mercredi 31 août 2011

Lettre ouverte à Luc Chatel ministre de l'Education Nationale

Michel Cialdella
6, rue Joseph Bertoin
38600 Fontaine
michel.cialdella@orange.fr

Fontaine, le 31 août 2011

Monsieur Luc CHATEL
Ministre de l'Education Nationale
http://www.education.gouv.fr/



Monsieur le Ministre

Vous souhaitez rétablir les leçons de morale en classe primaire. Bonne idée mais il faudrait commencer par en faire "bénéficier" les ministres.

En effet comment prétendre "faire la morale" à nos enfants si l'on n'est pas soi-même exempt de reproche. L'exemple vient d'en haut dit le bon sens populaire.

Souvenons-nous de ce ministre se faisant offrir 12 000 euros de cigares en 10 mois par le contribuable…

Tel autre mis en cause pour des dépenses excessives d'avion-taxi (757 130 euros)…

Des ministres en vacances chez les dictateurs et invités par ceux-ci… (même pas honte…)

Un ministre condamné pour des emploi fictifs…

Un ancien Président de la République en procès

Un président de la République qui double sont salaire alors qu'il refuse le moindre coup de pouce au SMIC et organise l'austérité pour les plus modestes…qui déroule le tapis rouge à un dictateur sanguinaire…

Un ministre de l'Education Nationale qui ne savait pas faire une règle de trois !

Un ministre démissionné parce qu'accusé de viol…

Moral tout cela ?

Le 5 février 1794, Robespierre déclarait :

« Dans le système de la révolution française, ce qui est immoral est impolitique, ce qui est corrupteur est contre-révolutionnaire.» (1)

…et le 7 mai 1794 "Avec quelle impudeur ils font les lois contre le vol, lorsqu'ils envahissent la fortune publique. On condamne en leur nom les assassins, et ils assassinent des millions d'hommes par la guerre et par la misère ". (2)

C'est toujours d'actualité ! C'est vrai que lui était surnommé l'INCORRUPTIBLE !

Alors je propose qu'en guise de leçon de morale l'on fasse étudier les discours de Robespierre qui dans son ultime discours le 26 juillet 1794, disait :

« Peuple, souviens-toi que, si dans la république la justice ne règne pas avec un empire absolu, et si ce mot ne signifie pas l’amour de l’égalité et de la patrie, la liberté n’est qu’un vain nom ! Peuple, toi que l’on craint, que l’on flatte et que l’on méprise ; toi, souverain reconnu, qu’on traite toujours en esclave, souviens-toi que partout où la justice ne règne pas, ce sont les passions des magistrats, et que le peuple a changé de chaînes, et non de destinées ! » (1)

Ceci dit est-ce que les milliers de suppressions de postes dans l'éducation nationale c'est moral ?

Sans doute à peu près autant que le mépris pour les jeunes.

Et puis la fonction du système éducatif c'est d'abord participer à une tâche décisive, comme l'écrit le professeur Albert Jacquard, aider chacun à devenir lui-même en rencontrant les autres (3). C'est le droit de l'enfant disait Victor Hugo le 15 janvier 1850 (4) pour cela il faut des moyens.

Recevez, Monsieur le Ministre les salutations d'un citoyen en colère.



Michel Cialdella




1) Robespierre : entre vertu et terreur ; Slavoj Zizek ; Stock - 2008.

2) Robespierre Discours sur la Religion, La République, L'Esclavage ; Seuil - 2006.

3) Mon utopie ; Albert Jacquard ; Stock - 2006.

4) Victor Hugo : Le droit et la loi et autres textes citoyen. Editions 10/18 - 2002.









lundi 29 août 2011

Front de Gauche

Du 26 au 28 aout 2011, se tenait à Grenoble le remue-méninges à gauche organisé
par le Parti de gauche et les cinq autres forces du front de gauche. 2 000 personnes
y ont participé au fil de trois jours de débats et d'ateliers. Voici la vidéo du discours
que Jean-Luc Mélenchon a prononcé au meeting de clôture de ces rencontres, aux
cotés de Pierre Laurent, Clémentine Autain, Christian Picquet, Martine Billard...

http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/08/29/discours-de-cloture-du-remue-meninge-a-gauche/?utm_source=twuitterfeed&utm_medium=twitter

jeudi 25 août 2011

"Pauvre" Alain Minc qui vous a fait experts ?


Cet "expert" autoproclamé qui n'arrête pas de se tromper est pourtant continuellement sollicité par les médias.
Dans le Figaro du 24 août 2011, il se fait l'avocat de l'austérité selon lui les Français seraient plus préoccupés par la dette que par l'emploi…Il propose d'augmenter la TVA, de réduire les dépenses de santé et celle des collectivités locales. (Mais où va-t-il chercher tout cela ?) Ainsi, les Français pourront conserver la note AAA.

Ouais ! Super ! Ce sont les 7 millions de travailleurs pauvres, les 20% de la population qui renoncent à des soins qui vont être content !

Dans une tribune parue dans le mensuel "L'Expansion" d'avril 1987 il fustigeait le vieux concept marxiste qui différenciait la « sphère industrielle » et la «sphère financière » en train de submerger la pensée économique. Et ceux qui s'inquiétaient de la « financiarisation » du monde, de la prolifération des services financiers, de la dérèglementation... aux dépens de la bonne et vieille industrie [… ] il est, pour eux, minuit moins cinq...L'explosion ?[…] n'oublie-t-on pas les mécanismes de stabilisation qui se sont mis en place ? Notamment le rôle régulateur des Etats, l'apparition de grands acteurs susceptibles de servir de boucliers face aux turbulences, la sophistication des techniques de marché qui permettent grâce à des programmes informatiques préenregistrés, d'endiguer les paniques boursières ?

A guerre improbable, réduction de la sphère financière impossible….écrivait-il !

Et le 19 octobre de la même année a eu lieu un des plus gros crash financier de l'histoire du capitalisme !
Bien vu Alain !
Jean-Marie Harribey a raison " Quand le capitalisme ne trouve plus de pensée pour lui redonner un semblant de légitimité, il ne reste que des bouffonneries"(*)



(*) L'humanité du jeudi 25 août 2011.

L'Histoire éclaire le présent, n'attendons pas 2012



Ambroise Croizat vient de faire son entrée dans le dictionnaire (Larousse et Le Robert) 60 ans après sa mort. Tout un symbole ! Le fondateur de la Sécurité sociale qui fut ministre du travail et de la Sécurité sociale du 21 novembre 1945 au 4 mai 1947 n'y figurait pas, comme pour effacer de la mémoire collective les luttes nécessaires pour gagner la Sécurité sociale ! Les adversaires de la Sécu préférant attribuer cette création au Général De Gaulle qui pourtant n'avait pas signé les ordonnances (1).

« L'organisation de la sécurité sociale est au nombre des réformes phares de la libération, dont la paternité revient exclusivement au ministère du travail » (2).

Ambroise Croizat est arrêté le 7 octobre 1939 par ce que communiste. Il est incarcéré à la prison de la santé. Il traverse 14 prisons françaises avant de vivre les horreurs du bagne à Alger. Libéré en février 1943, il est nommé par la CGT à la commission consultative du gouvernement provisoire d'Alger autour du général De Gaulle. Là mûrissent les inventions sociales du conseil national de la résistance. La sécurité sociale, bien sûr, dont le postulat colore le programme de mars 1944 : « nous, combattants de l'ombre, exigeons la mise en place d'un plan complet de sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail avec gestion par les intéressés et l'État ».

À la tête d'une commission de résistants, Ambroise dessine les premières moutures de ce qui allait devenir le droit à la santé. « Nous libérerons les Français des angoisses du lendemain ! » Disait-il à Alger, le 14 janvier 1944 (3).

Dans son dernier discours à l'assemblée en 1950 il devait déclarer : « Jamais nous ne tolèrerons que soit rogné un seul des avantages de la Sécurité Sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès. » Mise en place dans un pays dévasté, elle l'est aujourd'hui menacé dans son existence même. Les casseurs brandissent la dette (nous y reviendrons) dont ils sont les premiers responsables pour justifier les mesures prises ou à prendre.

Nous assistons au spectacle odieux des « méga-riches » que l'on devrait plutôt appeler les « méga-exploiteurs », à l'instar de Maurice Levy, président de l'Association française des entreprises privées (Afep) qui rassemble les entreprises du CAC 40. Il veut bien donner une aumône exceptionnelle à condition de s'attaquer « aux vaches sacrées que sont nos structures administratives et nos systèmes sociaux ». Après s'être gavé grâce à l'exploitation des gens qui travaillent pour eux, après avoir bénéficié de centaines de niches fiscales, délocaliser leur production, pratiquer des licenciements boursiers, les capitalistes veulent bien nous faire l'aumône à condition de pouvoir nous étrangler par la suite…

Après l'âge officiel de la retraite fixée à 62 ans, un décret publié le 2 août 2011 pendant les congés impose 41,5 annuités pour acquérir une retraite à taux plein pour la génération née après 1955. Alors que l'âge moyen de sortie du marché du travail et de 59,4 ans et que les salariés font réellement 36 ans en moyenne. Et que le taux d'emploi des 55 - 64 ans est de 38,9 % ! (4). Alors que l'espérance de vie en bonne santé est en moyenne à 63 ans pour les hommes et à 64 ans pour les femmes.

N'attendons pas 2012, mobilisons-nous pour éviter le désastre mais aussi pour repartir à la reconquête de notre protection sociale solidaire. Souvent les médias aux ordres nous rappellent ce que nous allons laisser à nos enfants. Soit, luttons pour leur laisser une protection sociale de très haut niveau. Ils ont trouvé des centaines de milliards pour sauver les banques. Les guerres dans lesquelles la France est engagée sont font des victimes et nous coûtent 3 millons € par jour !

Nous trouveront les milliards nécessaires pour assurer le bien-être des salariés d'aujourd'hui et de demain. Imposons la règle d'or inscrite dans la constitution française :

« la nation garantit à tous la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs ». (5)

SANS LA LUTTE : RIEN !

(1) Pierre Laroque : « La naissance de la sécurité sociale ». Entretien au « Droit ouvrier » octobre 1995.

(2)« 1 siècle de réforme sociale » une histoire du ministère du travail 1906 -2006. La documentation française.

(3) Michel Etiévent. Auteur de « Ambroise Croizat ou l'invention sociale » L'Humanité du 28 janvier 2011.

(4) rapport de l'observatoire des retraites 2010. (5) Préambule de la constitution de 1946 annexé à l'actuelle Constitution

dimanche 7 août 2011

Réaction au livre de Jacques Cotta : « Qui veut la peau des service publics ? »

Monsieur


J’ai lu avec intérêt votre livre. Cependant je suis un peu agacé par le côté « Tous pourris » de votre analyse.

Lorsque vous évoquez « le consensus droite-gauche » vous oubliez de préciser que cette gauche de consensus est représentée par le PS qui a fait le choix du capitalisme et des traités européens qui le conforte. De ce point de vue peut-on considérer que le PS est encore un parti de gauche ? Il existe dans notre pays des forces politiques anticapitalistes comme celles rassemblées dans le « Front de gauche » et qui ne sont pas consensuelles…

De même qu’il est faux de dire que la CGT est pour la « flexsécurité » et qu’il est malhonnête de prétendre que la CGT la « réclame ». Vous seriez bien inspiré de lire les publications de la CGT concernant « Le nouveau statut du salarié » et la « Sécurité sociale professionnelle » qui n'ont rien à voir avec la « flexsécurité ».

Page 332, vous écrivez « Mais qu’est-ce donc que cette « rentabilité » revendiquée, nécessité reconnue et partagée de tous côtés, du monde patronal au monde syndical, des partis de droite à ceux de gauche… »

Vous avez vu cela où ? Citez donc la CGT ou le Front de gauche pour appuyer votre thèse !

Page 338. Vous écrivez : « A y regarder de plus près, la Sécurité sociale incarne dans ses principes une dose de socialisme au sein même de la société capitaliste qu’il s'agirait de balayer pour déblayer la voie, une fois pour toutes, à un libéralisme économique sans limite ».

Alors, regardez de plus près et vous vous apercevrez que le fondateur de la Sécurité sociale s'appelle Ambroise Croizat ministre communiste (qui vient enfin d'entrer dans le dictionnaire).

L'économiste et sociologue Bernard Friot ne parle pas d'une dose de socialisme mais déclare : « Il faut assumer ce que la Sécurité sociale a de communiste ».

Pour Pierre Laroque qui a joué un grand rôle dans la mise en place de la Sécurité sociale, il fallait que « L'organisation de la Sécurité sociale soit confiée aux intéressés eux-mêmes, cela précisément parce que le plan de sécurité sociale ne tend pas uniquement à l'amélioration de la situation matérielle des travailleurs mais surtout à la création d'un ordre social nouveau dans lequel les travailleurs aient leurs pleines responsabilités ».

C'est dire si les fondateurs de la Sécu (la gauche non-consensuelle) voyaient loin !

Michel Cialdella

http://michel-lecitoyen.blogspot.com