travail souvent nocif pour votre santé, alors que c'est sur les conditions de travail qu'il faut agir, et c'est sur ce point là que doivent être braqués les projecteurs.
L'aptitude est un facteur PUISSANT d'immobilisme.
Son concept est hypocrite, c'est un faux-semblant, le système veut vous faire croire qu'il s'agit de prévention alors que c'est un mensonge, une véritable imposture ».

« Dans un hommage à un de ceux qui nous a aidé à construire notre métier ,à comprendre les mécanismes de votre souffrance au travail et aussi la nôtre , affirmons avec Christophe Dejours :
«Pour moi, il n'y a pas de contestation possible, la seule valeur importante c'est la vie .Pas la vie biologique seulement mais aussi ce qui s'éprouve en soi .C'est ce que nous sommes en train de perdre .Et je pense qu'il n'y a aucune raison de laisser cette dérive se poursuivre . »

En 2005
Dans un avertissement aux lecteurs :« Après 12 ans de témoignage, chaque année apporte son lot d'aggravations »
« La France « est malade du travail », de plus en plus gravement alors que triomphent les stratégies financières et les logiques gestionnaires »
« il y a la compromission des médias qui ne permettent aucune mise en visibilité de ce drame de la santé au travail en France »
« Quand l'État démantèle le Code du travail en aggravant encore la précarité existante, laquelle vise particulièrement les jeunes, alors que l'on sait que jeunes et précaires sont les victimes privilégiées des accidents du travail, »
« Quand il instaure le travail de nuit autorisé pour les moins de 16 ans alors qu'il s'agissait d'une de nos priorités dans notre coopération avec l'inspection du travail tant nous constations de dérives dans les horaires ayant des conséquences graves sur la santé de ces enfants, »
« … la liberté d'entreprendre « cette liberté qui finit là où commence le Code du Travail ».

Le rapport est, à juste titre sévère :
L'arrogance du maquillage communicationnel creux et mensonger nous parle de « qualité », de « démarche de progrès » alors que le contexte est :
- d'envoyer les enfants au travail
_ de faire travailler les enfants la nuit
- de harceler les médecins sur le « trou de la sécurité sociale » alors qu'ils ont de moins en moins les moyens de prendre en charge correctement leurs patients
- de laisser les vieillards dans leurs excréments parce que l'important c'est d'être bon dans le chronométrage - des salariés des maisons de retraite
- pour les médecins du travail, d'être de bon prestataires de service pour les employeurs, d'obéir aveuglement à l'exécution de tâches préfabriquées par les instances de tutelles, inutiles mais non dérangeantes pour les gestionnaires et de refuser l'écoute aux salariés en détresse
- c'est finalement traiter l'humain en objet
- c'est s'enfoncer dans la violence et le chaos social.

Pour le Professeur Christophe DEJOURS la question de fond n'est pas l'évaluation de la qualité, mais l'obtention de CERTIFICATIONS. La démarche dite « de qualité » place le résultat avant le travail et non après celui-ci ; de sorte que cette démarche ne renvoie plus du tout à l'évaluation de la qualité, elle se transforme en pure prescription. La qualité est bien une visée du travail mais travailler c'est rencontrer l'échec et le reconnaître comme tel. A l'Ombre de tout cela, comme vis-à-vis de toute prescription, se cache une intense activité de contournement, de tricherie, et bien entendu de fraude. Les fraudes sont d'autant plus nombreuses et graves que les objectifs affichés sont plus arrogants. Il en résulte que cette démarche est porteuse de risques pour la santé au travail »
« selon une statistique récente citée par Francis MEYER, on constaterait une augmentation de 20 % des troubles musculo squelettiques et des accidents de travail dans les entreprises appliquant la normalisation qualité. Tout ceci, donc, avec pour résultat « L'INEFFICACITE » : n'oublions pas, par exemple, que l'usine AZF de Toulouse avait été dûment certifiée 8 jours avant son explosion... »
« En ce qui concerne la mise en œuvre de cette « démarche qualité » dans les services de santé au travail, nous pensons, avec le docteur Alain CARRE, que le médecin du travail qui ne peut pas cautionner de telles méthodes dans les entreprises dont il s'occupe, a fortiori ne peut pas accepter qu'elles s'appliquent au fonctionnement du service où il travaille et à lui-même. Cette démarche introduit en effet une obligation de résultat et non plus de moyens ; elle constitue aussi un contrat et à ce titre devrait donc être soumise par le médecin aux instances ordinales. Elle représente surtout une très grave atteinte à l'indépendance du médecin du travail en lui demandant d'atteindre les objectifs du management. Finalement, la « démarche qualité » appliquée à la médecine du travail risque de la dénaturer totalement en la transformant en une médecine d'entreprise qui ne correspondra plus du tout aux missions assignées par la loi fondatrice de 1946 ».

En février 2007 leur rapport ( le 13e ) commence par une « interpellation des candidats à l’élection présidentielle 2007 » « POUR UN PACTE DE TRAVAIL DECENT ».
Dès le début c’est sans ambiguïté :
« En matière de santé au travail, nous n'en sommes malheureusement pas au principe de précaution mais à l'alerte maximale tant la dégradation est intense et les moyens mis en œuvre dérisoires et inadéquats par rapport aux besoins »
« Ces quinze dernières années, l'aggravation n'a pas cessé à tel point que les indices de mortalité, morbidité et inégalités sociales de santé dues au travail sont parmi les plus catastrophiques en Europe »… « à la véritable hypocrisie sociétale de toujours nier le lien entre santé et travail qui fait que la France a eu 25 ans de retard par rapport aux principaux pays européens pour reconnaitre la silicose, 25 ans de retard pour interdire l'amiante, et que la ville de Toulouse a failli être rayée de la carte .. »…. « On ne peut pas prétendre actuellement vouloir œuvrer pour l'épanouissement des français si on ne touche pas à ce cancer qui ronge le travail »…. « la folie des logiques gestionnaires tellement insensées qu'elles en deviennent stupides »…… « Nous avons pu expérimenter toute la force du système à faire taire les victimes et les témoins par les campagnes de déni de la souffrance et de dénigrement « des nantis du travail », par les campagnes de culpabilisation mensongères. Comment peut-on se dire représenter les français en ayant un discours aussi péjoratif sur eux. Nous, nous pouvons témoiqner que nous sommes admiratifs de l'incroyable investissement des salariés au travail à tel point qu'ils y laissent leur santé ; et malqré cela, ils portent ce système jusqu'à en arriver à un des meilleurs taux de productivité horaire ».
Ensuite c’est le « BILAN DE LA SANTE AU TRAVAIL BILAN D'UN METIER… »
« Voilà déjà 10 ans que Christophe Dejours a écrit son livre « Souffrance en France », voilà 13 ans que notre collectif alerte sur une situation qui ne fait que s'aggraver.
Devant tout le mal fait à la santé au travail, les dégâts énormes en terme de cancers professionnels, d'atteintes à la santé psychique, le législateur répond en nous demandant d'évaluer nos pratiques professionnelles et impose un plan santé au travail national pour lequel il faudrait recompter les blessés, les morts, réévaluer et encore réévaluer, plutôt que prendre les mesures pour porter assistance à toutes les personnes en danger ».
« Au total, la France est dans un piteux état par pur entêtement idéologique : piteux état aussi bien en matière de santé au travail que sur le plan social »
En 13 ans les conditions de travail se sont aggravées Déjà en 1994 le collectif constatait l’augmentation du stress de la dépression, la souffrance au travail … de plus en plus souvent exprimée par le salarié lors des consultations individuelles ».
Les auteurs au fil de leurs rapports mette clairement en cause les dérives ultra libérale. Les dénoncent comme contradictoire à la prévention et à l’amélioration des conditions de travail.

Ces notes ne dispense pas ceux qui s’intéressent à la SANTE AU TRAVAIL de lire la totalité des rapports que l’on peut se procurer en le demandant au :
Collectif des médecins du travail de Bourg en Bresse41 boulevard Voltaire 01000 Bourg en Bresse Tél 04 74 21 88 24

lundi 18 mai 2009

La Sécu une conquête à défendre



Historique
Propositions pour le débat et l'action




http://www.calameo.com/books/00050433918f59ed75cd2

« …tout système de Sécurité sociale doit être sécrété par son propre pays pour être pleinement viable »Yves Saint-Jours

La lutte des salariés d'Avenance


La dignité est une valeur en hausse chez les salariés d’Avenance.
La société Avenance spécialisée dans restauration d’entreprise gère les restaurants du CEA en vertu du « moins-disant » depuis octobre 2006. Au nom de la sacro-sainte rentabilité la direction exerce une pression de plus en plus violente à l’encontre des salariés. Cette forme de management engendre des conditions de travail qui sont la cause de nombreux arrêts maladie. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) atteignent de plus en plus de personnes. La CGT de cette société de restauration en dénombre 12 sur le site de Grenoble. Pour l’une d’entre elles c’est cinq de ces pathologies dont elle souffre. À ces conditions de travail déjà inhumaines, s’ajoutent les pressions de toutes sortes : lettres d’avertissement menaces verbales. Un cuisinier est même licencié pour avoir été gréviste le 7 octobre 2008. Pourtant la grève n’est plus un délit depuis 1864 !...
Depuis mars 2008 les personnels ont engagé des actions pour protester contre ces méthodes d’un autre âge. La seule réponse de la direction c’est le mépris.
Vendredi 21 novembre, les usagers, pour l’essentiel des salariés du CEA, CNRS et de Schneider qui constatent également la dégradation des prestations tant en qualité et en quantité ont décidé avec l’aide des organisations syndicales CGT, CFDT, SPAEN, CGC, UNSA, SNCS FSU, SUD recherche de boycotter les restaurants H2 et H3. Les organisations syndicales offraient des casse-croutes à tous ceux qui soutenaient les salariés de la restauration.
Les usagers ont massivement soutenu les personnels d’Avenance. Ce sont quelques 700 personnes (sur 1150 repas servis) qui se sont contentés d’un casse-croûte marquant ainsi leur hostilité aux esclavagistes du XXIe siècle.
Dans la société AVENANCE la souffrance au travail, les salariés savent ce que cela veut dire.
Rappelons qu’en France, en plus des dégâts humains, l’une des causes du déficit de la sécurité sociale c’est la sous-estimation des maladies professionnelles. Pour la CGT c’est un transfert de quelque 15 milliards d’euros qui devraient incomber à la branche Accidents du Travail et Maladies Professionnelles (AT-MP) financée par les seules entreprises et qui est pris en charge par l’assurance-maladie financée majoritairement par les cotisations des salariés.
Jusqu’à quand, les pouvoirs publics vont-ils tolérer ces méthodes.
Michel CIALDELLA, conseiller CGT à la CPAM de Grenoble
Note : dans son remarquable livre « Travailler peut nuire gravement à vôtre santé » Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l’INSERM, rappelle que le Code de procédure pénale stipule à l’article 223 – 6 : « Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne s’abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 500 000 F. d’amende. Ce sera puni des mêmes peines quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours ».
Il est pour le moins regrettable que le Code de procédure pénale s’arrête à l’entrée de l’entreprise !