Arrêtez de nous prendre pour des
demeurés
Dans un livre publié en
1998 " Chômage nous accusons", Jacques Nikonoff « nous affirmons que
les gouvernements préfèrent maintenir le chômage à un niveau élevé. Nous les
accusons d'avoir capitulé ».
Il explique en
substance que les mesures prises pour l'emploi relevaient de l'escroquerie
intellectuelle. Le livre fait État d'une note de l'équipe de Jacques Barrot qui
affirme : « dans une économie marchande telle que la nôtre, la conjonction
de création d'emplois et de baisse du chômage [...] A pour conséquence une
hausse du prix du travail.[...] une telle réduction du chômage se traduirait
alors vite, du fait d'une hausse du prix du travail, sauf à envisager un
blocage des salaires, par des pertes de compétitivité insoutenable ». C'est dire si
leur motivation à combattre le chômage est grande !
D'ailleurs la grande ambition de notre président "normal" ça n'est pas d'éradiquer le chômage mais d'inverser la courbe ! !
D'ailleurs la grande ambition de notre président "normal" ça n'est pas d'éradiquer le chômage mais d'inverser la courbe ! !
La théorie économique
ultralibérale justifie le maintien du chômage. Cette théorie est une insulte
pour ceux dont la vie a été brisée par le chômage. Elle imbibe pourtant tous
les rouages de l'administration, des entreprises, des organisations
internationales, parfois même des syndicats. Cette théorie s'avance masquée.
Elle produit, à jet continu, des mots-mensonges : « flexibilité », « rigidité
du marché du travail », « coût du travail trop élevé », « baisse des impôts et
des déficits publics », « dérégulation », etc. ces mots-mensonges ont pour
objectif de présenter de vrais problèmes d'une façon simpliste et d'en faire
apparaître la solution comme évidente. Depuis plus de 20 ans de matraquage, ils
ont acquis le statut de dogme. Affirmés et non démontrés, ils agissent comme un
tabou sur de grandes masses de personnes. Ceux qui doutent de ces trois belles
évidences sont victimes d'un effet de mode qui oblige à la vénération de ces
nouveaux totems et de leur grand prêtre, et d'un véritable terrorisme
intellectuel s'ils manifestent le moindre esprit critique. C'est ce que
certains ont baptisé la « pensée unique ».
Peu à peu, cette théorie
économique s'est nimbée de religiosité. Elle se prétend universelle,
intemporelle, immanente. Ces grands prêtres - gourou dérisoires de la secte de
l'économisme si scientologique - interprète courbe et graphiques comme les haruspices
(Chez les Romains, devin qui interprétait
la volonté divine, notamment en examinant les entrailles d’animaux sacrifiés ) lisaient dans les
entrailles. Qui n'a vu ces agencements ridicules organisés lors des « sommets »
du G7 pour des « sommets » européens pour l'emploi ? Des foules de journalistes
se pressent. Et pour quel résultat ? Les communiqués, écrit dans la langue
universelle, de bois ou de coton - selon les humeurs du moment - ne disent
rien. Quand on y entend « accélérons la lutte contre le chômage », il faut comprendre
en réalité « accroissons la pression sur
les salaires et les indemnités des chômeurs » ; il faut comprendre «
flexibilité », « dérégulation », etc. ... Qui n'a vu les grandes cérémonies
sacrificielles organisées par la Banque de France depuis qu'elle est dépendante
de cette nouvelle "secte" ? Le rayon du projecteur annonce l'arrivée
du prédicateur. Bientôt, le gouverneur portera la toge et la mitre. Faudra-t-il,
pour ces économistes-là, faire un habit ?
Le 19 mars 1996, l'Assemblée nationale décide la
création d'une commission d'enquête sur les aides à l'emploi. Elle chiffre à
400 milliards de francs en 1997, le coût des aides à l'emploi. À l'hiver 1998,
ce chiffre constitue la dernière mise à jour officielle effectuée : 400
milliards (61 mds €) rien que pour la partie des aides à l'emploi…
Jacques
Nikonoff proposé d'activer les dépenses passives du chômage en supprimant :
fonds direct
de l'État pour l'emploi : 122 milliards de francs qui auraient permis de
financer 855 000 emplois. Pour amorcer la pompe…
Pour la DARES : Les
dépenses en faveur de l’emploi et du marché du travail, ciblées ou générales,
sont estimées à 90,8 milliards d’euros (Md€) en 2010, soit 4,7 points de PIB.
Combien d'emplois pourraient ont financé aujourd'hui sur ce même principe ?
Des emplois qui généreraient des recettes en cotisations sociales, en impôts et
en consommation donc en emplois.
Page 196 on peut lire : « au total, la fonction publique et
les entreprises publiques, au sens large, peuvent créer 500 000 emplois
grâce à la réduction du temps de travail. Aucun prétexte budgétaire ne pourra
s'y opposer si on active les dépenses passives du chômage pour participer au
financement. Ça ne coûte pas un franc au budget de l'État et tout le monde
profite de l'amélioration des services publics.
Comme membre d'une commission départementale, en tant que représentant de
la CPAM de Grenoble j'ai fait état de cette information. La réponse du préfet a
été : « Le public... toujours le public… ». Ce qui pour un très haut
fonctionnaire n'est pas très logique !.
Toutes ces aides dites pour l'emploi n'ont qu'un but : relever le taux de
profit des entreprises.
Michel Cialdella
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