GEORGES BUISSON – Père de la sécurité sociale selon FO
Le
père de la Sécu ?
Pour les uns c’est Pierre
Laroque et pour FO Georges Buisson. Il faut tout de même rappeler que le ministre
chargé de mettre en place la Sécurité
sociale c’est Ambroise Croizat (1). Que les anticommunistes de tout poil
veulent faire disparaitre de la mémoire collective. Bien que décédé en 1951 il
est entré dans le dictionnaire en 2011 seulement.
À sa sortie du bagne ou l’avaient
enfermé les nazis et les collabos il rejoint le 17 septembre 1943 au titre de
la CGT clandestine, l’Assemblée consultative instaurée autour du Comité Français
de Libération Nationale créé par De Gaulle à Alger le 3 juin 1943. Dans cette
institution de 84 membres, il préside la Commission du Travail. C’est là que va
prendre vie le programme du conseil national de la résistance (2). Dont le
principal rédacteur est le communiste Pierre Villon, résistant de la première
heure.(3)
Certes, Georges Buisson
(militant de la CGT réunifiée) a joué un grand rôle dans la « construction »
de la Sécurité sociale. Il a été le rapporteur de la commission du travail et
des affaires sociales de l’assemblée consultative provisoire, présidée par
Ambroise Croizat. Son rapport est adopté le 31 juillet 1945 par 194 voix pour,
une voix contre, et 84 abstentions.(4)
Ce rapport a été le produit d’une
année de travail… des membres de l’Assemblée Constituante provisoire.(Ambroise
Croizat ministre du Travail et de la Sécurité sociale). Assemblée nationale
constituante le 8 août 1946) (5).
Ce rapport jettera les bases
de l’ordonnance du 4 octobre 1945 rédigée par Pierre Laroque.
Mais au début de 1946, il
restait à donner une vie réelle à la Sécurité sociale. C’est ce à quoi s’attacha
Ambroise Croizat, ministre du travail depuis novembre 1945. Il établit
alors le plan Français de Sécurité sociale, destiné à se substituer au fatras
et à l’incohérence des divers systèmes régnants jusqu’alors et qui était bien
loin de couvrir l’ensemble des besoins.
Pour ce faire il assurera des
centaines de réunions pour mettre en place le plan de sécurité sociale et de
prestations familiales pour expliquer aux personnes âgées le programme en cours
concernant la retraite. (6)
Dans son dernier ouvrage,
Pierre Laroque rend hommage à un autre « oublié » cheville ouvrière de
la création de la Sécurité sociale : Henri Reynaud, syndicaliste, chargé à
la CGT des problèmes de la Sécurité sociale. Doué d’une vive intelligence, il
apporte à l’administration un concours éclairé et très efficace.(7)
Souvenons nous que les ordonnance de 1967 on été préparées par le gouvernement avec la
complicité de CNPF et de FO.
1.
Un siècle de réformes sociales une histoire
du ministère du Travail 1906 – 2006. La Documentation Française ; octobre
2006.
2.
Ambroise Croizat ou l’invention sociale ;
Michel Etiévent. Éditions GAP. 2012.
3.
Pierre Villon résistant de la première heure.
Entretient avec Claude Willard
4.
Extrait du bulletin de liaison numéro 14 de l’association
pour l’étude de l’histoire de la sécurité sociale.
5.
Extrait du bulletin de liaison numéro 14 de l’association
pour l’étude de l’histoire de la Sécurité sociale.
6.
Quand nous étions ministres. François Billoux
ancien ministre de la santé. Éditions sociales. 1972.
7.
Au service de l’homme et du droit. Souvenirs et
réflexions. Pierre Laroque. 1993. Association pour l’étude de l’histoire de la
sécurité sociale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire