LE CHÔMAGE A BAISSÉ ?
Le
nombre d'inscrits à pôle emploi en novembre et publié mercredi 27 décembre 2017
est en baisse de 0,2 % sur un mois toutes catégories confondues. (Cris de victoire).
Sauf qu'il augmente de 0,7 % sur un an et qu'il se situe au-dessus des 6,6
millions. En ajoutant les "bénéficiaires" du RSI, ceux qui sont rayés
des listes pour raisons diverses nous arrivons à 9 millions de personnes hors
emploi. Il n'y a pas de quoi pavoiser.
Le
numéro un du Medef, Pierre Gattaz, premier mendiant de France qui vient de
s'offrir un château à 11 millions d'euros (l'Obs du 23 août 2017), a estimé ce
mardi 26 décembre, qu'il fallait mieux contrôler les chômeurs dans leur recherche d'emploi, évoquant un "contrôle
journalier". Lui qui a toujours la sébile à la main. Sa famille qui contrôle le groupe fait valser les dividendes :
ils ont presque doublé entre 2010 et 2014 pour s’établir à 2,8 millions d’euros
!....même pas honte.
L’ensemble des cadeaux faits au patronat sous forme d’aides
directes et de crédit d’impôt se monte annuellement maintenant à prés de 250
milliards d’euros (le Grand soir du 13 mars 2015). Que fait le patronat de
cette manne financière accordée sans aucun contrôle ? Il délocalise, pour
accroître ses profits dans les pays à bas salaires et dont les contraintes
étatiques sont moindres.
La fraude et l'évasion fiscale font perdre 80 milliards
d'euros par an au budget de l'État. Et les salariés qu'ils soient
fonctionnaires chômeurs ou retraités n'y sont pour rien.
Il est plus facile de sanctionner les chômeurs que de créer
des emplois. Et pourtant si l'on veut réduire le chômage c'est bien cela qu'il
faut faire. Plutôt que d'attendre une éventuelle croissance qui créerait mécaniquement
des emplois, il faut créer des emplois là où il y a des besoins criants :
enseignants, soignants, aides à la personne. Il faut rappeler au gouvernement
et au patronat que ce ne sont pas les chômeurs qui sont la cause du chômage,
mais bien le chômage qui produit des chômeurs.
Joseph Stiglitz prix Nobel d'économie et qui n'a rien d'un
bolchevik écrit : « dépenser pour
renflouer les banques sans rien obtenir en retour ces données de l'argent aux plus riches. Et dans ce cas le
multiplicateur est pratiquement nul. Les stabilisateurs automatiques, les
dépenses qui augmentent automatiquement quand l'économie s'affaiblit, sont
l'une des formes de stimulation les plus efficaces parce qu'ils « calibrent »
le niveau des dépenses en fonction des besoins de l'économie : il donne
davantage d'argent quand il en faut plus ils comprennent, par exemple, les
indemnités de chômage : le volume payé s'accroît automatiquement quand le taux
de chômage augmente. Si l'économie se rétablit plus vite que prévu, les
dépenses d'indemnisation du chômage diminuent automatiquement ». (Le triomphe de la
cupidité éditions les liens qui libèrent. Février 2010)
« À ceux qui, au plus fort de
la grande crise, conseiller la patience, puisqu'à long terme les marchés
ramèneraient l'économie au plein-emploi, John Keynes, le grand économiste du
milieu du XXe siècle, a répondu oui, mais « à
long terme nous serons tous morts ». (Un autre
monde contre le fanatisme du marché. Joseph Stiglitz. Éditions fayard. 2006).
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