ex-administrateur de la CPAM de Grenoble.
6, rue Joseph Bertoin - 38600 Fontaine
E-mail : michel.cialdella@orange.fr
" Il y a en France des ministres. On murmure
même qu'il y a encore un premier ministre. Mais il n'y a plus de gouvernement.
Seul le président de la République ordonne et décide. Certes les ministres sont
appelés rituellement à lui fournir assistance et conseils. Mais comme les
chérubins de l'Ancien Testament, ils n'occupent qu'un rang modeste dans la
hiérarchie des serviteurs élus et ne remplissent leur auguste office qu'après
avoir attendu qu'on les sonne ".
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie 2, chap. II, p. 113.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie 2, chap. II, p. 113.
Fontaine, le 20 avril 2014
à
Monsieur Manuel Valls
Premier Ministre
Premier Ministre
Hôtel de Matignon
57 rue de Varenne
75700 Paris
57 rue de Varenne
75700 Paris
http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/ecrire
Objet : À propos de votre "plan d'économie"
Monsieur le Premier Ministre
Tout d'abord, je vous rappelle que dans notre
République, les ministres ne sont pas
des serviteurs du Medef, mais du Peuple et qu'ils ne peuvent rien décider sans
lui ! Notre Constitution, pourtant peu démocratique prétend que la souveraineté nationale appartient au
peuple et qu' aucune section du
peuple ni individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Or vous décidez seul,
ou en petit comité d'un plan d'austérité digne du régime de Vichy, visant à
détruire ce qu'il reste de notre système de protection sociale pour le plus
grand bonheur de Denis Kessler qui dans la revue "Challenges" du 4
octobre 2007 écrivait : " Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le
programme du Conseil national de la Résistance !" Pour cela vous
n'hésitez pas à reprendre les arguments éculés d'un ancien premier ministre de
droite (Raymond Barre) « Les Français
vivent au-dessus de leurs moyens ».
La France vous a accueilli ( naturalisé Français en 1982) et
il faut une sacrée dose de cynisme pour vouloir détruire le système qui a
permis que vous soyez aujourd'hui premier ministre. Comme vous le rappelle dans
une lettre ouverte, le député honoraire Jean-Claude Lefort « Tu avais "vocation " à retourner à
Barcelone, en Espagne où tu es né, pour reprendre tes propos qui
concernaient uniquement les Roms ». Vous n'avez pas suivi votre vocation, et
pour notre malheur, vous êtes resté.
Soit dit entre nous, si les Roms peuvent gêner des populations parce que chassées
par la misère, ils occupent des campements insalubres, ils font moins de dégâts
que vous aux Français ! On peut observer que vous faites comme certains
immigrés installés en France, vous voulez fermer la porte derrière vous !
Dois-je vous rappeler que les cotisations sociales ne sont pas des charges,
car elles sont la reconnaissance de la valeur économique attribuée aux
personnels soignants, par exemple (Bernard
Friot). De ce point de vue elles ne sont pas un prélèvement, mais une
contribution au PIB.
Non Monsieur le premier Ministre les Humains ne sont pas des charges à alléger,
mais la finalité d'une société civilisée, car ce sont les seules richesses qui
vaillent.
En France, 30 % de la population renoncent déjà à tout ou partie des soins
et il est particulièrement criminel de vouloir « économiser » sur les dépenses
de santé. Pour être rigoureux, il faut aussi évoquer les "Non-recours aux droits
sociaux" estimés par l'ODENORE à 9,7 milliards d'euros (1).
Interdisez-donc les dépassements d'honoraires qui pénalisent les salariés !
Lutter contre le travail dissimulé qui représente un préjudice égal à 10% des
cotisations dues (1), pour cela embauchez des inspecteurs du travail !
Pour réaliser de saines économies,
il convient de développer la prévention notamment dans les entreprises en
appliquant plus sévèrement les pénalités prévues contre les entreprises qui
n'adaptent pas le travail aux salariés, conformément au Code du travail. Pour
cela il ne faut pas céder au Medef qu'il ne faut pas confondre avec
l'entreprise, mais de donner des pouvoirs
aux salariés sans qui il n'y aurait pas de création de richesse.
Au fait, vous qui prônez les économies, combien
gagne un premier ministre ? Si l'on en croit l'encyclopédie Wikipédia.
Traitement brut mensuel : 14 910 €.
Indemnités :
allocation mensuelle pour frais d'emploi définie par le Premier
ministre (elle est au moins égale à l'indemnité représentative de
frais de mandat des parlementaires, soit 6 037,30 €).
Plafonnement des rémunérations et des indemnités des fonctions locales :
1,5 fois le traitement ministériel.
Avantages en nature :
- Accès gratuit au réseau SNCF
- Quotas de déplacements aériens
- Mise à disposition d'un parc automobile
- Dépenses téléphoniques et courrier
- Voiture de fonction et chauffeur
- Logement de fonction à l'hôtel Matignon
- Résidence secondaire (la Lanterne à Versailles dans les Yvelines, et le château de Champs-sur-Marne).
Confortable n'est-ce pas ? C'est bien payé pour
appliquer les décisions prises par le président de la République et le Medef.
Un rapport parlementaire largement cité par la
presse révèle que les immigrés sont une très bonne affaire pour l’économie
française : ils reçoivent de l’Etat 47,9 milliards d’euros, mais ils
reversent 60,3 milliards en cotisations et impôts. Autant dire un solde
positif de 12,4 milliards d’euros pour les finances publiques.
Si l'on supprimait la fonction de premier ministre,
puisque c'est le président et le Medef qui décident de tout et du même coup on
supprime les 23 conseillers : ce serait tout bénéfice pour les salariés !
Dans une vraie démocratie, c'est au peuple de
décider du montant des indemnités des élus ?
En faveur de la brièveté du mandat législatif, Robespierre faisait valoir cet argument de bon
sens qui n'a rien perdu de sa valeur : « il faut que les législateurs se
trouvent dans la situation qui confond le plus leur intérêt et leur vœu
personnel avec celui du peuple ; or, pour cela, il est nécessaire que souvent
ils redeviennent peuples eux-mêmes. Mettez-vous à la place des simples
citoyens, ou de celui qui est sûr de n'être bientôt plus qu'un citoyen, ou de
celui qui tient encore son pouvoir par l'espérance de le perpétuer ?
». (2).
Nous en sommes très loin.
Pour que la démocratie existe véritablement, il ne
faut pas en effet que le parlementaire se distingue du citoyen et qu'au-dessus
de la nation se constitue un corps de professionnels de la politique. Comme
certains à gauche je propose que la rémunération des élus (président de la République
compris) soit l'équivalent du salaire moyen en France (un peu plus de 2000 € nets par mois) et indexé sur celui-ci. Avec bien sûr les moyens de fonctionnement
transparents et contrôlables. L'interdiction totale du cumul et pour les
législateurs et les ministres un mandat
et l'on retourne au Peuple, histoire de subir les décisions prises en son nom.
La révocation par le SOUVERAIN, c'est à dire le
PEUPLE à tout moment par référendum.
Si l'on met cela en pratique, les thuriféraires de
l'austérité pour les autres n'existeront plus.
Chiche !
Paraphrasant La Rochefoucauld, je dirais que vous
avez beaucoup de courage pour supporter les sacrifices que vous voulez imposer
aux salariés, qu'ils soient en emploi, au chômage en arrêt maladie ou à la
retraite.
Soyez assuré, Monsieur le Premier Ministre, de mes
sentiments républicains démocratiques et progressistes.
Michel Cialdella
citoyens en colère.
1.
"L'envers
de la Fraude sociale" - La Découverte - 2012.
2.
« Études sur
Robespierre par Albert Mathiez ».
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