dimanche 20 avril 2014

Denis Valls et Manuel Kessler

Lettre ouverte à reprendre et diffuser


Michel Cialdella,
Président du collectif pour la défense et l'amélioration de la Sécurité Sociale
ex-administrateur de la CPAM de Grenoble.
6, rue Joseph Bertoin - 38600 Fontaine
E-mail : michel.cialdella@orange.fr

" Il y a en France des ministres. On murmure même qu'il y a encore un premier ministre. Mais il n'y a plus de gouvernement. Seul le président de la République ordonne et décide. Certes les ministres sont appelés rituellement à lui fournir assistance et conseils. Mais comme les chérubins de l'Ancien Testament, ils n'occupent qu'un rang modeste dans la hiérarchie des serviteurs élus et ne remplissent leur auguste office qu'après avoir attendu qu'on les sonne ".
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie 2, chap. II, p. 113.



Fontaine, le  20 avril 2014


à Monsieur Manuel Valls
Premier Ministre
Hôtel de Matignon
57 rue de Varenne
75700 Paris
http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/ecrire

Objet : À propos de votre "plan d'économie"

Monsieur le Premier Ministre

Tout d'abord, je vous rappelle que dans notre République,  les ministres ne sont pas des serviteurs du Medef, mais du Peuple et qu'ils ne peuvent rien décider sans lui ! Notre Constitution, pourtant peu démocratique prétend que la souveraineté nationale appartient au peuple et qu' aucune section du peuple ni individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Or vous décidez seul, ou en petit comité d'un plan d'austérité digne du régime de Vichy, visant à détruire ce qu'il reste de notre système de protection sociale pour le plus grand bonheur de Denis Kessler qui dans la revue "Challenges" du 4 octobre 2007 écrivait : " Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !" Pour cela vous n'hésitez pas à reprendre les arguments éculés d'un ancien premier ministre de droite (Raymond Barre) « Les Français vivent au-dessus de leurs moyens ».
La France vous a accueilli ( naturalisé Français en 1982) et il faut une sacrée dose de cynisme pour vouloir détruire le système qui a permis que vous soyez aujourd'hui premier ministre. Comme vous le rappelle dans une lettre ouverte, le député honoraire Jean-Claude Lefort « Tu avais "vocation " à retourner à Barcelone, en Espagne où tu es né, pour reprendre tes propos qui concernaient uniquement les Roms ». Vous n'avez pas suivi votre vocation, et pour notre malheur, vous êtes resté.
Soit dit entre nous, si les Roms peuvent gêner des populations parce que chassées par la misère, ils occupent des campements insalubres, ils font moins de dégâts que vous aux Français ! On peut observer que vous faites comme certains immigrés installés en France, vous voulez fermer la porte derrière vous !
Dois-je vous rappeler que les cotisations sociales ne sont pas des charges, car elles sont la reconnaissance de la valeur économique attribuée aux personnels soignants, par exemple (Bernard Friot). De ce point de vue elles ne sont pas un prélèvement, mais une contribution au PIB.
Non Monsieur le premier Ministre les Humains ne sont pas des charges à alléger, mais la finalité d'une société civilisée, car ce sont les seules richesses qui vaillent.
En France, 30 % de la population renoncent déjà à tout ou partie des soins et il est particulièrement criminel de vouloir « économiser » sur les dépenses de santé. Pour être rigoureux, il faut aussi évoquer les "Non-recours aux droits sociaux" estimés par l'ODENORE à 9,7 milliards d'euros (1).
Interdisez-donc les dépassements d'honoraires qui pénalisent les salariés ! Lutter contre le travail dissimulé qui représente un préjudice égal à 10% des cotisations dues (1), pour cela embauchez des inspecteurs du travail !
Pour réaliser de saines  économies, il convient de développer la prévention notamment dans les entreprises en appliquant plus sévèrement les pénalités prévues contre les entreprises qui n'adaptent pas le travail aux salariés, conformément au Code du travail. Pour cela il ne faut pas céder au Medef qu'il ne faut pas confondre avec l'entreprise, mais de donner des pouvoirs aux salariés sans qui il n'y aurait pas de création de richesse.
Au fait, vous qui prônez les économies, combien gagne un premier ministre ? Si l'on en croit l'encyclopédie Wikipédia.
Traitement brut mensuel : 14 910 €.
Indemnités : allocation mensuelle pour frais d'emploi définie par le Premier ministre (elle est au moins égale à l'indemnité représentative de frais de mandat des parlementaires, soit 6 037,30 €). Plafonnement des rémunérations et des indemnités des fonctions locales : 1,5 fois le traitement ministériel.
Avantages en nature :
Confortable n'est-ce pas ? C'est bien payé pour appliquer les décisions prises par le président de la République et le Medef.
Un rapport parlementaire largement cité par la presse révèle que les immigrés sont une très bonne affaire pour l’économie française : ils reçoivent de l’Etat 47,9 milliards d’euros, mais ils reversent 60,3 milliards en cotisations et impôts. Autant dire un solde positif de 12,4 milliards d’euros pour les finances publiques.
Si l'on supprimait la fonction de premier ministre, puisque c'est le président et le Medef qui décident de tout et du même coup on supprime les 23 conseillers : ce serait tout bénéfice pour les salariés !
Dans une vraie démocratie, c'est au peuple de décider du montant des indemnités des élus ?
En faveur de la brièveté du mandat législatif,  Robespierre faisait valoir cet argument de bon sens qui n'a rien perdu de sa valeur : « il faut que les législateurs se trouvent dans la situation qui confond le plus leur intérêt et leur vœu personnel avec celui du peuple ; or, pour cela, il est nécessaire que souvent ils redeviennent peuples eux-mêmes. Mettez-vous à la place des simples citoyens, ou de celui qui est sûr de n'être bientôt plus qu'un citoyen, ou de celui qui tient encore son pouvoir par l'espérance de le perpétuer ? ». (2).
Nous en sommes très loin.
Pour que la démocratie existe véritablement, il ne faut pas en effet que le parlementaire se distingue du citoyen et qu'au-dessus de la nation se constitue un corps de professionnels de la politique. Comme certains à gauche je propose que la rémunération des élus (président de la République compris) soit l'équivalent du salaire moyen en France (un peu plus de 2000 € nets par mois) et indexé sur celui-ci.  Avec bien sûr les moyens de fonctionnement transparents et contrôlables. L'interdiction totale du cumul et pour les législateurs et les ministres un mandat et l'on retourne au Peuple, histoire de subir les décisions prises en son nom.
La révocation par le SOUVERAIN, c'est à dire le PEUPLE à tout moment par référendum.
Si l'on met cela en pratique, les thuriféraires de l'austérité pour les autres n'existeront plus.
Chiche !
Paraphrasant La Rochefoucauld, je dirais que vous avez beaucoup de courage pour supporter les sacrifices que vous voulez imposer aux salariés, qu'ils soient en emploi, au chômage en arrêt maladie ou à la retraite.
Soyez assuré, Monsieur le Premier Ministre, de mes sentiments républicains démocratiques et progressistes.
Michel Cialdella
citoyens en colère.












1.     "L'envers de la Fraude sociale" - La Découverte - 2012.
2.     « Études sur Robespierre par Albert Mathiez ».
 


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