La dignité est une valeur en hausse chez les salariés d’Avenance.
La société Avenance spécialisée dans restauration d’entreprise gère les restaurants du CEA en vertu du « moins-disant » depuis octobre 2006. Au nom de la sacro-sainte rentabilité la direction exerce une pression de plus en plus violente à l’encontre des salariés. Cette forme de management engendre des conditions de travail qui sont la cause de nombreux arrêts maladie. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) atteignent de plus en plus de personnes. La CGT de cette société de restauration en dénombre 12 sur le site de Grenoble. Pour l’une d’entre elles c’est cinq de ces pathologies dont elle souffre. À ces conditions de travail déjà inhumaines, s’ajoutent les pressions de toutes sortes : lettres d’avertissement menaces verbales. Un cuisinier est même licencié pour avoir été gréviste le 7 octobre 2008. Pourtant la grève n’est plus un délit depuis 1864 !...
Depuis mars 2008 les personnels ont engagé des actions pour protester contre ces méthodes d’un autre âge. La seule réponse de la direction c’est le mépris.
Vendredi 21 novembre, les usagers, pour l’essentiel des salariés du CEA, CNRS et de Schneider qui constatent également la dégradation des prestations tant en qualité et en quantité ont décidé avec l’aide des organisations syndicales CGT, CFDT, SPAEN, CGC, UNSA, SNCS FSU, SUD recherche de boycotter les restaurants H2 et H3. Les organisations syndicales offraient des casse-croutes à tous ceux qui soutenaient les salariés de la restauration.
Les usagers ont massivement soutenu les personnels d’Avenance. Ce sont quelques 700 personnes (sur 1150 repas servis) qui se sont contentés d’un casse-croûte marquant ainsi leur hostilité aux esclavagistes du XXIe siècle.
Dans la société AVENANCE la souffrance au travail, les salariés savent ce que cela veut dire.
Rappelons qu’en France, en plus des dégâts humains, l’une des causes du déficit de la sécurité sociale c’est la sous-estimation des maladies professionnelles. Pour la CGT c’est un transfert de quelque 15 milliards d’euros qui devraient incomber à la branche Accidents du Travail et Maladies Professionnelles (AT-MP) financée par les seules entreprises et qui est pris en charge par l’assurance-maladie financée majoritairement par les cotisations des salariés.
Jusqu’à quand, les pouvoirs publics vont-ils tolérer ces méthodes.
Michel CIALDELLA, conseiller CGT à la CPAM de Grenoble
Note : dans son remarquable livre « Travailler peut nuire gravement à vôtre santé » Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l’INSERM, rappelle que le Code de procédure pénale stipule à l’article 223 – 6 : « Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne s’abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 500 000 F. d’amende. Ce sera puni des mêmes peines quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours ».
Il est pour le moins regrettable que le Code de procédure pénale s’arrête à l’entrée de l’entreprise !
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