Michel
Cialdella, 6 rue Joseph Bertoin, 38600 Fontaine.
ex-administrateur de la CPAM de Grenoble.
ex-administrateur du CHU de Grenoble.
ex-administrateur de l’hôpital de La Mure
ex-administrateur de la Mapad de St Egrève
ex-administrateur de la maison des anciens d’Echirolles
Fontaine, le 11 décembre 2022
Madame Élise Lucet
3, Boulevard Horloff
77300 Fontainebleau.
Madame,
Permettez-moi
de vous féliciter, vous et votre équipe, pour vos émissions d’enquête et
notamment « Cash investigation ».
Militant
acharné de la défense de notre Sécurité Sociale j’ai regardé avec grand intérêt
l’émission : Hold-up sur la Sécu : à qui profite la fraude ?
Personnellement,
pour avoir lu le rapport de l’ODENORE ainsi que celui de Dominique Tian ex
député UMP, je sais que la fraude des pauvres est une pauvre fraude. Notons au
passage que Dominique Tian pourfendeur de la fraude sociale, a été condamné
par la cour d’appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis, 5 ans
d'inéligibilité et 900.000 euros d'amende pour "déclaration mensongère de
patrimoine" et "blanchiment de fraude fiscale".
Cependant votre
enquête m’a informé sur l’arnaque des centres dentaires.
Au niveau des
solutions évoquées, il y a comme un petit problème. Des participants au débat
préconisaient un renforcement du rôle des ARS. Mais les ARS sont les bras armés
du gouvernement qui ont fait leurs preuves en matière de suppression de lits.
Je rappelle qu’à l’origine la Sécurité sociale était gérée, comme le prévoyait
le programme du CNR par les représentants des assurés et que nous n’avons eu
nul besoin d’ARS pour faire progresser le système de santé français que le
monde entier nous enviait à l’époque.
Élus à la
proportionnelle sur liste syndicale, les représentants des assurés majoritaires
dans les conseils ont fait la preuve pendant près de 15 ans de leur capacité à
gérer un budget équivalent à l’époque au budget de la nation. Selon moi la
solution pour lutter contre les arnaques passe par le renforcement des pouvoirs
des représentants des assurés (après tout c’est de leur pognon dont il s’agit)
qui ont la légitimité pour gérer leur institution. Pierre Laroque rappelait en
1946 : « Nous voulons que demain, les travailleurs considèrent que les
institutions de Sécurité sociale sont des institutions à eux, gérées par eux et
où ils sont chez eux ».
De réforme en
réforme les gouvernements successifs à partir de la fin des années 1970 ont
supprimé l’essentiel des prérogatives des conseils qui ne sont plus, depuis la
loi Douste-Blazy, d’administration, mais d’orientation. Les représentants des
assurés élus dans ces conseils d’administration siégeaient également dans
diverses commissions et également dans les conseils d’administration des
hôpitaux.
Encore une petite chose : la sécurité sociale à l’origine
entièrement financée par la cotisation, qui est en réalité un prélèvement sur
la valeur ajoutée produite par les salariés dans les entreprises n’est pas à
proprement parler de l’argent public mais un salaire socialisé.
Ces quelques critiques ne remettent pas en cause la qualité de
votre travail mais peut-être considéré comme une contribution à votre enquête.
Recevez Madame Élise Lucet mes respectueuses salutations.
Michel Cialdella
PS.
Je joins à mon courrier de documents la déclaration des conseillers CGT de la
CPAM de Grenoble du jeudi 27 novembre 2008.
Ainsi
que quelques notes concernant la fraude.
Il va de soi que je publierai la réponse d'Elise LUCET......si elle me répond.
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