La presse s’est fait écho de vos déclarations concernant les retraites : « Elisabeth Borne prévient que le report de l’âge de départ à 64 ans « n’est plus négociable ». Je ne sais d’ailleurs pas à quelle occasion une de vos réformes a été négociable. En tout cas votre ton est choquant dans notre pays dont vous prétendez qu’il est une démocratie. En démocratie c’est le peuple qui gouverne. Or vous gouvernez contre le peuple. Bien que ce soit nous qui vous payons et plutôt bien : 15 735 euros bruts par mois. C’est-à-dire plus de 13 fois le minimum avec lequel vous considérez qu’on peut vivre : 1200 € (essayez donc pour voir). Un tel salaire pour détruire notre protection sociale que vous prétendez sauver ! C’est scandaleux ! Sachez qu’Ambroise Croizat qui a mis en place la sécurité sociale avec ses trois branches : maladie, famille, vieillesse dans un pays dévasté en établissant la cotisation sociale basée sur le salaire et prélevée sur la valeur ajoutée créée par les salariés dans les entreprises. Il percevait un salaire d’ouvrier, car il reversait le reste à son parti. Cela n’a pas empêché de faire de grandes choses contrairement à vous.
Robespierre avait raison : jamais les maux de la société ne viennent du peuple, mais du gouvernement.

Si l’on réduit les impôts des riches, ils épargnent une grande partie de ce qu’ils reçoivent. Si on augmente les indemnités de chômage, le multiplicateur est élevé, parce que ceux qui se trouvent soudain à court de revenus vont dépenser pratiquement chaque euro que l’on versera. (1) Je cite volontiers Joseph Stiglitz qui n’est pas un bolchevik et que vous pourriez lire utilement.

Les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en maître aux gouvernements qui les négligent. (St Just).

Michel Cialdella
Citoyen en colère

1- « Le triomphe de la cupidité », Joseph Stiglitz, éditions LLL. 2010.