On lira avec intérêt dans le journal l'Humanité
du 7 novembre 2007, l'éditorial de Maurice Ulrich : « les paradis de la honte ».
Certes, il faut lutter pour récupérer ces sommes
phénoménales pour les investir dans des dépenses socialement utiles, pour l'intérêt
général.
Ceci dit ces pratiques sont inhérentes au
capitalisme. Depuis Karl Marx nous savons que lorsque les capitalistes ne
trouvent plus de débouchés dans la production, qu'ils réalisent un taux de
profit jugé insuffisant, ils trouvent dans la spéculation (voir ce qu'il se
passe à propos du beurre et qui nous rappelle ce qu'il s'est passé sur le sucre
il y a quelques années) et l'évasion fiscale, véritable désertion, une façon de
faire du profit sans passer par la production. Il me semble donc que le
dépassement du capitalisme n'est pas une notion appropriée. Il faut l'abattre.
Michel
Cialdella
Éditorial.
Les paradis de la honte. Par Maurice Ulrich.
Que font les premiers de cordée quand ils sont au
sommet ? L'enquête du
consortium international de journalistes dont on parle depuis hier est claire.
Disons-le vulgairement, tant ces pratiques révoltantes donnent la nausée, tant
cette cupidité cynique est à vomir, ils se gavent, tant et plus, toujours plus,
et pour cela ils planquent les magots, ils trichent, ils manipulent, ils
mentent, ils méprisent les lois qu'ils instrumentalisent. Les sommes annoncées
sont énormes. Elles sont sans doute en deçà de la réalité. Le député communiste
Éric Bocquet, qui, avec son frère, à enquêter depuis plusieurs années sur l'évasion
fiscale, parle de 60 à 80 milliards d'euros pour la France, plus de 1000
milliards pour les 28 pays de la zone euro, de 5800 milliards dans le monde.
Des sommes énormes volées au travail des autres, de centaines de millions
d'hommes et de femmes, des enfants d'Asie aux cadres d'Europe, et une nouvelle
fois volait en échappant à l'impôt, en se dérobant à toute solidarité, en
tournant le dos sciemment à toute notion de partage et de biens publics. Premier de cordée ! Quelle supercherie
intellectuelle chez celui qui connaît très bien la chanson des cimes financières
et qui osait inviter, comme une véritable provocation morale à bien y réfléchir,
les jeunes à entreprendre pour devenir milliardaires. Il n'est pas d'accord,
disait-il il y a 3 semaines à la télévision, avec l'idée du ruissellement. Mais
ce sont des fleuves qui coulent vers l'océan des paradis fiscaux. Alors, non et
non, la richesse des plus riches n'enrichit pas les plus modestes, les couches
moyennes. Les cordées restent au pied des murs de l'argent. La majorité
parlementaire s'est rendue à l'idée que, peut-être, il fallait tout de même
taxer un peu les signes ostensibles de richesse. Mais qu'attendent-ils, ces
députés et députées de cette prétendue nouvelle politique, pour joindre leurs
voix à celle de la ou des gauches pour exiger que cessent les scandales. Car la
France n'est pas à l'écart. Il y aura bien dans les jours à venir quelques
déclarations vertueuses, mais en attendant on sert les riches, on diminue
l'impôt sur le capital et les sociétés, on alimente les paradis de la honte.
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