Michel Cialdella
Fontaine, le 2 juin 2012
Lettre ouverte à
Mme Laurence Parisot présidente du Medef.
http://www.laurence-parisot.com/index.php/contact.html
Décidément votre organisation a du mal à se renouveler. Envisage-t-on de donner un coup de pouce au SMIC que vous voilà aux cent coups. Le discours est toujours le même : "On voudrait planter les entreprises françaises, on ne s'y prendrait pas autrement !" "Je suis frappé par la ringardise (ringard toi-même)et l'inadéquation des solutions envisagées par rapport à la situation dans laquelle notre pays se trouve" (Bernard Fontanel). Est-il frappé par les rémunérations des grands patrons atteignant plusieurs centaines de fois le SMIC et qui s'accordent des augmentations démesurées même s'ils plantent leur boite ? A-t-il essayé, ce monsieur, de vivre avec le SMIC actuel ? Sûrement pas et il s'en tape comme on dit dans le langage populaire.
Selon vous l'augmentation du SMIC empêcherait les embauches.
Pourquoi ça embauche maintenant ? Les 31 milliards d'euros d'allègement de cotisations salariales ne vous suffisent pas ? Faut-il réintroduire l'esclavage en France ? Méfiez-vous personne ne pourra acheter vos productions !
Je suis d'accord sur un point : "il faut baisser les charges sociales"… Pendant que j'y pense les "charges sociales" ce sont les patrons, notamment ceux qui délocalisent, ne reconnaissent pas les maladies professionnelles, vous qui êtes de tout temps contre le progrès social qui s'est construit contre vous et vos semblables. Ce sont ces banquiers qui se gavent de fonds publics après avoir joué et perdu.
Souvenez-vous qu'en 1968 le SMIC a augmenté de 35% et que l'économie ne s'est pas écroulée pour autant, au contraire le chômage a reculé.
Arrêtez de prendre les salariés pour des demeurés, il connaissent le fonctionnement de l'économie capitaliste aussi bien que vous et même mieux. Aussi vos sornettes ne les amusent même pas.
Elles n'amusent pas non plus vos anciens compagnons
Dans un livre (1) , M. Eric Verhaeghe , ex-président de l'APEC, qui a claqué la porte du Medef , fustige la baisse du coût du travail qui est devenu une obsession.… Les allégements de charges sociales ont reporté sur le contribuable un poids annuel de 30 milliards d'euros portés jusque-là par les employeurs. Ce transfert explique une très large partie de la dette publique contractée depuis 15 ans.
Il dénonce le système des parachutes dorés, qui permet à un patron de partir avec plusieurs millions d'euros d'indemnité lorsqu'il est révoqué par son conseil d'administration. Ce système consiste à récompenser grassement un dirigeant qui a échoué. Il dénonce également la dictature des actionnaires.
Au fait, nous en sommes où de la caisse noire de l'UIMM ?
Michel Cialdella
1. "
Jusqu'ici tout va bien". Eric Verhaeghe. éditions Jacob-Duvernet.2011.