dimanche 14 juin 2009

Ecrit à propos du 60e anniversaire de la Sécu

« Nous voulons que demain les travailleurs considèrent que les institutions de Sécurité sociale sont des institutions à eux, gérées par eux et où ils sont chez eux. »
Pierre Laroque – ( 1946 )

Mémoire qui flanche ou malhonnêteté intellectuelle ?

La Sécurité Sociale a soixante ans et ça n’est pas une raison pour en attribuer la « paternité » à Alexandre Parodi ( ministre du travail pendant 39 jour après l’ordonnance du 4 octobre 1945 ) et Pierre Laroque, même si celui-ci joua un rôle important et avait bien compris:
« que le plan de Sécurité sociale ne tend pas uniquement à l'amélioration de la situation matérielle des travailleurs, mais surtout à la création d'un ordre social nouveau dans lequel les travailleurs aient leurs pleines responsabilités. C'est ce qui a amené à concevoir le plan de Sécurité sociale dans le cadre d'organisations uniques gérées par les intéressés et couvrant l'ensemble de la Sécu­rité sociale. » Pierre Laroque 1946
Certains osent même l’attribuer à De Gaulle qui n’a eu de cesse de la combattre ( dès 1948 ) chaque fois que le rapport des forces le lui a permis.
Dans l’entretien qu’il a accordé à la revue « Le Droit Ouvrier » en octobre 1995, Pierre Laroque dit : « Le Général de Gaulle ne m'a jamais parlé de Sécurité Sociale. » « Ce qui est curieux, alors que la loi fondatrice de la Sécurité Sociale, l'ordonnance du 4 octobre 1945, était une des réformes essentielles de l'épo­que, c'est qu'elle ne porte pas la signature du Général de Gaulle parce que, lorsqu'elle a été publiée, le Général de Gaulle n'était pas en France. Il était en Russie »
Il faut souligner le rôle important des militants de la CGT dans cette création. D’abord Ambroise Croizat, secrétaire général de la Fédération des métaux CGT et dirigeant communiste, mais aussi Georges Buisson et Henri Raynaud, l’un et l’autre secrétaires de la CGT. Nos historiens du dimanche ignorent volontiers le rôle de Croizat, qui, avant d’être ministre fut président de la commission du Travail de l’Assemblée consultative.
L’action de Croizat sera décisive dans la création de l’institution et se prolongera dans sa mise en place.
En mai 1943 Georges Buisson militant CGT délégué auprès du Comité Français de Libération Nationale à Alger où il participe à l’élaboration du plan français de Sécurité sociale. Il est rapporteur du projet d’organisation de la Sécurité Sociale à l’Assemblée consultative provisoire, le 31 août 1945.

15 mars 1944 adoption du programme du Conseil National de la Résistance qui prévoyait un plan complet de sécurité sociale. Nous avons pu remarquer la discrétion dans laquelle le 60e anniversaire de cet événement fut célébré !

Dès avril 1944, à Alger, Croizat impulse un groupe de l’Assemblée consultative qui définit les grandes lignes de ce que sera notre Sécurité Sociale. Pierre Laroque mettra en forme écrite un long travail collectif.
L’ordonnance du 4 octobre 1945 n’avait fait qu’énoncer les principes. Il restait à bâtir l’édifice. Ce sera l’œuvre de Croizat avec une équipe.
Il sut aussi s’entourer de collaborateurs remarquables. Son directeur de cabinet Me Willard, ( l’avocat des antifascistes ), de Pierre Laroque, ( Directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail ), de Francis Netter ( qui représentera la CGT au Conseil national des assurances ).

Tous aideront Croizat dans le combat de la mise en place, dans des délais extrêmement courts ( 10 mois selon Pierre Laroque ), des nouveaux organismes. Entreprise réussie alors que certains attendaient et espéraient un échec. Des militants de la CGT ont passé leurs congés à construire des locaux, parfois des modestes baraques en planches comme à Chambéry pour servir les premières prestations.
Si la CGT et le PCF resteront fidèles aux engagements de la Résistance, de son programme qui n’avait pas lui-même été établi sans difficultés, les autres formations politiques vont s’en écarter de plus en plus. Cela va peser dans l’élaboration de la nouvelle législation.
Croizat sera en butte aux manoeuvres du MRP dont l’opposition portait sur le principe de la Caisse unique et sur les modalités de la représentation des travailleurs dans les Conseils d’administration des organismes. Ces tentatives seront battues, d’abord à l’Assemblée consultative provisoire, le rapport de Georges Buisson, porteur des principes demandés par la CGT sera adopté à la majorité, mais il ne trouvera qu’une traduction déformée dans l’ordonnance promulguée le 4 octobre 1945, suivie d’une nouvelle ordonnance du 19 octobre 1945 complétant et améliorant le premier texte.

Après les élections qui suivent la désignation de l’Assemblée constituante ( où le Parti communiste réalisa près de 28% ). Ambroise Croizat avait été très actif dans les débats précédents en tant que président de la Commission du travail, devient ministre du Travail, le 13 novembre 1945..
Il se heurte à nouveau au MRP, dont l’un des dirigeants Robert Prigent est devenu ministre de la Population. Des tentatives de remises en cause visant notamment à reculer la date de mise en place des nouveaux organismes, de retour aux Caisses d’affinités ( proposition de loi du MRP en 1946 ), de maintien des Caisses privées, d’accorder une totale autonomie aux allocations familiales seront développées, mais repoussées par la Constituante. Un accord explicite intervient sur les Conseils d’administration qui décident de leur élection, mais on admet que les premiers conseils soient désignés par les organisations syndicales.
La législation adoptée est un compromis, mais un compromis très positif qui est intervenu sous la pression populaire, traduite notamment par la CGT.
Notons que la loi Croizat du 22 mars 1946 qui généralisait la Sécurité sociale ne fut pas appliquée, les commerçants et artisans refusèrent par la voix de leurs responsables.
Un chercheur américain, Henry C. Galant, dans un livre préfacé par Pierre Laroque, relèvera que « … les défendeurs les plus actifs du nouveau plan de Sécurité sociale et de son application étaient les communistes et la CGT… »
La confédération CFTC refusera de siéger dans les premiers Conseils d’administration.
Les élections seront un terrain de manoeuvres diverses, mais au total elles seront un succès de la CGT, encore accentué dans le collège des allocations familiales.
La CGT obtiendra 59, 27% des voix dans le collège salariés pour les administrateurs des Caisses de Sécurité sociale et 61,88% dans le collège Caisses d’ Allocations familiales.

C’est cela que les adversaires de la Sécu veulent effacer de la mémoire collective. Ils veulent faire oublier que cette grande conquête ouvrière, née de la lutte ne sera maintenue que par la lutte.

Absent des dictionnaires, Ambroise Croizat était-il à ce point insignifiant ?
Pourtant le 17 février 1951 il y avait un million de personnes à l’enterrement de celui que l’on surnommait le « Ministre des travailleurs ».

Le 19 octobre 2005
Michel CIALDELLA
conseiller CGT à la CPAM de Grenoble

Bibliographie
Henry Galant : « Histoire politique de la Sécurité sociale », Armand Colin , 1955.
Conférence de Jean Magnadas à l’institut d’histoire sociale le 9 octobre 2003
Michel Etiévent : « Ambroise Croizat ou l’invention sociale » Editions GAP
« Recueil d’écrits de Pierre Laroque », la Documentation française Mai 2005
« Le Droit Ouvrier » octobre 1995

« Si l'on va au fond des choses, il n'y a pas de différence profonde entre la contribution de l'employeur et la contribution du bénéficiaire. En effet, la contribu­tion de l'employeur est, en réalité, la contribution de l'entreprise. Et toute l'évolution économique et sociale d'aujourd'hui tend à asso­cier les travailleurs à la gestion des entreprises et par là même doit les conduire à considérer que les deniers de l'entreprise sont en même temps les leurs, et que ce qui est versé par l'entreprise est versé par eux, ce qui est d'ailleurs, dans une certaine mesure, la vérité. Nous entendons ainsi réaliser le plan de Sécurité sociale sans rien demander au budget en demandant tout à l'effort des intéressés et des entreprises. »
Pierre Laroque 1946

lundi 8 juin 2009

Et si on changeait le Peuple ?

Les résultats des élections européennes viennent de tomber. Comme annoncé c’est une catastrophe pour la démocratie.
Près de 60% d’abstention ! Mais personne ne remet en cause le parlement européen… Pourtant il est illégitime. Il ne représente pas le Peuple au moins en ce qui concerne la France.
Bien sûr, la responsabilité des médias, notamment de la télé de service publique, est importante. Quasiment pas de réel débat politique pluraliste. Présentant le plus souvent ces élections comme le choix entre le PS et l’UMP…Une quasi censure du « Front de Gauche ».
Mais sur le fond il faudrait de temps en temps rappeler que cette « construction » européenne n’est pas une aspiration des peuples mais une idée « géniale » de quelques « élites » (1). Cette Europe se construit sans lui et même souvent contre lui. En témoigne le rejet par référendum du traité constitutionnel le 29 mai 2005.
Il faut dénoncer cette parodie de démocratie. Le parlement européen n’a aucune légitimité ! Ou alors il faut changer le Peuple (mais ça va être dur !)
Michel Cialdella
(1) Les « élites » sont ces gens qui nous gouvernent, qui savent tout et n’ont rien vu venir de cette crise (ni des précédentes).

Lettre ouverte à ceux qui dénigrent le syndicalisme

Souvent sincères, parfois malintentionnés, mais toujours désinformés.
Il y aura 40 ans cette année, j'adhérais à la CGT dans une PME de la métallurgie aujourd'hui disparue. En 1963, j'ai exercé mon premier mandat de délégué syndical comme délégué du personnel.
Depuis, les années se sont écoulées, parfois avec des responsabilités et parfois comme "simple" syndiqué, mais toujours à la CGT.
Aujourd'hui, à 2 ans de la retraite, il m'arrive de réfléchir à mon parcours mais aussi au syndicalisme en général et à la CGT en particulier. En quarante ans de militantisme je pense avoir beaucoup appris mais je n'ai toujours pas compris pourquoi il existe parmi les salariés une allergie, voire de la haine envers " les syndicats ".
Je comprends que l'on ait des désaccords, ils sont même nécessaires car ils présentent l'avantage de faire progresser la réflexion. Il faut tout de même savoir avec quoi l'on n'est pas d'accord. Et en dernière analyse ne pas se tromper d'adversaire.
Faut-il attendre d'être d'accord sur tout pour agir ensemble ?
Un jour, lors d'une tournée dans une UFR, une personne me dit sur un ton amical : « J'apprécie ce que vous ( la CGT ) faites, mais je ne peux pas adhérer car nous ne sommes pas du même bord. » Surpris je réponds : « Sans doute, pour vivre avez-vous besoin d'un salaire décent, d'une protection sociale performante, d'un déroulement de carrière, de conditions de travail correctes, d'être respecté ? ». Après sa réponse positive j'ajoute : « Moi aussi ! »
Cette anecdote illustre une première incompréhension : le syndicalisme doit rassembler les salariés sur une base revendicative et non pas idéologique. C'est en tout cas ce à quoi s'emploie la CGT.
La CGT
La CGT est née, il y a plus d'un siècle (en 1895), du rassemblement des organisations qui s'étaient créées à la base. C'est d'ailleurs la seule organisation syndicale dans ce cas.
La CGT est l'héritière du mouvement ouvrier français.
Le syndicalisme est historiquement récent, songeons que jusqu'à la loi de 1864 la grève était un délit et que c'est seulement en 1884 que la loi reconnaît l'organisation syndicale (1924 pour les fonctionnaires), et seulement en 1968 (suite aux grandes grèves) qu'est reconnue l'organisation syndicale à l'entreprise !
Le syndicalisme est une conquête acquise dans le capitalisme naissant (comme force dominante) contre la volonté et les intérêts du patronat et du pouvoir politique. Notons également que, jusqu'à la révolution de 1848, les ouvriers sont privés de tous droits politiques en raison d'un régime électoral qui ne donne qu'aux riches la qualité de citoyens.
Comme toutes les conquêtes, il faut le préserver, l'améliorer et conquérir des droits nouveaux.

L'INDEPENDANCE
L'indépendance du syndicalisme semble être une spécificité française.
En effet, on connaît le lien qu'il y avait, dans l'ancien bloc soviétique, entre le parti communiste et le syndicat. On parle moins du lien organique et financier qu'il y a, par exemple, entre les partis sociaux démocrates et les syndicats allemands et Anglais.
En France, les syndicats ont leurs propres structures et centres de décisions.
Cependant, les tentatives d'ingérence des forces politiques et patronales n'ont pas manqué.
Quelques exemples.
De tous temps, les forces hostiles au fait que les salariés prennent leur destin en main (mais pas seulement elles) ont, devant leur impuissance à briser les organisations, tenté de les " maîtriser ".
En 1921, la CGTU demande son adhésion à l'Internationale Syndicale Rouge (ISR). Une exigence : la subordination du syndicat au parti. Refus de la CGTU et l'obstacle est levé sur l'instance de Lénine.
En 1938, renversement d'alliance, changement de majorité, c'en est fini du front populaire. Les communistes sont exclus de la CGT.
Le 9 novembre 1940, le régime de Vichy dissout la CGT et la CFTC.
Plus près de nous, en décembre 1947, la tendance Force Ouvrière organise une scission dans la CGT avec l'aide de la CIA, ce que ne conteste plus depuis longtemps Bergeron lui-même. La SFIO intime l'ordre à ses adhérents de quitter la CGT, excluant ceux qui refusent. Nombreux sont ceux qui ont choisi de rester à la CGT.
Oui mais, diront nos détracteurs, les communistes adhèrent plus volontiers à la CGT. C'est évidemment une façon de présenter les choses. Il y en a une autre, est-ce qu'un communiste peut accéder à des responsabilités à FO, à la CFDT, à la FEN, à la CFTC, à la CGC ? Poser la question c'est déjà y répondre ! Partant de là, on peut dire que la CGT, en témoigne la réalité, est l'organisation de salariés qui regroupe tous les courants de pensée. Au nom de quelle loi les communistes seraient-ils empêchés d'accéder à des responsabilités syndicales ?
Cependant personne ne niera qu'il existe des convergences entre le parti communiste et la CGT. A cela une raison simple : la CGT dans ses analyses, pour ses propres prises de position, intègre le fait qu'existent des intérêts opposés entre les salariés et les capitalistes et que satisfaire les revendications des salariés, c'est forcément prendre sur les privilèges capitalistes.
Cela s'appelle la lutte des classes dont la réalité objective est indépendante de la perception que l'on en a. C'est cela et rien d'autre.
Néanmoins, au niveau du bureau confédéral, nous veillons à ce que les communistes ne soit jamais plus de la moitié des membres.
On ne peut pas en dire autant de la CFDT où au même niveau de responsabilité, tous sont membres du Parti Socialiste ! Cela ne fait d'ailleurs l'objet d'aucune campagne.
Il n'y a d'ailleurs pas que les ingérences politiques. Le patronat a de tous temps tenté de contrôler (l’expression est faible) les ou un syndicat. Pendant un temps, il a privilégié Force Ouvrière, allant jusqu'à favoriser ou organiser son implantation lorsque la CGT s'organisait dans une entreprise.
Le patronat, utilisant des nervis, a même créé son propre syndicat de salariés, la CFT qui, suite à des actions criminelles, a dû changer de nom et s'appeler la CSL.
Aujourd'hui, le CNPF a des relations privilégiées avec les dirigeants confédéraux de la CFDT.
Cela se traduit notamment par le soutien de la CFDT (et de la FEN) au plan Juppé. Pourtant, en 1974, ces deux organisations luttaient à nos côtés contre le projet de loi Berger qui a dû être retiré. Ce projet de loi avait exactement le même contenu que le plan Juppé. Comment expliquer que l'on soutienne aujourd'hui ce que l'on combattait en 1974 ?
Cela se traduit par des présidences CFDT à l'UNEDIC et à la Caisse Nationale d'Assurance Maladie. Dans les Caisses Primaires, le CNPF s'est mis d'accord avec les syndicats autres que CGT pour se partager les présidences et vice-présidences.
En 1970, en pleine période d'unité d'action avec la CGT, la CFDT se prononçait pour la lutte des classes. Mais en mai 1979, le congrès de la CFDT adoptait le " recentrage "...
Entre 1981 et 1984 le ministre de la fonction publique, Anicet Le Pors était communiste. Seule la CGT n'a pas signé d'accords salariaux. Etonnant ? Non : l'intérêt des salariés de la fonction publique l'exigeait.
Il y aurait beaucoup à dire sur l'indépendance des uns et des autres. La seule garantie c'est les syndiqués et le fonctionnement démocratique. Ce sont les cotisations syndicales qui, assurant l'indépendance financière assurent la liberté de décision.

AUJOURD 'HUI
Le syndicalisme est affaibli du fait de la désaffection des salariés et tous, syndiqués ou non, en font les frais. Certes les syndicats et donc la CGT portent une responsabilité mais pas toute la responsabilité. Il n'est pas inutile de rappeler que les plus grandes conquêtes ont été réalisées lorsque la CGT comptait ses adhérents par millions. Ce fut la Sécu, les comités d'entreprise...
Aujourd'hui avec 650 000 adhérents et bien que les élections prud'homales l'aient confirmée comme première organisation syndicale de France, c'est insuffisant pour faire face à nos responsabilités.
La CGT conserve cependant une grande capacité de mobilisation. En témoigne décembre 1995 où malgré le soutien au plan Juppé de la CFDT et FEN, 2 millions de personnes sont descendues dans la rue et le rôle de la CGT fut déterminant. Imaginons avec une CGT plus influente ce que l'on pourrait obtenir !
Je suis conscient que ce texte mériterait de plus long développement mais s'il contribue de façon positive au débat nécessaire sur la syndicalisation, j'aurais atteint mon but.
La balle est dans le camp des non-syndiqués.
De votre engagement ou de votre passivité dépendra la réponse à vos revendications.

A Saint Martin d'Hères, le 16 juin 1998
Michel CIALDELLA Militant de la CGT

" Ceux qui vont de l'avant ne sont pas ceux qui, tous les matins, prétendent réinventer le syndicalisme de A à Z mais ceux qui font fructifier l'héritage en le prolongeant."

Henri Krasuki

Anecdotes révélatrices :
Ce vendredi 18 septembre 1998, je rencontre une personne qui un instant avait souhaité adhérer à la CGT sans concrétiser. Je me retrouvais beaucoup dans sa capacité d'indignation. Aussi je suis surpris, alors que je lui rappelle l'importance du vote CGT aux élections du CAESUG, de sa réponse : " je m'en fou ! je ne m'intéresse plus à rien ! " Je cherche à comprendre et constate que son écoeurement est dû au fait que sa qualification n'est pas reconnue (comme beaucoup d’autre) " Tu comprends, me dit-il, j'ai beaucoup travaillé, j'ai cru que cela suffirait "
Et bien, non, cela ne suffit pas. A sa façon il illustre la supériorité de l'action collective sur le combat en solitaire. Bien sûr qu'il faut travailler, mais oublier la lutte pour faire aboutir les revendications quelle qu'elles soient, conduit à l'impasse. L'individualisme peut parfois donner l'illusion mais les acquis essentiels sont toujours des acquis collectifs et la CGT y joue toujours un rôle proportionnel à son influence.
..........................................................................................................................................................
Il m'arrive aussi parfois d'entendre des réflexions du genre : " Je ne vote pas pour la CGT parce que Untel ou Unetelle ne me plait pas...a un comportement trop ceci ou trop cela..."
D'expérience, c'est souvent un prétexte qui évite surtout d'argumenter sur le fond. C'est refuser de considérer l'organisation, son action en tant que collectif. C'est aussi ne pas prendre en compte ceux (ils sont les plus nombreux) des militants dévoués qui font cette organisation. Et puis les adversaires des salariés ne s'y trompent pas, ils nous combattent en tant qu'organisation, sans trier parmi les militants !
Vendredi 24 janvier 2003
Je suis maintenant à la retraite depuis 2 ans. Mon regard sur le syndicalisme n’a pas changé il y a toujours et même plus que jamais nécessité pour les salariés à se regrouper dans les organisations syndicales confédérées.
Les attaques contre les acquis sociaux comme les retraites se précisent et nécessite l’unité de tous les salariés. A cet égard, la création de syndicats supplémentaires (FSU, SUD…) contribue plus à la division qu’au rassemblement. Les patrons (qui sont massivement syndiqués) l’ont bien compris car avec le MEDEF ils organisent la défense pour le maintien de leurs privilèges en exerçant un contrôle sur les syndicats de patrons de PME (CGPME) et même des artisans (UPA).

mardi 2 juin 2009

Lettre ouverte au président de la CPAM de Grenoble le 2 juin 09

« Lutter sans faiblesse contre les manifestations d’intolérance »… « en s’opposant à toutes les formes de discriminations ».
Jacques Chirac, président de la république, le 14 octobre 2002.
Michel CIALDELLA Conseiller CGT
à la CPAM de Grenoble
6, rue Joseph Bertoin
38600 Fontaine


à Monsieur le Président du conseil de la CPAM 38
2, rue des Alliés
38045 Grenoble cedex 9

Fontaine, le 2 juin 09
Monsieur le Président
Lors du conseil de la CPAM du 28 mai 2009, nous avons vécu un grand moment de surréalisme. Alors que j’avais déposé sur les tables un texte (1) qui disait mon indignation au sujet des propos racistes et xénophobes prononcés au cours de la Commission d’Action Sanitaire et Sociale du 26 mai par une représentante du Medef. Je me suis trouvé en situation d’accusé. Le vilain petit canard qui troublait une réunion conviviale « entre gens de bonne compagnie » (2).
Lire la suite...

http://www.calameo.com/books/00050433905c5373e2d48